Pour que cette culture différente puisse voir le jour, il avait fallu la Réforme et la diffusion de l’imprimerie. Grâce à la première, un simple meunier avait pu penser à prendre la parole et à dire ses propres opinions sur l’Église et sur le monde. Grâce à la seconde, il avait eu des mots à sa disposition pour exprimer la vision obscure, inarticulée, du monde qui bouillonnait en lui. Dans les phrases ou les lambeaux de phrases arrachés aux livres, il trouva les instruments pour formuler et défendre ses idées pendant des années, d’abord devant les habitants de son village, ensuite contre des juges armés de doctrine et de pouvoir.