Carole Chaix

"Quand je serai très très vieux, que j'aurais au moins...61 ans, je resterai en pyjama toute la journée, j'interdirai qu'on utilise l'eau pour se laver (il faut l'économiser !!), j'étalerai mes crottes de nez sous les rampes des escalier et... Je péterai dans les ascenseurs !"



Enfant, lequel d’entre nous ne s’est jamais imaginé ce qu’il ferait quand il serait grand ?



Dans Quand je serai très très vieux…, un enfant s’imagine, lui, quand il sera vieux, très très vieux. Il imagine tout ce qu’il ce qui lui sera permis, tout ce qu’il aura enfin le droit de faire. Un monde sans contrainte s’offre à lui et il s’en donne à cœur joie !



Le plus drôle vient de ce qu’il s’imagine ou voit que les vieilles personnes font et que l’enfant qu’il est n’est pour le moment pas autorisé à faire. Le regard sans concession d’un enfant sur les personnes âgées…



L’enfant exulte dans la transgression de tous ces interdits et c’est avec une certaine jubilation qu’on le suit dans ses rêves fantasmatiques. Rêves parfaitement mis en images par Carole Chaix dont la vivacité des dessins, au stylo à bille notamment, colle à la spontanéité et à l’énergie propre aux enfants.



Entre humour et gravité, jeunesse et décadence, respect et transgression, se croisent au fil des pages déambulateurs et robots derniers cris, vieux plaids au crochet et doudous tout doux, créatures difformes et dentiers dans un verre à dents, licornes merveilleuses et sangliers empaillés, bien loin du train-train quotidien.



Un album mis en mot par Olivier Ka dont la sensibilité et le sens du mot juste n’est plus à prouver. Si comme moi, vous allez vu Pourquoi j’ai tué Pierre, vous savez de quoi je parle…



Quand je serai très très vieux…, un livre à lire et à faire lire à tous les enfants et leurs grands-parents, la confrontation des points de vue devrait être amusante !


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Sur un texte de Carl Norac toujours aussi poétique, Carole Chaix propose une galerie de portraits d'un esthétisme rare, avec un regard digne des portraits de société du XIXeme siècle.

Cette pépite en littérature jeunesse est à offrir, promouvoir, mettre en avant afin de pouvoir retrouver plus souvent des portraits aussi fins, vrais qui cherchent à donner au enfants un sens de l'esthétisme et de la vie sans fioriture.
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Un enfant est assis en tailleur, les paupières closes. Il rêve. Il s'imagine qu'il est vieux, très vieux, très très vieux. Il se dit que ça doit être vraiment chouette d'avoir un âge avancé. Bah oui, ses parents ne seraient plus sur son dos constamment. Il n'aurait plus à leur obéir, aux autres non plus d'ailleurs. Tiens, il pourrait passer devant tout le monde dans une file d'attente, s'il était vieux. Et si on l'interpellait, il ferait la sourde oreille. Il pense qu'on fait ce qu'on veut quand on est vieux. On est libre d'aller où on veut et quand cela nous chante. Il pourrait embêter les gens autour, personne ne lui dirait rien, un ancêtre, ça se respecte. Il ferait des choses incroyables, comme dire des gros mots, ronfler au cinéma, passer ses journées en pyjama, ne pas faire le ménage (on le ferait à sa place!) explorer la Terre et d'autres planètes, devenir le chef des extraterrestres... Et puis, quand on a vécu aussi longtemps, on est savant, on sait tout et on a beaucoup d'argent. Quel enthousiasme dans l'esprit de cet enfant... mais en y réfléchissant bien...

Un album jubilatoire sur un petit garçon qui se rêve vieux - un idéal pour lui - en se mettant en scène dans toutes sortes de situations, des plus réalistes au plus improbables en passant par les plus loufoques. Les illustrations au stylo, crayon, à l'aquarelle et à l'encre accompagnent ses pensées farfelues, embrouillées et impertinentes. Des pensées légitimes dans la tête d'un enfant qui se projette dans l'avenir et tente d'entrevoir ses relations à autrui, sa place dans le monde, entre impatience et quelques angoisses peut-être.
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Un très bel album jeunesse, où un garçon imagine ce qu'il fera quand il sera vieux : c'est tordant.

Drôle, tendre et plein d'imagination.

