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Citation de mamansand72


… Bérangère était tout ce que Les Fontaines attendaient qu’elle soit. Elle vivrait ici, prendrait soin des autres. Le sang dans ses muscles était un sang pur, un sang guerrier. Elle possédait la beauté discrète mais certaine de sa mère, son élégance aussi, et l’énergie utile de son grand-père. Elle lui ressemblait, quand elle descendait la grand-rue, dans sa façon de saluer les habitués. Une nonchalance respectueuse, comme si tout cela, toute cette vie autour d’un gouffre de pierre où mouraient des enfants, des animaux, des hommes imprudents était parfaitement naturel et nécessaire. Valère était tombé amoureux de sa capacité à trouver sa place, à l’occuper pleinement. Elle était différente, si sûre d’elle, de son pouvoir sur Les Fontaines, de sa famille. Valère voulait faire partie de ce monde, côtoyer Benedict et André, faire la connaissance d’Agnès, comprendre comment ils avaient manœuvré pour qu’elle soit si belle, si douce. Bérangère savait exactement où elle allait, et comment elle y allait. Peut-être était-ce là le privilège des filles bien nées, il n’en savait rien, elle était la première qu’il rencontrait, et certainement la seule des Trois-Gueules. Ni insolente, ni gâtée, elle jouissait de la force de ceux qui ne croient pas en l’avenir parce que l’avenir ne leur fait pas peur. L’avenir est une notion abstraite qu’ils dédaignent parce qu’ils savent d’emblée que tout ira bien. Valère aimait ça.
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