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Critiques de Catherine Viollet (3)
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Aimer c'est écrire, et vice-versa

Aimer, c’est écrire et vice versa. Violette Leduc, passionnément.

Sur la genèse d’une œuvre et les effets de la censure, études de Catherine Viollet.

Edition présentée et préparée par Anaïs Frantz.



Reçu dans le cadre de masse critique Babélio, catégorie non fiction, titre un peu curieux, je sélectionne ce livre et me demande à quoi m’attendre.



Il s’agit en fait de différents textes réunis par Anaïs Frantz concernant un travail de recherche de Catherine Viollet sur Violette Leduc et son œuvre.



Difficile de comprendre si on ne connaît ni Violette Leduc, ni son oeuvre, ni Catherine Viollet ni Anaïs Frantz.



Quelques points de repères doivent donc être précisés.



Violette Leduc. 1907-1972.

Romancière française. Une des première adeptes du roman autobiographique.

Sa bisexualité au coeur de son œuvre, en particulier la dimension homosexuelle et sa façon de l’écrire qualifiée d’obscénité énorme et précise qui en effaroucha plus d’un à son époque. Aujourd’hui ?

Thérèse et Isabelle, paru en 2000, pourrait faire figure, dixit Catherine Viollet de manuel d’apprentissage lesbien.

Paru en 1955, Ravage fut ainsi censuré par le comité de lecture de Gallimard car trop choquant.

Enfin Violette Leduc fut une amie de Simone de Beauvoir, dont elle était amoureuse , l’inverse étant d’une autre nature. Simone de Beauvoir supervisa en partie ses écrits.

Violette Leduc était fragile et de personnalité paranoïaque, suite à la censure de Ravages, elle vira délire, probablement chronicisé dans son évolution.



Quelques œuvres. Ravages, son livre phare, censuré de sa première partie ( un tiers du livre ). Cette partie sera publiée isolément en 2000 sous le titre Thérèse et Isabelle. Cession de rattrapage pour Gallimard et le temps qui a passé. La bâtarde, livre qui lui apporta une certaine notoriété. L’affamée, déclaration d’amour à Simone de Beauvoir.





Catherine Violet. 1949-2014

Chercheuse, spécialisée dans l’étude génétique des textes.



Anaïs Frantz.

Docteur en littérature. Membre de ITEM, institut des textes et manuscrits modernes. Dans le cadre de cet institut, une section Violette Leduc fut crée par Catherine Viollet.



Le livre.



Une préface d’Anaïs Frantz.



Un court texte de Catherine Viollet qui petite, 8 ans, découvre l’existence de l’ homosexualité féminine. Un parallèle sera fait avec des épisodes de la vie de Violette Leduc, comme étant des incipit donc participant à la genèse de son œuvre.



1ère partie.

3 articles de Catherine Violette.

Catherine Viollet écrit en particulier sur Ravages et sa partie censurée puis remaniée au fil du temps avec diverses versions. Catherine Viollet insiste également sur différents incipit-épisodes concourant à la genèse de l’oeuvre de Violette Leduc.



2éme partie.

- Sur la correspondance Violette Leduc/Simone de Beauvoir.

Plus ou moins passionnée côté Violette, distante et réservée côté Simone. Mon commentaire : prudence à juste titre afin de se protéger de l’érotomanie. A noter, Simone écrivant à d’autres personnes, dénommait Violette : la femme laide.

- Sur la censure et l’autocensure et ses conséquences.



3ème partie.

- Sur l’importance de la lecture chez Violette Leduc.

- sur l’écriture et sa méthodologie.

- L’importance des noms et prénoms.

- Et enfin les strates temporelles et chronologiques.



Le livre se termine inédit de Violette Leduc.



Le titre.

Aimer, c’est écrire , martèle Violette Leduc. L’écriture lui permit en effet de côtoyer Simone de Beauvoir dont elle était amoureuse mais aussi d’exprimer à travers ses textes une passion qui se muera au fil du temps en affection (selon Catherine Viollet ).



En conclusion.

Une étude exhaustive de Catherine Viollet sur Violette Leduc son œuvre et la genèse de celle ci. Bisexuelle, la composante lesbienne est au coeur de ses livres et l’écriture qu’en fit Violette Leduc ne passa pas à l’époque.



Où se situerait Violette Leduc dans la mouvance féministe actuellement. Ne parlons pas à la place des morts.
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Aimer c'est écrire, et vice-versa

Au delà de la censure, découvrir les manuscrits millefeuilles d’une écrivaine



Dans sa préface, Anaïs Frantz parle de Catherine Viollet et de ses lectures des œuvres de Violette Leduc, des analyses du processus d’écriture biographique, des recherches génétiques, du lien rattachant l’autrice à l’écrivaine, « Dépositaire des trouvailles de Violette Leduc, Catherine Viollet, a su restituer à son propre compte la bulle affective et sensorielles à l’intérieur de laquelle l’enfant attend de déchirer les voiles qui la séparent du savoir détenu par les adultes », de l’urgence de rendre justice « à la recherche intrépide qu’avait poursuivie Violette Leduc dans l’écriture littéraire des sexualités, et que la société avait censurée »…



