J’aime Turin vide.. Elle me semble plus vraie quand elle est silencieuse.
De toute façon, je la remplis moi-même : de requins. Oui, parce que dans mes œuvres, Turin devient une ville engloutie. Entre les immeubles nagent des requins blancs, des requins-tigres, des carcharins, des gris de récifs, des requins à pointes noir et blanc, des requins-marteaux. J’utilise le matériel de mon père, je passe des heures et des heures devant l’ordinateur à monter des images. Paradoxalement, au bout du compte, ce n’est pas le poisson qui ressort, mais la façade baroque. Celle devant laquelle on passe tous les jours, sans la voir.