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Citation de Cielvariable


- Je ferais mieux d'aller me laver, a-t-il dit en étirant son bras avec une grimace.

Automatiquement, je l'ai suivi jusqu'à la salle de bain du rez-de-chaussée.

Il a brusquement allumé. La pièce était petite, non rénovée et couverte de carreaux blancs de style ancien. Elle était scrupuleusement propre. Il s'est mis à fouiller dans l'armoire à pharmacie. Je me suis assise, perchée sur le rebord de la baignoire.

- J'ai quelque chose à te dire, ai-je annoncé.

Il s'est tourné vers moi.

- Ton ton ne laisse rien présager de bon.

Il a soigneusement retiré son pull sombre et déchiré de même que son t-shirt troué. Il ne portait plus que son jean, et je luttais pour ne pas regarder sa poitrine nue et musclée. Sa peau était beaucoup plus pâle que celle de Cal, d'un blanc d'ivoire, et il était plus poilu. Ses poils étaient d'un brun doré et couvraient son corps de ses clavicules pour former un V jusqu'à son pantalon, soit à la hauteur de mes yeux. Ma bouche est devenue sèche, et j'ai tenté de me concentrer sur les larges éraflures desquelles s'échappait du sang le long de ses côtes.

Lorsque j'ai forcé mes yeux à remonter vers son visage, il me regardait, ses yeux brillant presque, affichant qu'il était conscient de mon regard. Sans dire un mot, il m'a tendu une débarbouillette avant de tenir son bras loin de son flanc.

Oh, ai-je pensé en me levant et en commençant à essuyer le sang et la boue de sa peau. Mes doigts fourmillaient au toucher de son corps. Il s'est retourné pour m'aider, et j'ai vu que son dos avait aussi été touché, mais les éraflures étaient moins profondes. Sa peau était lisse et de pâles taches de rousseur étaient parsemées sur ses épaules. Je me suis souvenue qu'il était à moitié Woodbane. Cal et lui étaient nés du même père.

- As-tu l'athamé des Woodbane? Ai-je demandé. La tâche de vin?

- Oui, en fait, a-t-il dit. Et toi?

- Oui.

J'ai laissé tomber la débarbouillette dans le lavabo et j'ai attrapé l'onguent antibiotique.

- Je te montrerai la mienne si tu me montres la tienne, a-t-il dit avec un sourire vorace.

Ma tâche se trouvait sous mon bras gauche, contre mes côtes. Comme je ne pouvais apercevoir la sienne, je présumais qu'elle se trouvait quelque part sous son pantalon. Comme mon esprit ne pouvait imaginer la suite de ce scénario, je n'ai rien dit.

- Tu ne veux pas savoir où la mienne se trouve? A-t-il demandé d'un ton taquin.

Je pouvais sentir la rougeur grimper de mon cou vers mon visage. Il s'est penché vers moi et a doucement repoussé mes cheveux derrière mon épaule avant de glisser un doigt le long de ma mâchoire. Je me suis souvenue comment je m'étais sentie, blottie contre lui, et mes pensées ont perdu toute forme de cohérence.

- Non, ai-je dit sans conviction, perdue dans ses yeux.

- Je veux savoir où se trouve ton athamé, a-t-il soufflé, sa bouche près de la mienne.

À l'idée de sentir ses mains sous mon chemisier, parcourir ma peau, j'ai senti mes genoux se fléchir.

- Euh, ai-je dit pour tenter de me convaincre de ne pas retirer mon chemisier immédiatement.

Concentre-toi. Allez, Morgan.

- Cal m'a appelée ce soir, ai-je lâché.

Sa main est tombée de ma joue.

- Quoi?

Sa voix a résonné contre les carreaux de la pièce.

- En chemin, il m'a envoyé un message de sorcière. Je l'ai entendu dans mon esprit.

Le regard de Hunter s'est figé sur moi.

- Pourquoi ne pas l'avoir dit tout de suite?

Je me suis contentée de le regarder, et il a alors réalisé ce qui était survenu dès mon arrivée.

- C'est vrai. Désolé. Eh bien, qu'a-t-il dit? As-tu pu déterminer où il était? Sais-tu où il est? Dis-moi tout.

Quelques instants plus tôt, il avait été espiègle et flirteur, mais à présent, il avait repris son ton intense et professionnel.

- Il n'y a pas grand-chose à rapporter, ai-je expliqué. J'étais en route vers chez toi quand soudain, j'ai entendu Cal me dire «Morgan». C'est tout. Ça m'a totalement renversée, et j'ai projeté mes sens pour le trouver, mais je n'ai pas senti sa présence. Je veux dire, je n'ai rien senti. Et c'est tout ce qu'il a dit.

- Sais-tu où il est? M'a demandé Hunter en tenant mes épaules. Dis-moi la vérité.

- Que veux-tu dire? Je te dis la vérité! J'ignore où il est.

Confuse, j'ai rivé mes yeux sur lui. Comment pouvait-il croire que je lui mentirais à propos d'une chose aussi importante pour nous deux?

- Cal, ce salopard! S'est emporté Hunter en me relâchant.

Ses mains se sont serrées en poings, et la salle de bain semblait trop petite pour contenir sa rage.

- Tu es certaine de m'avoir tout dit?

- Certaine. Je t'ai tout dit.

Je lui ai rendu son regard noir.

- Pourquoi me traites-tu comme une criminelle? Je n'ai rien fait de mal.

Un muscle s'est contracté dans sa mâchoire. Mais il n'a pas répondu directement à ma question. Il s'est plutôt mis à me bombarder de questions.

- Te sentais-tu différente de quelque façon? Y a-t-il des périodes où te ne souviens plus de rien? Quoi que ce soit de confus ou d'étrange?

J'ai alors réalisé où il voulait en venir.

- Je le saurais, non, s'il m'avait jeté un sort?

- Non, a fait Hunter avec dédain. Il est une sorcière minable, mais il en sait plus que toi.

Il a plongé son regard profondément dans mes yeux, comme s'il pouvait y voir le reflet du sortilège. Puis, il s'est détourné. Je me sentais embarrassée et furieuse. Hunter me blessait, et je sentais que je me refermais sur moi-même. Surtout lorsqu'il a pivoté sur lui-même pour me faire face et pour ajouter :

- Tu ne me caches rien, n'est-ce pas? Tu ne ressens pas le besoin idiot de le protéger parce qu'il est un foutu beau mec et que tu le désire encore, même après qu'il a tenté de te tuer?

Ma bouche est devenue béante, et j'ai levé la main, prête à le frapper, lorsque j'ai tout compris : il était jaloux. Jaloux de mon passé avec Cal. Je suis demeurée debout là, une main dans les airs, à tenter d'absorber toute cette information.

- Déesse, quel salaud! A lancé Hunter. S'il est ici, si je le trouve...

Et alors, quoi? Me suis-je demandé. Je ne pouvais pas croire que le Hunter froid et réservé que je connaissais s'était transformé en cette furie que je pouvais à peine reconnaître, et ce, en l'espace de quelques secondes. J'en étais terrifiée.

- Hé, vous deux, avez-vous bientôt terminé? Nous a lancé Sky depuis l'autre pièce.

- Oui, ai-je répondu.

Je voulais m'éloigner de Hunter. Je me suis demandé pourquoi j'avais pu croire que de lui parler de tout cela me soulagerait ou me donnerait l'impression d'être en sécurité.
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