AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Carol Vanni (9)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Stop

68 textes. Quelques 300 pages. 68 hommes et femmes pour jeter une bouteille à la mer, dire leur colère, leur amertume, leur désespérance.

Un combat, ou 10, ou 100... L'anthropocène devenu capitalocène et anthropocide; la folie guerrière qui jette ses filets pour prendre les dollars des marchands de guerre; l'ineptie d'empoisonner la terre au principe de nourrir les populations; l'injure faite aux majorités dans l'injonction de faire plus et mieux quand ils donnent quasiment tout; le mépris jeté à la face de jeunes qui n'ont d'avenir assuré que leur lendemain; l'abrutissement orchestré dans une virtualisation offerte comme un pis aller rassurant; la compétition stérile et injurieuse sans cirque mais nourris de pouces baissés...

68 textes, cela fait beaucoup de mots et pourtant si peu quand il faudrait reboiser les esprits de milliers de gens.

Mais peu de mots au carré, au cube, à la puissance de 1000 lecteurs, voilà que cela devient une marée, un tsunami.

Romanciers, poètes, dessinateurs, réalisateurs, journalistes, sociologues, ces hommes et femmes ont joué le jeu d'un appel lancé par Oliviet Bordaçarre. Ecrire pour marquer un Stop, pour dire la colère et la peur.

Bribes de réflexion, manifestes, poèmes, courtes nouvelles, ces textes empoignent le cœur, rallument l'effroi ou offrent un peu d'espoir. Mais tous sans exceptions, secouent la torpeur insouciante qui sait que la situation est grave mais veut croire que l'humanité, en bonne élève, poursuivra sa course, persuadée de l'impossibilité de son extinction.

Collapsologie, pourront penser certains, oublieux des chiffres qui disent chaque jour la disparition de nos voisins aquatiques, volatiles, férus de froid, ou de forêts luxuriantes.

C'est peut-être un coup d'épée dans un océan d'impossibles, mais il a le mérite d'exister.

Alors, je sais gré à chacun de ces hommes et femmes, sentinelles, qui posent des mots comme on gratte une plaie, pour qu'elle suppure, gangrenne, et qu'enfin on coupe le membre.

Qu'importe le temps qu'il nous reste. Toutes les civilisations se sont éteintes un jour, mais, sans doute pouvons nous gagner un peu de temps avant que, pour citer cette belle expression de Mouloud Akkouche, la planète ne baisse définitivement ses paupières.

Un grand coup de chapeau à l'éditeur, la manufacture des livres, qui a joué le jeu.

Et, cerise sur le gâteau, tous les droits du livre dont reversés à des associations et collectifs locaux qui, en fourmis travailleuses, œuvrent sans relâche pour faire leur part du colibri.
Commenter  J’apprécie          198
Le jardin des hommes

Le jardin des hommes est un concentré de circonstances expressives de la colère masculine à travers plusieurs situations de la vie.



Le narrateur tient un journal et raconte ses colères et celles de son entourage avec des récits entrecoupés de séances de jardinage et de dessins en noir et blanc.



C'est ainsi qu'au fil des pages une palette de colère s'étale sur le papier : la colère pour puiser de la force, faire enfin face aux injustices, la jalousie, le danger, les non dits, la maladie, l'enfance, le domaine professionnel... d'avoir trop attendu avant de s'exprimer et de se révolter avec des expressions colériques franches qui aident à prendre sa place et à lutter contre ce qui dérange et exaspère les hommes.



Un livre que j'ai pris plaisir à découvrir qui renferme de nombreuses citations que j'ai appréciées comme celles-ci :



Je ne suis pas un bon coléreux, un gars qui saurait exprimer un mécontentement pour faire cesser une injustice, une humiliation. Un chat qui n'aurait pas peur de traverser la rue dans les phares des femmes !



Le silence du père, cet amour sans paroles, il a fallu qu'il passe par la parole et la colère pousse à parler.

Commenter  J’apprécie          150
Stop

Manifestation littéraire en marche pour 68 plumes afin de dire Stop !

Témoignages, hommages, constats, revendications, actes de résistance, rébellion, colère… des lignes et des mots, des dessins, des poèmes, des messages à faire passer, à hurler pour qu’ils sortent du silence où l’on tente trop souvent de les museler.

C’est publié à La Manufacture de livres qui reversera tous les bénéfices à diverses associations travaillant à l’échelle locale.

