Je finis cette lecture quelque peu mitigée : j'ai découvert Sofia, photographe, et ses combats mais j'ai eu du mal à les partager.
On la découvre à l'hôpital après une tentative de suicide.
La mère de Sofia s'est suicidée quand elle était jeune : dépressive, elle se languissait de son mari océanologue, toujours parti en mer observer les requins.
Nicola, son mari qu'elle a quitté, était lui aussi dépressif et suicidaire.
Ses deux amants, Arturo et Marcello, sont égaiement dépressifs.
Il y a certes de l'humour malgré tout dans le style de l'autrice et beaucoup de finesse dans le ton pour raconter les péripéties de la vie de Sofia et notamment sa découverte des lettres de sa mère.
En revanche, je suis restée en dehors de ses questionnements et aurais préféré qu'elle fasse un peu de ménage littéralement et métaphoriquement autour d'elle.
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Ce roman est un croisement familial, 3 voix se partagent la narration : la fille, Sofia, dépressive et qui cherche à se reconstruire, ou à se construire tout court; son père, qui lui adresse de l'autre bout du monde de petits films sur la vie des requins; sa mère, morte quand Sofia était encore petite, mais qui a laissé un paquet de lettres que Sofia découvre -et lit.
si le thème central et porteur est la dépression (celle de Sofia, celles de ses amants, celle de sa mère, dans une autre mesure, celle de son père), on ne perd pas de vue l'espoir de l'équilibre, plus que la chute, l'espoir d'une renaissance, plus que d'une re-chute.
c'est d'ailleurs par la découverte de son père, de sa mère, que Sofia parviendra à se retrouver, un peu, et à espérer chercher cet équilibre rare et fragile...
Pas fantastique ni hyper prenant, mais intéressant, même si vouloir traiter la dépression dans toute sa complexité m'apparait un peu trop compliqué; vouloir mêler dans le même roman autant de personnages dépressifs (il n'y en a pas un seul de "normal"!!!) pour essayer d'expliquer les différentes formes que la dépression peut prendre, ça me parait un peu "lourd". mais bon... sympa quand même!
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L'equilibrio degli squali.
On découvre Sofia par son formulaire d'admission aux urgences, suite à une overdose. le pourquoi de sa tentative de suicide est le sujet du roman. Quatre hommes dans sa vie : un ex-mari maniaco-dépressif, deux amants, et un père océanographe qui se trouve à l'autre bout du monde, et qui ne trouve rien de mieux que de lui faire parvenir un paquet de lettres écrites par sa mère avant qu'elle ne se suicide.
Mélange de gravité et d'humour, l'auteur tisse son roman en articulant un récit à la première personne, des fragments de lettres, la retranscription écrite des vidéos de son père, et des dialogues passionnants. Une construction habile qui rend la lecture de ce roman très dynamique.
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Je pleurais sur son lit, elle me regardait. « Qu’est-ce que tu as, maman ? » elle m’a demandé. Et moi : « Rien, ça va passer. J’ai juste perdu l’équilibre. » Alors Sofia s’et approchée de moi sur la pointe des pieds : « Maman ? C’est comment un équilibre ? Comme ça je te le dessine et tu en as un nouveau. » J’ai éclaté de rire. Je riais et pleurais en même temps. Je l’ai prise dans mes bras et lui ai couvert le visage de baisers. « C’est un poisson, j’ai répondu. Un poisson qui nage tout droit
A Turin, cette familiarité est plus souterraine, c’est un discours qui procède par soustractions. C’est un sentiment tout aussi obsédant mai silencieux, qui prend voix dans les espaces vides. C’est pourquoi j’ai la manie de me promener dans les rues à l’aube, quand il n’y a personne dehors. Même le dimanche matin. La ville abandonnée me raconte quelque chose de très intime. Quelque chose que je sais, que je partage, que j’ai besoin d’écouter et de réécouter, de reconnaître.
J’aime Turin vide.. Elle me semble plus vraie quand elle est silencieuse.
De toute façon, je la remplis moi-même : de requins. Oui, parce que dans mes œuvres, Turin devient une ville engloutie. Entre les immeubles nagent des requins blancs, des requins-tigres, des carcharins, des gris de récifs, des requins à pointes noir et blanc, des requins-marteaux. J’utilise le matériel de mon père, je passe des heures et des heures devant l’ordinateur à monter des images. Paradoxalement, au bout du compte, ce n’est pas le poisson qui ressort, mais la façade baroque. Celle devant laquelle on passe tous les jours, sans la voir.
« Mon père est un homme tranquille. On le comprend à la qualité de ses rides : ce sont des signes tracés par le soleil, non par le tourment. Il a trouvé un démon en dehors de lui. Et il le caresse, le tient par l'aileron, l'hypnotise en lui posant une main sur le nez. »
«Quand je suis heureuse, j'ai peur. Quand je souffre, j'ai peur. Quand je ne ressens rien et que je n'ai peur de rien, je sais avec certitude que j'ai perdu l'équilibre.»
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