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Citation de carolinemolino


La porte du wagon s’est refermée comme à regret, dans un chuintement de ventouse. Coup de sifflet. Le train s’ébranle lourdement, monte en puissance, laisse dans son sillage les quais où flottent des silhouettes amorties,
uniformes dans les lourds vêtements d’hiver. Les lumières s’amenuisent. La zone de triage glisse dans la pénombre. La nuit un instant troublée par la présence incongrue des hommes replonge dans ses rêves. L’espace extérieur bascule dans une chape obscure.
Pour un instant encore. Bientôt se lèvera une aube grise. D’ici là l’obscurité n’aura été trouée que par bribes. Lumières intermittentes des cités mitant ici et là les nappes noires. Éclat vite terni d’un mas solitaire, oublié dans cette
zone incertaine entre la ville et ses banlieues. En cette saison, le jour ne pointe son nez qu’après la station suivante. On reste cantonné dans le champ hermétique du wagon, avec pour seule perspective les visages des voyageurs,
brouillés sur le fond d’encre des vitres.
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