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Bibliographie de Carlo Marco Belfanti   (1)Voir plus

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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Mais , la précipitation des événements vint imposer un tournant à la querelle : les frictions entre la politique économique impériale britannique et les aspirations des colons explosèrent, et avant de s'affronter dans une véritable guerre, un bras de fer économique les opposa, axé sur le boycottage des marchandises anglaises et, par conséquent, des articles de mode. Appelé en 1766 à répondre devant le parlement de Londres des positions prises par les colonies en révolte, Benjamin Franklin, à qui il fut demandé si les colonies pourraient se passer des marchandises en provenance de la mère patrie, répondit : "The good they take from Britain are either necessaries, mere conveniences or superfluities. The first, as cloth, etc., with a little industry they can make at home ; the second they can do without, till they are able to provide them among themselves; and the last, which are much the greatest part, they will strike off immediately. They are mere articles of fashion, purchased and consumed, because the fashion in a respected country, but will now be detested and rejected". Ainsi commençait à prendre forme forme le projet d'une Amérique autarcique où l'habillement, tant du point de vue des matières premières que du style, était le fruit authentique du travail national. Désormais, le débat ne portait plus sur l'opposition hiérarchie sociale/hiérarchie des apparences, mais sur la nécessité d'encourager une consommation patriotique, ce qui permettrait à la nation de se rendre autonome grâce au développement de l'industrie manufacturière du pays.
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La vague de renouveau engendré par les évènements de 1789 renforça cette tendance à la simplification des styles vestimentaires qui avait commencé à se profiler dans les années 80 et qui concernait aussi bien les hommes que les femmes. Au début des années 90, ce mouvement devait se consolider sous la poussée de la sobriété républicaine qui proscrivait tout vestige résiduel du goût aristocratique.
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On se souvient des observations pénétrantes de l'abbé Le Blanc qui, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle, commentait la tendance à la sobriété déjà évidente de l'habillement anglais par rapport au style français : "Il n'y a pourtant à douter que ce soit par une autre sorte de vanité que plusieurs Anglois veulent paroître si modestes dans leurs habits".
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C'est surtout Balzac qui s'imposa comme le divulgateur de cette philosophie de l'élégance, mettant le dandy anglais au centre de son traité de la vie élégante, dans lequel il paraphrase la célèbre sentence de Brummell : "Si le peuple vous regarde avec attention, vous n'êtes pas bien mis : vous êtes trop bien mis, trop empesé, ou trop recherché".
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Parallèlement à la décision dU 29 octobre 1793 qui décrétait la liberté vestimentaire - pourvu que soit respectée la distinction des genres -, un débat passionné se développa sur l'opportunité d'une intervention de l'État afin de régler l'habillement des citoyens et d'en faire un outil d'éducation de la nation à la liberté. Ce débat, lancé en 1792 par Rabaut Saint-Étienne, retomba en 1794 - moins d'un an après le décret sur le libre choix en matière d'habillement -, et le comité de Salut Public chargea le peintre David de dessiner des modèles en vue d'un costume national pour les citoyens. David réalisa les dessins, mais le costume national ne vit jamais le jour, parce que la chute de Robespierre mit fin à trois années de jacobinisme et, avec elles, au projet velléitaire d'éliminer la mode.
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Mais ce qui frappe le plus dans les témoignages des contemporains, c'est la convergence des points de vue sur la crise de la hiérarchie des apparances. Celui de Sir Thomas Smith, qui constate dans son dialogue A Discourse of the commonweal of Realm of England que "Nowadays serving men go more costly in apparel and look to fare more daintily than their masters were wont to do in time past"; et plus loin : "I know when a servingmen was content to go in a Kendal coat in summer and frieze coat in winter and with a plain white hose made meet for his body (…) Now he will look to have at the least for summer a coat of the finest cloth that may he got for money and his hose of the finest kersey and that of some strange dye as Flanders dye or some French puke that a prince or a great lord can wear no finer if he wear cloth", remonte à la moitié du XVIe siècle. Les considerations indignées du puritain anglais Phillip Stubbes ne sont pas moins célèbres. Auteur du traité Anatomie of the Abuses in England, voici ce qu'il écrivait en 1583 : "Now there is such a confuse mingle - mangle of apparel in Aligna and such preposterous excesse thereof, as every one is permitted to flaunt it out in what apparel he lust himself, or can get by anie kind of meanes, so that it is very hard to knowe who is noble, who is worshipful, who is a gentleman, who is not : for you shall have those which are neither of the nobylitie gentility, nor yeomanry, no, nor yet anie magistrate or officer in the common wealth, go daylie in silks, velvets, satins, damasks, taffetas, and such like, notwithstanding that they be both base by byrthe, mean by estate am servile by calling. This is a great confusion and a general disorder". Fynes Moryson également parlait de "babylonian confusion" et dénonçait le fait que tout un chacun "goe appareled like a gentleman".
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Worth put affirmer avec un orgueil justifié que "La révolution de 1870, c'est peu de chose en comparaison de ma révolution, moi qui ai détrôné la crinoline". Et quelques décennies plus tard, c'est Paul Poiret qui décréta la mise à mort de cet autre élément de la structure portante de la silhouette féminine : le corset. Sa première collection révolutionnaire présentait en effet des habits aux lignes droites et simples à taille haute qui rappelaient le style de l'époque du Directoire et qui ne prévoyaient pas le port du corset. Comme il l'écrivit lui-même : "Je lui livrais la guerre (...) C'est au nom de la liberté que je préconisais la chute du corset et l'abandon du soutien-gorge".
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"Nothing is superficial to a deep observer!"
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"Es tan fuerte en Espana la emulacion que, confondiendose las classes y las jerarquias, no hay hidalgo particular que porque su mujer no salga en pejor coche que sus vecinas, no se anime cin vana envidia al gasto à que no es suficiente su patrimonio"
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Ce danger était perçu également par Annibale Romei, gentilhomme de Ferrare, qui, dans un ouvrage publié en 1591, notait que "les hommes de par leur nature sont si vains et ambitieux que parmi les plébéiens c'est à celui dont l'habit le rendra le plus semblable au noble et que le noble s'efforce de ressembler à un prince, chacun ne s'occupant d'autre chose que de son apparence extérieure et dédaignant d'être pauvre chez soi pourvu qu'il paraisse riche en public".
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