À lire de toute urgence.
Commenter  J’apprécie          40
Stop

STOP ! Cette injonction est forte et s’utilise lorsqu’il y a un danger immédiat.



Olivier Bordaçarre est à l’origine du projet STOP. Tout a commencé par un courriel envoyé fin 2022 à ses collègues auteur(e)s et son souhait de dénoncer tous les dangers que fait planer le capitalisme sur l’avenir de l’humanité avec de multiples outrages aux droits humains les plus élémentaires. Mais là le paroxysme est atteint, la nature, source de la vie, est en péril. L’adhésion à son projet a été immédiat et montre bien l’intensité de la colère collective.



STOP est le recueil des réactions de 68 artistes. Beaucoup ont choisi la littérature comme moyen d’alerte en s’exprimant en vers ou en imaginant une nouvelle. Les textes sont courts, la contrainte est forte pour trouver le mot juste, précis et efficace. D’autres moyens d’expression ont été choisis, le dessin et la photo. Tous dénoncent mais ce n’est pas seulement un constat, tous envoient un message d’espoir, celui de mettre un grain de sable pour enrayer un système criminel.



Pour parler de ces 68 créations, j’ai décidé de citer 68 mots ( ou groupes de mots ) choisis ( ou inspirés par les dessins et les photos ) dans chaque travail des 68 artistes.



Hiroshima et Nagasaki – forêt – essayer – respire – bienvenue - résistance – haine – compter les jours – arrêter et commencer – vocabulaire politique – désobéir – diversité – consommation – Lisa sait – matraque au vent – fait croire – toujours plus – rare – retroussons nos manches – sans-dents – hypocrisie – fin du monde – capital – grand patron – mare d’être noté – mon corps – arbres – herbe tendre – juste mesure – offrir pour que dalle – folle vision – roman noir – demain – vie réellement humaine – obus d’pouvoirs – sur la lune – chaos – citoyens – je crains – indifférence – alerte – capitalisme – réapparition – déchets – dans le mur – rejeter – transition véritable – rêver – littérature – une vie pour rien – humain – répression - vérité est en nous – dernière chance – obsolescence programmée – pour aider ma daronne – le poing en bannière – l’Homme au centre – les cons – leur sang est le même - on a toujours espéré – tout devint noir autour de Carol - bonnes résolutions – ( sa ) vie – écolo 2.0 – comme Hammett et Manchette



« Les mots justes trouvés au bon moment sont de l’action » ( Hannah Arendt )



STOP mais lisez encore, toujours .



STOP , 68 artistes s’engagent – Parution le 5 octobre 2023 , Éditions La Manufacture de livres . ISBN 978-2-38-3018-1



Tous les bénéfices de ce livre seront reversés à diverses associations travaillant à l’échelle locale.
Lien : http://romans-policiers-des-..
Commenter  J’apprécie          30
Le jardin des hommes

Livre reçu dans le cadre de la masse critique, merci aux éditions esperluète, à Babelio.



Ce journal est un recueil de témoignages sur la colère, ni plus ni moins, pas de recette toute faite pour la gérer, pas d'injonction, pas de jugement sur celle-ci. Simplement le recueille du discours, bien souvent décousu, brut, pris et retranscrit sur le vif d'une poignée d'être humain, par une humaine qui elle même vogue dans le tourbillon qu'est la colère.



Ce que j'ai trouvé intéressant c'est de voir comment chacun vit sa colère, ou ne la vit pas. De remarquer toutes les défenses psychiques ou non qui se mettent en place au sein de chaque singularité. Pour l'étouffer, pour pas la voir, ou pour être "adapté" à cette société, etc.



Ces personnes ont pu trouver un espace de parole, le temps d'un instant pour la déposer, la graver sur papier et peut être repartir plus léger, déchargé d'un poids.

Ce qui en ressort peut certainement nous

permettre à nous autres lecteur de nous identifier, de réfléchir à notre propre colère, d'envisager un autre regard et surtout d'accepter cette émotion universelle et ses modes de manifestations propre a chacun.

Également à l'autrice de faire son chemin...

Livre 3en1.



« Est-elle le fruit de ce que je vois, de ce que je repère comme étant injuste ou le fruit de blessures personnelles qu'elle met à jour? Fait elle appel à mes propres valeurs ou à ma fragilité? »
Commenter  J’apprécie          30
Mes Pénélopes

Mes Pénélopes est un petit livre tout à fait étonnant, ou en tout cas très différent de ce que j'ai l'habitude de lire.

