Aujourd’hui – je le constate dans mon cadre professionnel – les gens sont souvent déconnectés de leur corps. Plusieurs facteurs contribuent à cette scission : notre culture occidentale de maîtrise et de raisonnement amplifie le rôle de notre mental, l’assistance technique omniprésente minimise le recours aux tâches manuelles et, enfin, la société de l’image et des écrans nous happe vers un monde virtuel. D’ailleurs, parmi les risques de l’usage intensif des réseaux sociaux, où les « amis » et les « contacts » se multiplient facilement à distance, on déplore le manque de rencontres physiques, qui détruit encore davantage la convivialité et la durée des relations. Va-t-on finir par ne plus se toucher, se sentir et se voir ? Qu’en sera-t-il de cet insaisissable, mais réellement ressenti, de « ce qui passe « entre deux personnes en présence l’une de l’autre ?
Urgence de comprendre, urgence de se relever, urgence d’agir, urgence de s’unir.
Il est habituel de se faire la remarque suivante : quand je change moi-même, en profondeur et dans ma façon de vivre, mes relations changent. Soit mon mode relationnel avec les autres évolue, soit j’observe que mon réseau amical se modifie, que j’ai des affinités avec de nouvelles personnes, et que je m’éloigne d’autres. Ce constat est fréquent lors d’une démarche personnelle de psychothérapie. On le retrouve dans le cas d’un engagement résolu à sortir du tout-pétrole-consommé-jeté.