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Citation de Ledraveur


Alors que la république de Chine est autoproclamée jusqu'au Tibet, Lhassa est le théâtre d'affrontements. Le nouveau président de la Chine, Yuan Shikai, tente de renouer l'ancienne relation de religieux-protecteur avec le Dalaï-Lamal. En 1913, le Dalaï-Lama envoie une délégation en Inde pour traiter avec la Chine et le Royaume-Uni. Les Tibétains voulaient en effet récupérer les territoires du Kham et de l'Amdo occupés par les Chinois, ce qui aboutira à la convention de Simla au Cachemire (1913-1914). La Chine ne signa pas cette convention (elle se sentait lésée par la Grande-Bretagne) et le Tibet deviendra de facto indépendant.
Les combats dans la province du Kham seront toujours aussi violents, les révoltés se battant contre les Chinois pour protéger leurs intérêts, et non pour le Tibet. En 1912, le Dalaï-Lama quitte l'Inde pour revenir à Lhassa ou il fera sa déclaration d'indépendance en 1913 qu'il ne pourra faire avaliser par les grandes puissances. Les membres de l'armée chinoise et l'amban en poste à Lhassa (ou les monastères étaient rentrés en rébellion) furent priés de quitter le Tibet. Le Dalaï-Lama tenta de moderniser son pays202, se dotant notamment d'un étendard et de timbres, mais sans réel succès, se heurtant au clergé conservateur et hostile à de nouvelles valeurs. Même au niveau de sa pratique religieuse, il fit l'objet de critiques de la part de lamas Guélougpa influents, comme Paboneka Rinpoché, à propos de la propitiation d'une divinité de la lignée, Dorjé Shugden.
Les guerres frontalières quasi incessantes dans les années 1917-1918 et les obstacles entre les monastères et les seigneurs féodaux laïcs entraînent une rupture avec le Panchen-lama (jugé complice des Chinois) qui s'exila en 1923 en Chine. Le Dalaï-Lama parvient à centraliser l'administration du Tibet mais les provinces du Kham et de l'Amdo sont toujours instables. Plus ou moins satisfait de sa déclaration d'indépendance, ne cherchant plus vraiment à se tourner vers d'autres puissances étrangères, il devient un « dirigeant solitaire » aux tendances népotiques. Le partenariat avec les Britanniques s'amenuise peu à peu (après une mission de C. Bell pour former la nouvelle armée tibétaine afin d'éviter que le communisme soviétique ne pénètre le Tibet) et le pays se replie sur lui-même.
p. 79
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