On se situe entre un recueil de mini nouvelles, une grande nouvelle et de la poésie.

Des textes très courts, tous basés sur l'idée d'attente, se succèdent, entrecoupés de peintures en noir et blanc et à quelques reprise d'une sorte de fil de pensées ininterrompu de l'auteur.



Tous les petits textes sont sur le même format : On commence par "Je m'appelle Pénélope et j'ai x ans" suivi d'un instant d'immobilité saisi sur le vif. Si, si. Un toute petite tranche de vie, vu par la lucarne de la raison de l'attente et la pensée là tout de suite, à peine contextualisé par un âge. Les personnages - et les situations sont nombreux et variés, souvent surprenants. Les tons alternent, l'attente n'est pas forcément pesante, ne s'accompagne pas toujours d'impatience, est parfois heureuse et parfois dramatique. On rentre très vite dans la pensée du personnage, en quelques mots à peine, et ça c'est très fort. Bon, à de très rares occasions ça marche tout de même un peu moins bien, mais ça s'efface devant l'impression d'ensemble.



Les photo de peinture m'ont au début laissée froide. Bon, je ne suis clairement pas experte en art visuels du coup au premier abord elles m'ont parues assez quelconques, froides et figées. En progressant dans le récit (car, oui, il y a une sorte de récit) j'ai cependant trouvé qu'elles répondaient très bien au texte, accentuant l'ambiance d'immobilisme. Je ne suis malheureusement absolument pas capable de décrire leur style, mais on y voit des portraits ou des détails de personnes, principalement.



Les passages "autres" m'ont par contre nettement moins convaincue. Suites de mots/phrase sans majuscule, avec un sens qui m'a souvent échappé, alignement d'idées en vrac... J'ai eu l'impression que l'auteur laissé courir ses mots et ses pensées dans un flot ininterrompu. C'est peut-être un processus de création fructueux mais ça m'a semblé assez indigeste à lire. Ça tranche énormément avec le reste, et ça m'a un peu fait sortir de l'ambiance, pour moi le gros point fort de se livre. J'ai vu ça comme une façon pour l'auteur de se mettre en avant ce que j'ai trouvé désagréable. (Il y a par ailleurs d'autres mises en abîmes dans le livre que j'ai trouvé plus réussi - même si ce ne sont pas les meilleurs "chapitres"). Bon, ces passages restent assez anecdotiques pour ne pas vraiment gâcher mon plaisir.



Tout ça et je n'ai pas encore dit l'essentiel : j'ai dévoré ce livre ! Une fois commencé, j'ai été prise dedans avec fascination. Pas possible de décoller avant la fin. Je m'était dit que j'allais le commencer en attendant mon compagnon une quinzaine de minutes, et pas moyen de le lâcher avant la fin (bon, ok ça se lit en à peine plus d'une heure, en savourant), ou de le mettre de côté le temps de discuter de ce qu'on allait faire quand. J'ai été totalement absorbée par ce petit monde, par son ambiance et aussi je voulait savoir la suite. Car certaines choses se tissent, on découvrent plusieurs pans d'une même histoire peut-être, ou d'une réalités qui fait sens, ou de plusieurs. Je ne l'ai pas pris comme un livre à décortiquer, où il fallait absolument tout comprendre et recoller mais comme un livre qui m'a emporté, un peu malgré moi, et qui m'a fait faire un beau voyage, dans une bulle d'attente, mais surtout de patience et de sérénité, parfois au travers de personnages impatients.



Et pour sûr, ça va contribuer à élargir mes horizons littéraires.

Pour tout ça, un gros merci à Babelio et aux éditions esperluète pour cette belle découverte via l'opération Masse Critique.
Lien : http://lemoulinacritiques.bl..
Commenter  J’apprécie          30
Le jardin des hommes

Merci à Babelio et la maison d'Editions Esperluète pour l'envoi 😀



Quand on parle de sentiment, la colère est au top 5. La vie n'est pas un long fleuve tranquille, nous sommes humains après tout ! Ce recueil propose de découvrir des portraits d'hommes ( et seulement des hommes) face à leur colère. Dans ce domaine, chacun a une réponse différente, je propose de vous faire découvrir mes coups de coeurs.



