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Citation de Ledraveur


La perspective thérapeutique est incontournable dans la relation au maître. Les attentes, les projections et les processus d'idéalisation et de vénération scandent cette relation, ponctuellement ou de manière continue. Des enseignants bouddhistes rappellent ce que doit être la relation maître-disciple, souvent mal comprise en Occident et les effets pervers qu'elle peut induire comme le fait F. Midal*. Cette relation, vécue essentiellement au niveau émotionnel, entraîne une adulation et un culte plus ou moins prononcé du maître. L'esprit de clocher est également persistant : on vante son lama, son centre et son sangha. Les excès de légitimation et de vénération des maîtres peuvent aboutir à différents abus (de pouvoir, d'autorité).
Alors que l'implantation du bouddhisme tibétain en France date d'une petite quarantaine d'années, les comportements équivoques de certains maîtres (mais aussi de disciples) sont pointés du doigt de part et d'autre. Les critiques sont de plus en plus perceptibles mais elles ne semblent pas être un frein à l'expansion du Vajrayana ni à la révocation de maîtres concernés par différentes critiques, avec quelques réserves cependant. Depuis plus de trois années environ, des changements notoires ont affecté plusieurs communautés bouddhiques et donc plusieurs centres du dharma. Parmi ces changements, il faut noter de nombreux départs de personnes profondément engagées dans la pratique, dans la gestion et l'organisation interne d'un centre, auprès d'un ou plusieurs maîtres. Ces départs remettent en cause certaines activités proposées par les centres et questionnent l'autorité, à la fois des maîtres, des institutions et des disciples.
Au terme d'une quarantaine d'années de présence, l'heure est au bilan et parfois à la remise en cause dans plusieurs centres : remise en cause des autorités, de l'enseignement prodigué, de la gestion du centre, etc. Plusieurs pionniers et anciens, si indispensables à l'implantation de la doctrine sur le sol français n'ont très souvent plus de relations avec leurs maîtres (ces derniers étant décédés) et parmi eux, plusieurs sont hésitants quant à la qualité des lamas actuels, Tibétains ou Européens. L'âge d'or des premiers lamas tibétains et leur présence si singulière dans le paysage religieux français sont désormais révolus à leurs yeux.
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*Notamment dans Quel bouddhisme pour l'Occident, Seuil, Paris, 2006.
p. 446 et 47
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