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Citation de MarcelineBodier


Et puis, écrire le rassure, jouer avec des personnages sur une feuille de papier, effacer pour réinventer des mots sur son écran d'ordinateur, donner corps à des fantômes, ces tâches l'ont toujours apaisé, lui qui souvent sent les rênes de sa vie lui glisser des doigts, il se découvre une puissance bien réelle quand il manipule ses marionnettes imaginaires et leur crée des vies improbables ou, au contraire, d'une banalité accablante. D'ailleurs, depuis qu'il vit à Barcelone, une envie obsédante le tenaille : écrire un roman. Cette idée s'est emparée de son esprit lors de sa première soirée chez lui : l'appartement aux trois quarts vides, les fenêtres ouvertes sur les rumeurs de la rue, il était accoudé à la fenêtre quand une phrase a traversé son cerveau (il ne l'a encore notée nulle part par pure superstition) et il a su que cette phrase serait la première de son futur roman. Le plus étrange est qu'il a su au même moment qu'il allait donc écrire un roman. Depuis, rien n'est venu concrétiser ce désir impromptu. Mais il porte ce projet en permanence avec lui, comme un secret bien gardé, comme un embryon indétectable de l'extérieur, et qui pourtant donne une couleur bien particulière à sa vie, et même à tous ses actes, à ses choix, à ses mouvements, à son rythme, à ses états d'âme.
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