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Citation de Josephine2


Je n’en ai pas immédiatement parlé à ma mère car la comparaison était hasardeuse, mais cet épisode de sauvetage du monde, à l’intention louable et aux effets désastreux, m’a rappelé une affaire vécue quelques semaines auparavant, au cours de laquelle Tex Avery sembla un instant s’emparer de ma vie. Nous marchions en bord de route avec Ubac et il aperçut un escargot. Celui-ci était en passe de finir la traversée de la départementale, chose pour laquelle il était parti, à la louche, la veille au matin. Il s’agissait donc d’un miraculé. Ubac, conscient du danger pour ce petit-gris d’évoluer sur l’asphalte, l’attrapa par la bouche et sans en fendiller une parcelle de coquille le ramena en sécurité de l’autre côté de la route. Deux jours aller, cinq secondes retour.

Une fois redéposé avec délicatesse au sol, l’escargot, resté recroquevillé pendant tout le transport, sortit de son habitacle, quasiment vite, les tentacules furieux, et je crois, de l’autre côté, avoir ressenti sa colère de devoir s’engager à nouveau pour une transatlantique. Il nous faudrait prévenir sa famille qu’il aurait un peu de retard. Ubac, lui, était assez ravi de ce rapatriement sanitaire, je lui dis que c’était bien car l’idée d’aider était manifeste mais je doute qu’il jouisse désormais d’une grosse cote auprès de la communauté des gastéropodes. Lorsque mon chien fut bien devant, je retournai auprès de l’escargot et le ramenai à sa ligne d’arrivée, aucun de ses compagnons ne croira au voyage du jour. Je ne sais toujours pas comment raconter cette histoire à ma maman sans qu’elle ne se vexe. Attendre sans doute. Ou lui dire que c’est surtout la route qui m’a fait y penser.
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