Pour les personnes sinistrées, la perte de leurs biens (maison, ferme, terres ancestrales), de leurs animaux, de leurs connaissances, de leurs emplois, la difficulté à payer leurs loyers au lieu de refuge, la perte des soutiens communautaires, etc., furent autant de facteurs à l’origine de la permanence d’états post-traumatiques.
Tout ce que l’on avait jusqu’à maintenant on l’a perdu. Les gens de la ville croient qu’on peut tout racheter mais ça n’est pas remplaçable par de l’argent. Iitate était un village pauvre, néanmoins on y avait une bonne vie car la nature y était clémente et très riche. En cultivant des légumes, du riz, en pêchant, on pouvait manger gratuitement. Maintenant il faut tout acheter !! Vous vous rendez compte ? On n’a pas cet argent. Il faut tout acheter maintenant. Il y avait plein de richesse qui n’apparaissaient pas dans le système économique, que l’on ne voyait pas. Tout le monde s’entraidait. C’était une richesse que l’on ne peut imaginer. C’est cela qui a été cassé
L’incertitude des informations participe d’une violence structurelle inhérente à la gestion des catastrophes industrielles dans un contexte de libéralisme effréné qui vise à préserver sa ligne et à maintenir son équilibre coûts-bénéfices, retournant les pires désastres en opportunités de profits, quelles qu’en soient les conséquences pour les victimes directes.
C’est donc sans discontinuer durant ces dix années et par tous les moyens possibles que la résilience fut prônée.
La mise en place d’un système de logements publics destinés à une population à faibles revenus n’est ni logique ni naturelle. En France, elle fut le résultat d’un long processus de luttes sociales et politiques destiné mettre fin à une situation sanitaire déplorable.
Des mesures dissuasives ou incitatives furent mises en place pour empêcher la migration d’un nombre important d’habitants ou les encourager à rentrer.
La résilience ne tolère pas une pensée collective de remise en cause des structures sociales qui peuvent être à l’origine des souffrances, ni ne permet la solidarité entre personnes en souffrance : la non-résilience aux événements négatifs étant interprétée comme un échec individuel
Loin de représenter un dépassement et un renforcement de l’adaptabilité de l’urbain face aux dangers naturels potentiels, les aménagements qui permettent l’occupation humaine de la zone, sont, dans les faits, une requête de consentement des habitants quant à leur mise en danger
Par ce biais, il s’agira de démontrer que l’image que l’on peut avoir d’un territoire est moins liée au territoire lui-même, à la forme urbaine, qu’aux pratiques qui ont cours ou qui ont eu cours dans ce territoire, constituant la culture du lieu
Les subventions octroyées ici ont pour objectif de contraindre des personnes socialement vulnérables à accepter le risque contre un peu de monnaie (la somme proposée pour les personnes seules représentant deux mois du salaire moyen)