Ce reportage dessiné est né des regards croisés d'une architecte-dessinatrice (A. M.) et d'une illustratrice (C. Ch.), en résidence de création durant deux ans auprès de l'équipe de l'Espace Solidarité Habitat de la Fondation Abbé Pierre, afin de documenter la problématique du mal-logement à Paris ainsi que le fonctionnement de cette institution et de ses partenaires. Le principe a été à la fois l'écoute des autrices et la participation active des travailleurs sociaux chargé.e.s de mission et bénévoles de l'association ainsi que des bénéficiaires, dans les locaux ainsi que lors des visites à domicile. Les textes et fragments recueillis, de nature très diverse mais tous très abondamment illustrés dans une mise en page changeant à chaque planche de deux pages, ont été articulés sous la forme d'un abécédaire thématique : « Par bout, par tranche, se servant d'une lettre, puis d'une autre... cet abécédaire illustré, poétique et engagé, raconte aussi une façon de travailler au plus près des habitant.e.s » (p. 177) :

A : Accueillir, Accompagner, Accès aux droits, Agence régionale, Architectes.

B : Bénévolat, Bonnes nouvelles.

C : Clés, Crise du logement en Île-de-France, Chargé.e.s de mission, Commissions, Collaboratrices et collaborateurs.

D : Droit au logement, Droit au logement opposable [DALO], Discrimination, Dénoncer.

E : Espace Solidarité Habitat, Équipe, Expulsion, Engagement.

F : Façades, Fenêtres.

G : Galères.

H : Habiter, Hôtel.

I : Immeuble, Isolement, Insalubrité, Indécent, Impropre à l'habitation.

J : Juriste.

K : Monsieur K.

L : Madame et monsieur L.

M : Ménages, Mal-logement.

N : Nuisibles.

O : Oser parler.

P : Participatif, Parole, Paris, Partenaires, Précarité énergétique.

Q : Questions.

R : Recherche logement, Réseau des avocats.

S : Santé.

T : Trêve hivernale.

U : Utopie.

V : Visite à domicile.

W : week-end à Paris.

X : XXe arrondissement.

Y : Madame Y.

Z : Zone à défendre.



Très centré sur la primauté du droit et sur le fonctionnement de l'Association, le caractère engagé de cet ouvrage qu'elle a voulu gratuit se mesure cependant aussi à l'originalité à la fois des textes et des dessins, qui dans leurs traits parfois très gros, parfois menus et techniques, savent toujours frapper l'esprit du lecteur. Ainsi du dessin d'une foule compacte et soucieuse sur un quai et dans un wagon de métro, où des lignes verticales associent quelques visages parmi la multitude aux inquiétudes du mal-logement recopiées dans la cit. 2 (p. 22). Ainsi aussi de la noirceur des pages relatives à la santé mentale, à certains témoignages et à quelques intérieurs insalubres, alors que l'ensemble des personnes dont la parole est reprise sont portraiturées en situation. À noter également les planches sur l'expulsion (pp. 68-69) qui filent la métaphore d'une balle de bowling frappant des quilles, pouvant être vue aussi comme la déflagration d'une bombe sur des civils projetés dans tous les sens.

L'on est frappé par l'ampleur du phénomène du mal-logement, surtout en Île-de-France : si la honte, la crainte ou les obstacles dus à d'autres problématiques concomitantes (notamment la situation administrative irrégulière, de multiples problèmes de santé physique et mentale, etc ;), ou enfin l'ignorance des droits au logement et de l'existence d'associations de défense de ces droits n'empêchaient pas les victimes de sortir dans la rue pour manifester, sans doute l'appel de l'Abbé Pierre de l'hiver 1954 ne serait-il pas resté un événement historique isolé, et la transformation de Paris en ville ultra-capitaliste ostracisant et maltraitant les pans les plus fragiles de ses habitants, aujourd'hui par la prolifération incontrôlée des locations Airbnb tout comme jadis par les spéculations du baron Haussmann et toujours par l'insuffisance de ses logements sociaux, ne serait-elle pas aussi facilement invisibilisée...

Entre réel et irréel, avec poésie et sans angélisme, le texte et les illustrations de de Stéphane Servant et de Carole Chaix se complètent parfaitement. Ils nous disent la création du monde et son évolution jusqu'à présent. Le livre se termine en cri d'alerte, "c'est fragile".

Un an, un jour est un album jeunesse de Régis Lejonc (textes) et de Carole Chaix (illustrations).

