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Citation de Ledraveur


HÉTÉROGÉNÉITÉ DES MAÎTRES ET MALENTENDUS « CULTURELS »
Si lamas tibétains agissent en vertu d'un « habitus religieux », avec des « croyances et des techniques de persuasion qui leur ont été inculquées et qu'ils mettent en œuvre en ce qu'ils pensent être la vérité », ils ne sont, pour autant, « ni des manipulateurs ni des calculateurs » écrivait Obadia. Attention à cet excès de culturalisme. Pour ma part et m'en tenant à mes propres observations, je dirais que certains maîtres, et ce, qu'ils soient d'origine tibétaine, bhoutanaise ou occidentale, peuvent faire usage de procédés manipulatoires, et que, comme dans l'Himalaya par le passé (mais également aujourd'hui), certains peuvent avoir une « moralité douteuse ». Tous ne sont pas concernés par la recherche de l'Éveil, le bonheur d'autrui et la cessation de leurs souffrances mais aussi par l'obtention de « prospérité matérielle ou renommée dans ce monde » et les moyens utilisés pour cela, peuvent à la fois s'éloigner de l'éthique bouddhiste. Spiro soulignait que les bouddhistes diffèrent peu des autres personnes en général et le fait qu'ils ne souscrivent pas à toutes les doctrines normatives du bouddhisme est une indication de leur similarité avec les autres. Ce propos, que l'on pourrait qualifier de naïf car d'une grande évidence, est essentiel, car la représentation dominante des Occidentaux à l'égard des lamas (notamment Tibétains mais aussi Occidentaux) est celle d'un sage, un être éveillé aux qualités surnaturelles (omniscience, clairvoyance, etc.). Faure rappelle que la majorité des clercs en Asie est plus préoccupée par des perspectives mondaines qu'extra-mondaines, en quoi les Tibétains seraient-ils ontologiquement différent ?
p. 219
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