J'ignorais presque tout de de mon arrière-grand-mère, Stéphanie Van Parys, quand j'ai découvert que la femme qui l'avait supplantée dans la vie du sculpteur Bourdelle la dépeint dans son livre de mémoires comme une intrigante hystérique. Le musée Bourdelle, non content de vendre ce livre à ses visiteurs, expose une photo de mon aïeule dénudée, prise par son ex-mari, Emile-Antoine Bourdelle.
"Pourquoi suscites-tu encore tant de réprobation, Stéphanie?" C'est la question qui m'a accompagnée tout au long de cette enquête, qui s'attache à reconstituer la drôle de vie de mon arrière-grand-mère dans le Paris populaire et artiste, de la fin du 19e siècle à la Seconde Guerre mondiale.
Lors des appels, on entend très bien le mouchard se connecter, le souffle de la Machine qui vient chercher de quoi alimenter sa fringale paranoïaque. Aussitôt, je me mets au garde-à-vous mentalement. En général, j'oublie rapidement dans le feu de l'action que je suis espionnée et je fais comme d'habitude. J'en suis déjà au hoquet et à l'eczéma, je n'ai décidément pas le profil du poste.