Carme Junyent

Voici un article qui évoque plusieurs raisons pour lesquelles on ne termine pas certains livres.
Il est signé de Carme Junyent Figueras, professeur de linguistique à la faculté de philologie de Barcelone, il est paru dernièrement dans le journal Vilaweb.
Je l'ai traduit et en donne le texte original plus bas.

"En général je vais jusqu'au bout de mes lectures. Je suis plutôt de ceux qui lisent en diagonale, mais normalement quand je commence un livre, je le termine. Je ne fais pas entrer dans la catégorie "lectures" les livres de linguistique, qui sont des livres qu'il est possible de ne lire que partiellement. Je n'y inclus pas non plus les livres de poèmes. Avec eux, j'aime plutôt glaner de ci, de là. Mis à part ces quelques cas, quelles raisons peuvent me pousser à ne pas terminer une lecture ?

Parce que j'ai perdu le livre. Ça ne m'est pas arrivé souvent, mais j'en ai perdu quelques uns. Je me souviens du deuxième tome du journal d'Anaïs Nin. Je l'ai laissé à Tunis, dans un kiosque où j'étais allée acheter un journal. J'ai perdu d'autres livres, c'est certain. J'ai déménagé pas mal de fois dans ma vie. Certains livres ont disparu à ces moments-là. J'en ai aussi prêtés et on ne me les a pas rendus. Il y en a un aussi que j'ai perdu parce qu'il doit être mal rangé sur une des étagères de ma maison. Je dis toujours qu'un livre mal rangé est un livre perdu. C'est possible. Mais ces livres-là ne sont pas tous des lectures inachevées.

Parce que le livre est mal écrit. Cela m'est arrivé une fois. Ne pas terminer une lecture parce que je n'en supporte pas le style, ou parce qu'il est écrit d'une manière négligée, du genre qui commence par une phrase à la première personne et se termine à la troisième, ou le contraire. Pour ces raisons-là, je suis capable de laisser tomber un livre.

Parce que l'histoire qui y est contée ne m'intéresse pas. Difficile. J'aime les histoire et j'aime qu'on m'en raconte. Et ces histoires peuvent être sans importance, mais si elles sont bien racontées je veux en connaître la fin, même si elles me passionnent peu."

La veritat és que no sóc gaire de no acabar lectures. Potser sóc més de lectures en diagonal, però en general quan començo un llibre l’acabo. No incloc en la categoria de ‘lectures’ els llibres de lingüística, que sí que són llibres que pots llegir només parcialment. Tampoc no hi incloc els llibres de poemes. En aquest cas, sóc bastant d’espigolar. Tret d’aquests casos, per què no hauria d’acabar una lectura?

Perquè he perdut el llibre. No m’ha passat gaire, però algun n’he perdut. Recordo el segon volum del Diari d’Anaïs Nin. Me’l vaig deixar en un quiosc de Tunis on havia anat a comprar el diari. He perdut més llibres, és clar. He fet molts trasllats a la vida i algun ha desaparegut en el trànsit. També n’he deixat i no me’ls han tornat. I també n’he perdut algun que deu estar mal col·locat en alguna prestatgeria de casa meva. Sempre dic que un llibre mal col·locat és un llibre perdut. I pot ser. Però tots aquests no són lectures inacabades.

Perquè està mal escrit. Alguna vegada m’ha passat. No acabar una lectura perquè no aguanto l’estil o perquè està escrit de manera descuidada, allò que comença una frase en primera persona i acaba en tercera o a l’inrevés. Per coses així, sóc capaç de no acabar un llibre.

Perquè no m’interessa la història. Difícil. M’agraden les històries i m’agrada que me n’expliquin. I les històries poden ser intranscendents, però si estan ben explicades vull saber-ne el desenllaç, per poc que m’apassionin.