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Citation de SeriallectriceSV


... à aucun moment le médecin ne lui a dit en face, Madame, vous allez mourir, il vous reste peut-être deux ou trois mois à vivre, nous allons vous accompagner. Un médecin ne te dira jamais ça, sauf en soins palliatifs. Alors là, oui, ils sont formés, c'est différent. Même avec la loi Leonetti, qui permet à un médecin d'arrê- ter les soins curatifs, ils continuent quand même de lutter, jusqu'à la fin. Les gens meurent sans savoir qu'ils meurent, sans jamais être préparés, parce que le mot n'est même jamais prononcé. La mère de Luc, je me souviens, son entourage s'affolait. Elle maigrit, elle maigrit. Mais oui, c'est normal, je disais à Luc, elle est mourante. Et la plupart du temps, les malades sont capables de l'entendre, ils posent des questions, Docteur, il me reste combien de temps, mais les médecins détournent le regard, ne vous en faites pas, on va faire quelque chose, on va agir, on va soigner... Ils insistent, mais Docteur, ça me sert à quoi à ce stade, une chimio? Ils balaient le truc, ils l'éludent, ça n'existe pas... Il faut un caractère bien trempé pour faire ce que fait ma mère, nous éviter tous ces mois à l'hôpital, à la voir dépérir...


Elle nous rend un fier service, tout de même... Les sociétés moins riches ont un rapport bien différent à la mort. À Madagascar par exemple, il y a cette tradition du retournement des morts, ils les sortent de terre régulièrement, ils les fêtent... Ça n'a rien de funèbre, au contraire, ils dansent, boivent de l'alcool, c'est vraiment une façon de lier la vie et la mort, alors qu'ici, c'est le contraire, on cache nos morts, on en a peur, et ça nous rend malades... 
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