Cécile Michel

Le sommeil lui apporterait le réconfort dont elle avait besoin, et demain serait un autre jour.

Il est vrai qu’il avait étudié à l’étranger, ramenant dans ses bagages tous ces désirs de progrès et d’évolution. Mais son père, alors au pouvoir, s’était montré assez réfractaire. Tous ces changements venant d’ailleurs ne pourraient qu’apporter désillusions et regrets. Il ne fallait surtout pas rompre avec les habitudes ancestrales, et toutes ces nouveautés risquaient, selon lui, de mettre en péril tout ce qui existait jusqu’alors.

La trahison d’une femme n’avait pas de prix, mais pour la population, celle-ci en avait un.

. Il fallait qu’il se montre fort et intangible,pour qu’aucun ne puisse à nouveau le défier ni essayer de prendre sa place. Il était chez lui sur cette terre, et rien ni personne ne l’y chasserait.

. Elle s’en remettait à lui, elle et son avenir. Les barrières venaient de voler en éclats, ils seraient unis au-delà d’un serment, au-delà du mariage, plus que les biens, le corps et le cœur, unis dans l’âme.

Pour être honnête, il avait agi par pur instinct, une impulsion soudaine qui l’avait guidé sur la conduite à tenir. Ça avait été un caprice du hasard qu’il soit présent à ce moment fatidique et maintenant on cherchait à expliquer son attitude que lui-même ne pouvait justifier. Cet incident prenait des proportions trop importantes à son goût, il allait devoir y remédier au plus vite.

Le fait d’être médecin ne lui proférait pas de statut particulier et il avait entendu, les serviteurs se plaindre de l’attitude de leur maître qui attendait et se montrait désagréable avec tous ceux qui croisaient son chemin

Le destin est déroutant parfois, mais il ne tient qu’à nous d’en découvrir les secrets.

La patience était une vertu.

Aucun mot n’était assez fort pour exprimer ce qu’elle pouvait éprouver.

Tes mots disent une chose et ton corps une autre, ait au moins la décence de me regarder quand tu profères de telles absurdités

...dans le désert chaque élément y a son importance. Il y est coutume de faire en sorte que rien ne se perde.

L’apparence extérieure rustique et usagée de sa tente abritait un luxe des plus raffinés trahissant de nombreux mois de travail. Mais il est vrai que dans le désert il est de tradition de ne pas faire un étalage extérieur de ses richesses par respect pour ceux qui n’ont pas de moyens. Néanmoins, une fois passée la porte, les sols étaient recouverts de gigantesques tapis rouge et or confectionnés de manière artisanale, rivalisant avec les tentures de soies safranées habillant l’intérieur des parois de la toile formée de cuirs de chameaux.

La guerre avait apporté le chaos avec son lot de douleurs, de morts, de famines et maladies. Cependant,il n’avait pas eu le choix. Il n’aurait jamais permis à quiconque de détruire l’héritage de son père. Ce conflit avait même englouti une
partie de sa propre richesse. Néanmoins, il lui paraissait normal que chacun s’investisse pour pouvoir en sortir vainqueur.