AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Citation de Charybde2


Il pensait qu’en effet, à Massaoua, on respire et à un certain point on s’habitue tellement à la chaleur que, s’il n’y en a pas, elle manque. Mais à Asmara, dès qu’il arrêtait de pleuvoir et que le soleil sortait, c’était comme si tout fleurissait à l’instant. Des couleurs brillantes au point de sembler artificielles. Si pleines. À Massaoua lumières blanches et ombres noires, ici au contraire ce sont les yeux qui brillent.
Il pensait que, bon, l’air d’Asmara est si ténu que c’est comme s’il n’y en avait pas, et les odeurs aussi sont si légères qu’elles s’écrasent les unes sur les autres, comme à Massaoua, mais on les sent toutes.
Dans le jardin de l’hôtel, il y avait un citronnier et un faux poivrier aux fleurs blanches qui descendaient en grappes entre les feuilles serrées. Il y avait deux palmiers de part et d’autre du portail et une pergola de bougainvillées rouges. Des buissons verts de lauriers, des figuiers de barbarie jaunes et roses et des touffes de jacaranda couleur lilas. Ainsi le soleil avait une odeur âpre et piquante, douce, fumeuse et intense. Et un peu amère aussi, à cause du café que Colaprico avait bu tandis qu’il attendait que Ogbà finisse d’interroger le secrétaire du marchand grec, et qu’il avait juste sous le nez, sur la table basse.
Commenter  J’apprécie          20





Ont apprécié cette citation (2)voir plus




{* *}