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Citation de KATE92


« L'ambiance était électrique Plaza Italia. Fumigènes, musique, chars bariolés, les hélicoptères de la police vrombissaient dans le ciel, surveillant d'un œil panoptique les vagues étudiantes qui affluaient sur l'artère centrale de Santiago.
Gabriela se fraya un chemin parmi la foule agglutinée le long des barrières de sécurité. Elle avait revêtu un jean noir, une cape de plastique transparent pour protéger sa caméra des canons à eau, de vieilles rangers trouvées aux puces, le tee-shirt noir où l'on pouvait lire : « Yo quiero estudiar para no ser fuerza especial* » : sa tenue de combat.
C'était la première manifestation postélectorale mais, sous ses airs de militante urbaine, Gabriela appréhendait moins de se frotter aux pacos – les flics – que de revoir Camilla.
Elles s'étaient rencontrées quelques années plus tôt sous l'ère Pinera, le président milliardaire, lors de la révolte de 2011 qui avait marqué les premières contestations massives depuis la fin de la dictature. Ici l'éducation était considérée comme un bien marchand. Chaque mensualité d'université équivalait au salaire d'un ouvrier, soixante-dix pour cent des étudiants étaient endettés, autant contraints d'abandonner en route sauf à taxer leurs parents, parfois à vie et sans garantie de résultats. À chaque esquisse de réforme, économistes et experts dissertaient sans convoquer aucun membre du corps enseignant, avant de laisser les banques gérer l'affaire – les fameux prêts étudiants, qui rapportaient gros. »
(*« Je veux étudier pour ne pas faire partie des Forces spéciales »)
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