Un jour, Monique écrit le nom de Jean Genet qu'elle relie par une flèche à un coeur transpercé par une autre flèche. Un dimanche, Genet vient déjeuner et elle marque : "Parti avec Carole". Monique nous accompagne jusqu'au palier. Elle attend de nous voir disparaître dans l'ascenseur. Nous la lâchons. Il me préfère à ma mère, j'en suis certaine. Il me consacre plus de temps qu'à la rue Poissonnière. Nous traversons à la hauteur du Rex pour rejoindre la lumière de l'autre trottoir. Nous passons devant "L'Huma". Moi aussi, je suis vigilante. Je sais qu'il ne va pas bien. Il vient de faire une tentative de suicide en Belgique avec le Nembutal et les suppos de Supponéryl de ma mère. Je le vois éclater de rire. Il est heureux en ma présence
De quitter un lieu le rend précieux.
Elle se sent toujours en porte à faux, coupable du moindre bienêtre ou du moindre excès comme si elle abuser des privilèges.
Voici désormais une lignée de femmes effrayantes qui semblent manger cru le coeur des hommes en dansant autour du feu pendant une nuit entière. Une congrégation de harpies qui ont pris l'habitude de fabriquer des filles comme premier enfant...
Me voici devenue un Sherlock Holmes de ma famille.
Monique s'installe rue Poissonnière pour se faciliter la vie (...), en échange de quoi, elle prend le relais de cette lignée de femmes enchaînées par Rose Bloch. Elle entre dans la combine des sacrifices et dépendances qui rendent coupables la génération d'en dessous en suggérent un verdict : seuls els aieux auront été capables de gagner leur vie.