Samedi soir, tranquillement à la maison. Je regarde le soleil. Essaie de saisir le vol des oiseaux mais tout doucement ils évitent ma caméra. Ils deviennent rebelles. Ils ne veulent pas être saisis. Ils sont libres. Ils en profitent. Ma réflexion est faite. Tout le sens de l'instant qui disparait et en un instant la vérité d'hier devient mensonge d'aujourd'hui. L'imagination en apesanteur. Le bleu du ciel en vrai. Le moment que personne ne voit mais dont tout le monde connait le sens. Je suis maudit. Mais qui ne l'est point ?
"Qui suis je ? Si vous voulez le savoir et il faut accepter que le tout est un rien. Alors je vous dirai... Je suis... (Un grand silence théâtral de Gascon) Je suis un noir qui ne vient pas. Et voilà, un soir qui rêve d'être un pétale. S'imaginant aux quatre coins du monde. Pour un court instant, transformant la rue Lamartine en monde qui enferme tous les enfants. Debout sur le muret. Lunettes de soleil sur mon membre nasillard. Qui défie les voitures qui passent. Tel un arbre. Il est là. Debout. Quand les pétales soufflent au vent. Il a envie de s'appeler Geronimo. Rêve de rejoindre les indiens. Rêves debout de loin. Son coeur et sa tête s'accordent pour avouer l'immensité du ciel et de la Terre. Et voilà, encore une fois, dans ses pensées il se perd. Cherchant à remonter l'origine du fil pour qu'il le démêle. Dans le lait chaud ses rêves se tiennent droit. Perdu entre ciel et mer. Quelque part dans le vide du temps. Il sourit. Pleure. Vit. S'attriste. Et finalement, il est tout simplement libre. Voilà qui je suis."
Son sourire blanc qui contraste avec sa peau ébène. Voilà ce qu'il vous répondra.