Description du travail d'écriture de l'auteure Caroline Sophie Megglé pour "Vivre..." Le livre est sortie le 20 Avril 2022, il est disponible dans toutes bonnes librairies et chez mes Éditrices @5 Sens Editions. Livraison très rapide Prix : 16
La Providence est une fée cruelle parfois par Caroline Sophie Megglé - Édité par 5 Sens Éditions à Genève :
https://catalogue.5senseditions.ch/fr/recit-de-vie/134-la-providence-est-une-fee-cruelle-parfois.html
Avant-propos
J'ai voulu que ma vie corresponde à l'entourage chaleureux, à la richesse humaine et culturelle que je voyais évoluer autour de mes parents. J'ai confondu l'ambiance "bohème" de nos différents lieux de résidence, avec une éducation que je pensais riche de confrontations, éblouie par un rayonnement dont nous ne faisions nous les enfants, de jolies statuettes bien colorées, qu'illustrer par notre présence l’enthousiasme qui auréolait Didi (mon père) et Simone (ma mère).
Nous vivions entourés d'un aréopage créatif dans lequel je me suis souvent projetée, et comme je m'y projetais j'ai cru longtemps y avoir accès et en avoir bénéficié. Plus tard, beaucoup plus tard, je me suis rendue compte, comme mes frères et mes sœurs peut-être, que je m’étais construite toute seule. Je suis devenue communiste et actrice par "idéologie" sans avoir eu avec mon père la moindre discussion portant sur un fait de société, sans aucune confrontation politique, encore moins un quelconque échange sur une éventuelle carrière artistique. J'étais dans l'imaginaire des adultes, trop simple, trop renfermée, trop "peu"... Partager avec mes parents la lecture d'un livre, d'un journal, une visite au musée, une sortie à la piscine ou au Jardin des plantes, une séance au cinéma ou l’écoute d'une émission de radio, j'y ai cru. Ce fut mon frère aîné qui m'y engagea ! Mes parents, je les ai rêvés. J’idolâtrais leur monde et au lieu de me calquer dessus, je me suis momifiée.
C'est en écrivant ce livre que m'est apparue cette réalité. J'ai été élevée dans un milieu d'artistes-bourgeois-bobo-humanitaires-sincères-, un milieu qui m'a transmis : doute, manque de confiance en soi, illusion d’avoir acquis une culture littéraire et artistique. J'y ai remédié doucement en suivant mes propres choix. Confrontée à cette illusion familiale, je suis arrivée à la transformer en réalité de vie. La mienne !
Dans mon livre "Vivre... " je développe l'un des sujets évoqués dans La Providence..." Il s'agit du témoignage de mon père à son retour de déportation.
Buchenwald est le premier camp dans lequel Henri Megglé fut incarcéré, et le nom du camp signifie : "Hêtraie".
Dans mon livre La Providence est une fée cruelle parfois, j'écris : "Je me suis retrouvée sur ton chemin - Si vite - Pour naître en toi, Naître, Être, Hêtre… Hêtre… Suis-je un Être ou un Hêtre se demande la petite graine..." Ce questionnement s'adresse à ma mère il pourrait l'être à mon père déporté à Buchenwald "Une Hêtraie"
(La Providence page 13 et page 61)
J'ai relevé l'origine de ce nom Hêtraie par hasard en recherchant des documents sur la déportation. Je n'ai toujours pas la réponse.
Mes livres sont disponibles dans toutes librairies, à la FNAC, sur les sites en lignes et auprès de ma maison d'édition "5 Sens Éditions" à Genève.
Chapitre 23. P.161
Château-Vallon
Le lendemain de ton arrivée au château tu ne peux t’empêcher de formuler sur un carnet cette réflexion douce-amère à l’adresse de ton mari : « Tout d’abord quelques remarques pratiques. La prochaine fois il serait préférable de prendre une place assise pour Tata-Hé ; une couchette pour Fafa ; un wagon-lit pour Caroline. Le voyage en train de nuit, en place assise, est économique, mais il ne l’est ni pour mes reins ni pour mon crâne. » Tout le reste du corps de la lettre est fait de mots tendres, et du regret de ne pas avoir retrouvé ton homme comme aux premiers jours de vos premières fusions.