D’un accessit en allemand à l’exploration des manuscrits de Violette Leduc. Des femmes derrière des prénoms, Thérèse et Isabelle, Ravages, « La suppression, par les éditions Gallimard, de ces « cent cinquante pages » jugées scandaleuses n’aura pas seulement pour conséquence de modifier, de déséquilibrer la structure du texte… », la manière de traiter « tous ensemble de relations homo- et hétérosexuelles, en les situant au même plan », l’érotisme et la ferveur amoureuse, l’amour physique du point de vue d’une femme, la censure et l’altération du sens et de la portée, « La censure opérée par Gallimard ancre donc délibérément le roman du côté de la norme hétérosexuelle », l’écriture et la captation des sensations vécues, le transport de « la brise dans un panier », Violette Leduc et Simone de Beauvoir, « Nous avions créé la fête de l’oubli du temps »…



« La critique génétique se propose d’interroger l’ensemble des documents disponibles qui témoignent de la dynamique de l’écriture, de la naissance d’un texte littéraire jusqu’aux stratégies d’élaboration d’une oeuvre ». Je souligne le chapitre « Recommencer chaque matin – le début de la genèse : l’incipit deRavages ». L’autrice aborde, entre autres, les interventions éditoriales, le travail de morcelage de Violette Leduc, la pratique du palimpseste « qui fait de chaque cahier une sorte de « millefeuille » ». Elle analyse plus particulièrement le contenu de l’incipit, le sujet à la première personne combiné avec le sujet impersonnel, l’usage de la mémoire, l’intensité des sensations, le travail de substitutions, « Par sa richesse même, et par les thèmes qui y sont inscrits, l’incipit de Ravages ne représenterait-il pas un « chaînon manquant » de l’itinéraire de Thérèse, et de l’oeuvre de Violette Leduc ? ».



Une femme écrit, une autre femme la soutient, Catherine Viollet parle des relations entre Violette Leduc et Simone de Beauvoir, des affinités et des dissymétries. L’autrice aborde la censure éditoriale puis les processus d’autocensure, la manière de dire ce qui est habituellement tu, l’écrire et l’aimer, « Ecrire est avant tout mettre en jeu une relation amoureuse, voire érotique, vis-à-vis de la langue, des êtres et des objets », le point de vue de femme comme valeur universelle, le démantèlement de texte et le collage, l’érotisme et la rencontre intime, les métaphores poétiques, la reconstruction textuelle et les réécritures…



« Si l’on interroge les relations qu’entretient l’écrivain Violette Leduc avec la lecture – dans toute la polysémie du terme –, on est immédiatement frappé par l’importance et la richesses du thème de son oeuvre ». La lecture n’est pas une activité banale, « Lire, c’est entrer en communion, s’installer dans une posture amoureuse, une expérience intime, voire fusionnelle, où le corps est présent, actif », la volupté de lire, la sensualité de l’écriture, l’écriture autobiographique et ses contraintes spécifiques, les dynamiques de la création, l’art de la mise en mots, la coïncidence entre narratrice et personnage, la théâtralisation du vécu, les personnages vivant et leur fixation par l’écriture, les strates temporelles, les passages s’échappant de la linéarité, « L’oeuvre, et surtout l’écriture de Violette Leduc témoignent des innombrables décalages non seulement entre la vie et l’écrit, mais aussi entre la rédaction et la publication de ses œuvres, des multiples formes de distanciation face à l’événement vécu, le plus souvent en multipliant et en croisant (ou en faisant retour sur) les strates temporelles »…



Le livre se termine par un texte inédit de l’écrivaine. « Aimer c’est écrire ». Une invitation à (re)lire Violette Leduc et réfléchir sur l’acte d’écrire pour une femme…
Lien : https://entreleslignesentrel..
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Aimer c'est écrire, et vice-versa

J'aime découvrir les livres sans trop en savoir, à la taille du résumé de celui-ci j'ai choisi de n'en lire qu'une partie et parfois ce choix n'est pas toujours celui à prendre...

J'ai eu la chance d'être sélectionnée pour la masse critique Babelio (que je remercie chaleureusement) pour lire et commenter cet ouvrage.



Seulement, je ne m'attendais pas à cette lecture. Ici, nous suivons l'étude de Catherine Viollet sur Violette Leduc. Qui est Violette Leduc ? Une écrivaine née qui au début des années 1900, habituée à l'autobiographie, qui évoquait, entre autre, l'amour entre deux femmes, leur relation sexuelle. Des thèmes qui "choquaient" à cette époque. Ces textes étaient alors très censurés. Violette Leduc était également une amie de Simone De Beauvoir, envers laquelle des sentiments amoureux sont nés.

Dans ce livre, nous avons la chance d'en re-découvrir des passages.



Mais alors que se passe-t-il lorsqu'on ne connaît pas Violette Leduc ? Et bien malheureusement, on passe un peu à côté de l'étude, la lecture se fait plus difficilement. Toutefois, l'auteure parvient à titiller ma curiosité, en me donnant envie d'en lire plus. Les passages évoqués étaient très prenants.



Quant à l'étude en elle-même, on sent un travail monstrueux de recherches, c'est intense et intelligent. C'est très chouette de la part de cette maison d'édition Ixe (que je découvre également) de publier des textes de ce type. Autre petit détail que j'ai tout de même envie de souligner car en tant que lectrice je trouve qu'il a son importance, le format du livre, le papier et la police sélectionnées par l'éditeur sont très agréables.



Je pense que pour réellement s'approprier cette lecture, pour lui donner un vrai sens, il faut connaître Violette Leduc, sinon comme pour ma part on passe malheureusement un peu à côté.

Encore une fois merci pour cet envoi !

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