👉 Le deni de colère comme Gaetan qui n'a jamais rien exprimé malgré une histoire familiale des plus sombres. Il a eu besoin de l'écriture pour sortir cette rage intérieur une fois adulte. C'est également le cas de Joel mais qui contrairement au premier témoignage, n'a encore jamais exprimé ce qu'il ressentait.



👉 La colère contre l'injustice comme pour Réjean, qui aimerait que son entourage comme le monde entier accepte l'homosexualité.



👉 La colère contre soi même, impuissant face à des situations que l'on n'arrive plus à gêrer comme Idris.



Voilà des exemples parmi quelque uns. N'hésitez pas à lire ce recueil, certes court mais qui nous brossent des portraits fidèles d'hommes face à leur sentiment. Et je ne vous cache pas que les hommes sont parfois pudiques dans ce domaine par l'éducation ou tout simplement par leur caractère.








Lien : https://unefamillebretonne.b..
Commenter  J’apprécie          10
Mes Pénélopes

Mes Pénélopes est un curieux objet littéraire qui en ravira plus d'un. Il se présente sous la forme d'une succession de textes courts, allant de quelques lignes à trois pages, commençant presque tous par "Je m'appelle Pénélope". A chaque fois, un "Je" différent prend la parole : il est tantôt une petite fille, tantôt une femme âgée, ou encore un nourrisson. Plus surprenant encore, il peut être un homme, une souris, un objet.. Dans tous les cas, une attente interminable est venue coller l'étiquette "Pénélope" sur lui.



Si le voyage d'Ulysse se conclut idéalement sur un retour au pays et si l'obstination de sa femme est récompensée, les Pénélopes de Carol Vanni ne sont pas toujours si bien loties. Parfois, bien sûr, leur attente se résume simplement à l'impatience d'un enfant pressé d'arriver au bout du voyage, ou au désir d'avoir une réponse à la question "qui voudra bien garder mon hamster pendant les vacances ? ". Mais le plus souvent, Pénélope marche à reculons _ou pas ! vers la mort en passant par des couloirs d'angoisse : une veuve dont le pacemaker ne veut pas s'user, une souris prise au piège.. Elle accepte la fatalité mais peste contre la lenteur avec laquelle le destin se réalise : quand cela va-t-il finir ? La femme d'Ulysse avait au moins l'espoir de son côté, elle ! La chape de plomb qui s'écrase sur les personnages nés de l'imagination de Carol Vanni n'épargne pas ceux de Véronique Decoster, dont les peintures font échos à toutes ces Pénélopes qu'on a prises en photo à un intant "T" de leur vie.





Ne croyez pas cependant que Mes Pénélopes soit seulement un recueil de textes déprimants à vous faire une belle tête de cafard ; au contraire, vous aurez une joie enfantine à déceler derrière le pseudonyme de Pénélope une figure populaire, un lieu, un objet, et à lire les échos que se renvoient les personnages au fil des pages... Vous découvrirez dans un rire jaune, vers la fin de cet astucieux tissage humain, une réécriture fort originale des années de solitude vécues par la "vraie" Pénélope (si l'on peut dire)...


Lien : http://pulco-suivezlepapillo..
Commenter  J’apprécie          10
Mes Pénélopes

C'est un receuil de toutes petites nouvelles qui nous ouvrent la portent sur des petits morceaux de vie des Penelope.



Des fragments de vie fugaces, de toutes sortes de Penelope: femme, homme, enfant, animal, insectes, végétal.

Elles vivent leur vie, qu'elles nous font partager.

Elles apprennent: à attendre, la patience de l'évolution de la vie.

Beaucoup d'émotions apparaissent à travers ses lignes: l'amour, principalement l'attente, l'espoir mais aussi le désespoir.

Certains fragments de vie sont bouleversants, troublants, et parfois dérangeant.

Mon texte préfère est celui page 18: Penelope à 3 ans.



Ce n'est pas mon style de lecture, mais je suis contente de l'avoir lu et partagé ses fragments de vie avec beaucoup de Penelope
Commenter  J’apprécie          10


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Carol Vanni (18)Voir plus

Quiz Voir plus

BEL AMI

Bel-Ami a d'abord été publié, en 1885, sous forme de feuilleton, dans un journal.

Gil Blas
Le Figaro
Le Gaulois
L'Echo de Paris

10 questions
230 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}