Un matin, j’ai perdu mon cœur. Dans la maison je l’ai cherché partout. Alors je suis parti le chercher..

Cette quête durera toute une année, recherche désespérée dans le désordre du monde.

Un an, un jour est un album jeunesse plein de poésie toutefois j'ai trouvé les illustrations un peu brouillonnes. Je trouve que ça manque de clarté, on a du mal à s'y retrouver par moment. On ne sais pas trop où chercher, où regarder. Un jeune lecteur risque de décrocher assez rapidement.

Ma note : 3 étoiles et demie

Beaucoup d’humour grinçant dans ce récit d’Olivier Ka. La complexité des points de vue exprimés par le héros rend bien compte de la perplexité des enfants face au temps.
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A La Louvière, en Belgique, il y a une Rue des Amours … vrai de vrai … On l'imagine bien, toute rose et bleue, avec des tonnelles et des oiseaux qui pépient … un peu tordue, pavée, fleurie et colorée …

Mais non !! Elle est grise, un peu négligée, de gros pigeons viennent y picorer les restes du marché et les passants se hâtent d'arriver au bout … heureusement elle n'est pas très longue !

Carl Norac, quasi-louviérois, a été intrigué : ce nom un peu mystérieux doit cacher un secret ! Et le voilà parti en reportage poétique, de l'immeuble Casanova aux petites maisons ou villas, jusqu'n° X au bout de la rue, avant de déménager pour Autrepart. Et Carole Chaix marche sur ses traces – le précède ? – dessinant dans la rue des parcours colorés d'une maison grise à l'autre. Et la couleur gagne les maisons, pastille par pastille, éclat par éclat.

A chaque numéro, dans chaque appartement, une rencontre : des amoureux, un chat, Monsieur Daily Mirror, le baron d'Empty … Tous ces personnages un peu bizarres, un peu absurdes vus avec des naïvetés poétiques par la jeune narratrice, composent une galerie de portraits aussi variés que peut l'être une rue, parfois touchants (l'infirmière du 37 ou la famille du 29), parfois glauques (Celui-qui-ne-me-cause-pas au 37) ou carrément détestables (la cravate noire du 13bis). A chacun, Carole Chaix donne vie et couleur avec grand talent, interprétant les portraits de Carl à sa manière, comme si le lecteur, à chaque numéro, ouvrait une boîte à surprise dont s'échapperaient lumière et couleurs.

Vivement le déménagement pour Autrepart, d'autres portraits, d'autres poèmes.

tres bon album

Une histoire d'amour sur fond de cinéma. Quand on a 10 ans, ce n'est pas facile de faire comprendre à sa voisine qu'on est amoureux d'elle. Alors tous les moyens sont bons pour arriver à ses fins : avions en papier, textos, jusqu'au poème déclamé dans le noir du cinéma Paradiso. De nombreuses références cinématographiques pour un album dédié aux amoureux, des illustrations riches et des mots doux qui vont droit au cœur.

Un travail graphique à l'ensemble final intéressant.



Tandis que les jeunes lecteurs n'y verront au début que du désordre dans cet appartement figuré, l'oeil s'habituera et finira pas détecter les couches travaillées par Carole Chaix.



Tandis que le jeune héros de l'histoire est convaincu d'avoir perdu son coeur et retourne les différentes pièces de l'appartement pour remettre la main dessus, nous cherchons, nous aussi, et repérons donc les niveaux esthétiques accordés au dessin, sa couche tracée au crayon de papier, celle à l'encre puis la dernière finalisée par la couleur. S'y ajouteront d'autres techniques.







Un désordre ordonné finalement, certains jeunes et grands lecteurs connaissent.



Le désordre dans une chambre par exemple est un espace personnel dont nous réinventons la logique de rangement selon les nécessités de loisirs et dont nous, seuls, avons la carte pour retrouver les affaires. Une chasse aux trésors dont les parents se passeraient bien, diraient-ils.







Le jeune héros de Régis Lejonc ne s'y attendait pas, il n'avait pourtant pas jouer avec pour le poser dans la foulée sans réfléchir, son coeur est égaré.



Bien qu'il soit en pyjama et pieds nus, le petit a du coup le moral dans les chaussettes, comme l'on dit.



On se demande si ce n'est pas au contraire ce moral qu'il aurait perdu en route, resterait à savoir pourquoi et peut-être que cette raison se trouverait rangée au même endroit que son coeur absent.







