Catherine Colomb

Le roman "Pile ou face" de Catherine Colomb publié en 1934 et réédité par les éditions Zoé .

Avec une écriture percutante et lucide, l'autrice dépeint avec une ironie mordante la petite bourgeoisie vaudoise empêtrée dans ses insatisfactions personnelles.

Le mariage en prend un coup en étant présenté comme un horizon terne et décevant, et la liberté rêvée n'est guère plus tentante (finalement, rien ne vaut la sécurité d'un bon lit).

La façon de décrier l'hypocrisie du mariage et la petitesse des mentalités bourgeoises de l'époque reste actuelle.



"Pile ou face" est un roman à la fois cruel et frais, qui offre une vision lucide de la société suisse de l'après-guerre.

Et si vous découvriez un roman édité pour la première fois hors des œuvres complètes de son autrice ? C’est ce qu’on vous propose avec la sortie, cet automne, de Pile ou Face aux éditions Zoé. Une œuvre teintée de féminisme, originellement publiée en… 1934 !



L’histoire débute dans une maison bourgeoise locative. Avec une scène très théâtrale. La femme, Élisabeth, appuyée à la fenêtre, inquiète, attend le retour du mari Charles, inexplicablement en retard pour le dîner.



On est plongé dans ses pensées, dans son monologue intérieur. Arrive le mari, professeur taciturne, mari blasé, rêvant d’ailleurs. Puis, arrive la fille, aussi peu loquace que ses parents. Thérèse, 25 ans, est aux prises à l’intérieur d’elle-même avec la douleur terrible d’une déception amoureuse. Elle a été éconduite par Philippe, qu’elle aimait et fréquentait depuis 8 mois.



Tout ce petit monde vit sous le même toit, mais surtout à l’intérieur de lui-même, ressassant ses rêves d’aventure à jamais perdus mais toujours entretenus, la perte de sa jeunesse ou celle d’un amour échappé.



Dans Pile ou Face Catherine Colomb trace un portrait mordant de la petite bourgeoisie et de ses travers. La plus haute bourgeoisie n’y échappe pas non plus sous les traits de la tante Louise, mégère ayant « acheté » son mari par sa dot et donnant lieu à une scène remarquable au dîner d’anniversaire de Charles où elle prend un malin plaisir à dénigrer ses hôtes en toute subtilité et respect des convenances et conventions sociales...



On a adoré dans ce roman court dont le déroulé tient sur moins d’une année, ce qui se joue sous les apparences. Le jeu et les enjeux de la figure de façade qui prend souvent un aspect bien différent des pensées et émotions se jouant à l’intérieur des protagonistes.



Une famille d’apparence ordinaire pour l’époque, où les envies, rêves irréalisés et tout simplement l’égoïsme des uns et des autres sont autant d’entraves et de poids qui empêchent chacun et chacune de se réaliser.



Un presque huit-clôt qui ferait une belle pièce de théâtre !



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Un roman qui prends son temps, mais qui m'a véritablement fait voyager dans un temps où, pour certains, la vie était plus facile. Une vraie échappée belle, simplement en s'immergeant dans la vie parfaitement banale d'une famille lausannoise des années 30.