Cédric Hugrée

Cet essai très peu digeste tente de mettre en perspective les hauts taux d’obtention du baccalauréat et l’accès à toujours plus d’étudiants aux études supérieures, et notamment à l’université, avec le paradoxe d’une baisse de niveau générale et une difficulté accrue, en premier lieu pour les étudiants issus des classes populaires, à réussir leurs années universitaires.



Les auteurs reprochent aux pouvoirs publics d’expliquer ce taux d’échec à l’obtention d’une licence par une sélection qui n’aurait pas été assez sévère à l’entrée plutôt que de mobiliser des moyens conséquents pour permettre à tous de réussir des études supérieures dans les meilleures conditions.

Sont également abordés les savoirs enseignés à l’université, remis en cause par le marché du travail qui n’y voit plus les compétences attendues pour être employable, avec comme conséquence une dévalorisation de certains diplômes universitaires.



Le propos est de prime abord intéressant, mais j’ai eu un mal fou à venir au bout de ma lecture de cet essai pourtant court ; j’ai eu beaucoup de mal à m’y retrouver et à suivre le raisonnement et les conclusions des auteurs, et arrivée à la dernière page, j’étais bien en peine de savoir qu’en penser, ce qui explique ma note un peu sévère.

Dans "L'université qui vient", les sociologues Cédric Hugrée et Tristan Poullaouec déconstruisent quelques idées reçues sur les évolutions des études supérieures. Il n'y a pas de méthode qui fonctionne pour conduire 50% d'une classe d'âge à Bac+3 quand le budget des universités est aussi faible, alors qu'elles concentrent les élèves les plus en difficultés et qu'elles restent, pour les élèves des classes défavorisés, le seul lieu pour tenter de s'extraire du déterminisme social et le seul lieu d'enseignement qui demeure accessible aux plus modestes. La sélection renforce l'élitisation de l'enseignement supérieur expliquent-ils en soulignant que les acquis scolaires sont de plus en plus inégaux. Là où il faudrait le plus de professeurs pour accompagner ceux qui sont le plus en difficultés, c'est justement l'endroit où les budgets par étudiants et les volumes horaires sont les plus bas. La sélectivité permet d'abandonner les inégalités à elles-mêmes, comme si aucune politique publique ne pouvait adresser le problème. Les jeunes semblent encore moins égaux qu'ils n'ont jamais été face aux études supérieures. Et la marchandisation en marche ne va rien améliorer...