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Citation de carolinemolino


Le récit surgit en mer, non loin des côtes.
Tout commence par une image figée, un cliché.
La ligne incurvée d’un sillage reliant le bateau au rivage,
une couture entre deux espaces, un froncement infime de la
mer.
Le voyage, étrangement, s’ouvre à revers. Le dos tourné.
Une jeune femme brune, assise dans une barque, buste
pivoté vers l’arrière, visage incliné par-dessus l’épaule, le
regard fixé sur le point du rivage qu’elle vient de laisser.
Tout commence donc par une torsion arrière. Une image épurée, immobile, réduite à ses lignes de force, sous le signe de la rotation. La vrille d’un corps ponctuant la courbe blanche d’un sillage.
Le mouvement s’amorce au creux de l’écume, dans le menu bouillonné qui estompe, brouille la trace du bateau.
Au loin, alignées sur le ponton de bois branlant qui, vu d’ici, semble parallèle au rivage extrême de la crique, les silhouettes en sarong des pêcheurs du village paraissent des idéogrammes à déchiffrer.
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