Christiane B. est venue nous chercher au volant de sa 2 CV et nous emmène à Sanary. Lella toute bronzée nous y attend, enveloppée de ses longs cheveux bouclés cuivrés-or, elle t’ouvre les bras ; tu y plonges ! Tout sourire, elle emmène Caroline, rayonnante de plaisir, à la recherche d’un sucre de pomme.
Inondée de soleil, dans un tourbillon de bonne humeur, un peu saoule de bruit, tu te retrouves au bar Le Nautique coincée entre l’omniprésence de Boula et le rire tonitruant de Tan-Plan. Toutes deux se disputent goulûment une Tata-Hé refusant énergiquement les bras de l’une comme les genoux de l’autre ! Dans le bar transformé en nursery Tata-Hé réclame avec force cris Didier ! Cheveux dorés et peau de châtaigne Didier
Extrait :
« Je t’aime Maman », affirme impétueusement mon fils qui rentre du jardin. Sans raison et un peu niaisement je lui demande : « Depuis quand ? » Il réfléchit avant de conclure : « Depuis que je t’ai eue. »
Didier arrive et vous montez dans le train pour le voyage déjà évoqué.
Vous arrivez gare de Lyon aux alentours du 18 février. Il fait froid, Didier est fatigué, mais son amie Mulote – la petite souris du train – le réconforte et le console.
Extrait :
Dans le ciel, au-dessus du Ténéré, la lune dessine un croissant.
Un enfant est né au printemps dans la tente de Trésor. Son grand-père lui a donné le nom de Moussa, enfant des sables, bébé gourmand. Bébé a bu au sein de Trésor, le lait était doux, sucré...
La lune sourit, le soleil va bientôt se coucher et faire place à Vénus, qui déjà brille dans l'espace. (P4 et 5 du livre)
Je me suis retrouvée sur ton chemin - Si vite - Pour naître en toi
Naître, Être, Hêtre… Je m’amuse avec les mots, ces mots-là : Être, Naître, Hêtre… Petite graine à peine germée, je parle : « Naître en toi. Être en toi. Ton être est en moi… Je suis en Toi, je suis née en Toi. Si vite. » Un être germe en Toi, en ton sein ; intrigué.
Entrelacs. Être qui ? Cela pourrait être la concordance des sons. Une concordance qui me fait sourire. Naître, être ou n’être pas. Être un Être, ou être un Hêtre ! Il faut croire que j’ai poussé comme un bel arbre : « Par son port élégant et son allure protectrice, le Hêtre représente la droiture, la discipline et une certaine sévérité que la générosité de ses multiples attributs nous font bien vite oublier. »
– Dis maman ? L’Être qui pousse en toi ressemble-t-il à cet arbre ?
Extrait de Vivre : "...Ce dossier contenait aussi une copie de la carte de déporté de mon père, une autre de sa carte de rapatriement, et de vieux journaux ; dont l’un titré en grosses lettres rouges :
LES CAMPS DE LA MORT NATURELLE.
Ce titre était reporté sur deux pages elles-mêmes pliées en deux ; il introduisait un article de presse signé par Pierre Courtade, et, je le saurai bientôt, publié dans le journal Action en 1945. Mon cœur frappait sourdement, violemment dans ma poitrine. Dans ce journal étaient imprimées des photographies de squelettes humains et de dignitaires nazis. Sur l’une des photos, entassés les uns sur les autres, des cadavres décharnés. Mon père, Henri Megglé, était en photo lui aussi ; un zombie, un mort vivant ; triste, méconnaissable."
Un merveilleux voyage nous est proposé ! dépaysement assuré !
Mon pied ton pied, mon pied dans ton empreinte Proverbe touareg.