L'aventure vire, on l'aura compris, au jeux graphiques débridés d'un côté et aux jeux d'esprit de l'autre, jeux de complémentarité des auteurs pour insuffler de la fantaisie.



Le héros court même aux bureaux des objets trouvés et nous avons hâte au fil des pages de découvrir ce qui le soucie.



Il cherchera longtemps et pourtant Carole Chaix nous laissera un indice récurrent sans légendes dans ses illustrations, cela deviendra clair et tombera sous le sens.







L'interprétation restera assez ouverte pour deviner des circonstances exactes, ce qui laissera une dimension libre qui dépassera le livre et où les jeunes lecteurs pourront eux-mêmes reconstituer l'histoire du petit au coeur égaré.



Poétique, sensible.



Nous avons plus l'habitude de trouver Régis Lejonc du côté des pinceaux, une belle surprise.



Un album qui peut aussi libérer la parole du jeune lecteur.



Et lui, quand est-ce qu'il se sent le coeur perdu?



Et quand a t-il la douce sensation de le retrouver?

Amandine passe à table. Dans son assiette, 86 petits pois.



Mais il y en a un plus gros que les autres... Et il a deux pattes. Et il a deux yeux. Et il se met à courir sur le rebord de l'assiette, puis partout... Amandine met un point d'honneur à l'attrapper. Quand elle y réussit, c'est pour constater que les autres petits pois se font la malle aussi...



Déjantée, hilarante, non conventionnelle... cette histoire a bien fait rire mes loulous.



Chaque page est un florilège d'informations... les personnages périphériques y vont de leur petit commentaire. Plein de dessins, plein de petits détails comiques, ou décalés. L'histoire elle-même est un mélange de plasticine et de dessins crayonnés. Indescriptible. Mais très efficace.

une expo tourne en France en ce moment (Reims puis Evreux) ; elle est superbe !
Lien : http://chezlibouli.canalblog..

beau et poétique
Lien : http://chezlibouli.canalblog..

"Carole" est une BD solide, élégante et par moments émouvante, et saura toucher toutes celles et ceux qui ont un arbre généalogique tortueux et douloureux.
Lien : http://www.bodoi.info/carole/

La Rue des Amours est une rue grise et pas très attrayante. Mais une petite fille m’a prise par la main et j’ai visité chacune des habitations. A travers ces portraits, j’ai découvert des personnages très différents. La narratrice connaît ses voisins et nous distille en peu de mots leurs histoires. Un portrait à lire (et relire) à gauche et les portraits dessinés (à admirer, encore et encore) à droite.

On découvre au numéro 39, les beaux amoureux, au numéro 29, le papa qui n’ose pas dire « je t’aime », au numéro 40, la belle Angie. Il m’est difficile de faire le tri dans ces galeries d’hommes et de femmes tant ils sont originaux.



Les dessins de Carole Chaix sont fascinants, c’est coloré, vivant, esthétique.

Et quelle ne fut pas ma surprise, au détour de ces maisons, de croiser un nom de ville qui résonne particulièrement à mes oreilles, parce que j’y vis, tout simplement. J’ai été vérifié et la Rue des Amours de ma ville est comme celle décrite ici: pas très colorée et encore moins palpitante. Mais qui sait qui se cache derrière ces façades?



Un livre qui trône avec amour sur mes étagères.


Lien : https://pagesversicolores.wo..

Texte et images sont dans une grande complicité. Carole Chaix, associe crayon fin et couleurs (...) elle interprète le texte et le laisse ouvert.
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Stéphane Servant a bricolé une longue fable au sujet de l’évolution du monde. Il évoque, avec lyrisme, les difficultés et les incompréhensions que peut engendrer la cohabitation entre humains, mais aussi les grandes joies que l’on a à vivre ensemble. Les illustrations vibrantes et déjantées de Carole Chaix viennent ponctuer adroitement le récit, menant le lecteur de la réflexion au rêve.



« Ils ont peut-être oublié qu’ici, c’est chez moi, chez toi, chez vous, chez eux aussi.

Il faudra leur dire : chez nous tous, c’est ici. »
Lien : http://lesptitsmotsdits.com/..

Savoir assez vite que tout ne va pas être facile, qu'il faudra faire des efforts, surmonter des difficultés mais que le résultat va être beau, va être doux, va faire du bien.