Et c’est ce souvenir qui me tient debout à l’intérieur, dans mon lit. Ce que disent les autres, je m’en moque. Je me souviens de nous, de nous, de nous. Et ma mémoire est douce comme une combe enneigée. Pareil à une pelote de fil que je tire doucement, je la dévide, je vais la rembobiner complètement, cette fois en partant du début. Ils m’ont dénié le droit d’y avoir joué un rôle, alors je me la réapproprie et la ressors intacte. Je sais que toi aussi, où que tu sois, tu fais la même chose, chaque nuit.