Caroline Hommet est professeur des Universités Praticien hospitalier en médecine interne, gériatrie et biologie du vieillissement, médecine générale, addictologie à l'Université François Rabelais de Tours.
Il y a donc de nombreuses raisons de penser qu’une vie active de même qu’un environnement social favorable sont des facteurs favorisant les capacités d’adaptation de l’individu face au processus de vieillissement physiologique et cognitif aussi bien normal que pathologique.
La perte de sa biographie et de ses savoirs est cruelle pour le sujet et pour ses proches. Au fil du temps, elle va exiger qu’on la compense, qu’on la contourne puis qu’on trouve des modes d’échange dans un registre plus émotionnel que mnésique. C’est un apprentissage, une nouvelle construction des relations qui s’avère possible pour certains patients et leurs proches et plus douloureuse pour d’autres. La communication émotionnelle et infra-verbale devient privilégiée.
À différents stades de la maladie, ils sont parfois en mesure d’analyser leurs oublis et de conserver également humour et jugement. Comme cette patiente très amnésique qui disait : « Je suis une femme heureuse, plus ça empire moins je m’en rends compte ! »