AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Bibliographie de Céline Evans   (1)Voir plus

étiquettes

Citations et extraits (53) Voir plus Ajouter une citation
Le handicap était perçu durant ces années comme une malédiction, quelque-chose qui faisait peur. Les gens préféraient détourner le regard ou nous jeter leur venin à la figure. Nous, nous l’aimions notre Marcel, il était unique au monde. Il nous faisait rire quand il était fâché après nous car il partait bouder dans les champs et retrouvait les chevaux. Il s’asseyait dans l’herbe en tailleur, sortait son mouchoir en tissu aux motifs à carreaux de sa poche de salopette, puis le balançait en imitant le mouvement de la queue des chevaux. C’était drôle à voir pour nous, sa trogne rondouillette toute contrariée. J’aimais le voir s’apaiser au contact des animaux.
Commenter  J’apprécie          10
Je sais à présent qu’un enfant ne mérite pas d’être aimé seulement parce qu’il comble un vide ou parce qu’il se montre obéissant pour nous faire plaisir. Il ne nous appartient pas et n’est en aucun cas redevable du droit de vivre. Il doit juste être adoré pour ce qu’il est, un être unique en devenir. J’en conviens, ce n’est pas ce que je vous ai appris et c’est loin d’être évident d’admettre avoir eu tort, et de s’avouer qu’on ait pu faire du mal à l’être qu’on est sensé choyer.
Commenter  J’apprécie          10
Vous savez, ce mélange si particulier d'herbe mouillée et de terre chaude qui ne ressemble à aucune autre. Je ne saurais comment l’expliquer, aussi longtemps que je m’en souvienne, j’avais toujours aimé cette odeur. Elle réveillait en moi une sensation étrange, une saveur d’enfance rassurante que l’on garde au fond de soi et qui nous arrache un sourire nostalgique chaque fois qu’on a l’occasion de la respirer. Le ciel au-dessus de nos têtes changeait de couleur.
Commenter  J’apprécie          10
Un frisson me parcourut l’échine. C’était agréable et je me laissai faire sans bouger. Lui non plus, d’ailleurs, ne bougeait pas. Il continua son jeu en passant sa main sous mon jupon. Je me raidis. Pas ici. Il était devenu complètement fou ! Si mon père nous voyait ! Il le tuerait d’un coup de fusil et moi, je finirais au couvent pour le restant de mes jours.
Commenter  J’apprécie          10
J’ai été scolarisé jusque l’âge de treize ans, j’avais même obtenu mon certificat d’étude brillamment. Je pouvais dire sans rougir que j’étais bonne élève. J’aurais tellement rêvé poursuivre mes études, devenir quelqu’un, une grande dame avec de belles toilettes et porter du parfum de luxe aux effluves enivrantes. Hélas, mon avenir à moi était de travailler à traire les vaches et de me parfumer aux odeurs de fumier. Je détestais cette vie-là, et encore plus la perspective d’attendre sagement que mon père me choisisse un mari. J’espérais secrètement, un peu naïve, d’avoir la chance de tomber sur le prince charmant, par hasard en allant chercher le pain au bourg. Nos regards se croiseraient et, en un instant, il saurait que c'était moi et lui et sans un mot, il m'ouvrirait la portière de sa voiture décapotable blanche et m’emmènerait, cheveux au vent, loin de chez moi. Le rêve!
 
Commenter  J’apprécie          00
J’ai bien conscience que le manque d’amour de ma part a façonné vos vies de femme et de mère. Je sais que mes mots blessants ont étouffé, à force de répétition, la lumière qui brillait en vous. Je vous ai biberonnées aux émotions destructrices et vous vous y êtes accoutumées par petites doses, l’air de rien.
Commenter  J’apprécie          10
Oh Étienne! Le souvenir de son premier jour restera pour l'éternité figé dans ma mémoire. J’avais quinze ans le jour où il avait débarqué chez nous, et lui devait en avoir dix-huit. Il était beau, merveilleusement beau comme les statues de dieux grecs que l’on voit dans les livres d’histoire. Je ressentais pour lui une puissante attraction et ne pouvais m’empêcher de l'admirer du coin de l’œil, discrètement, un peu intimidée pendant qu’il travaillait. Mon père n’aurais pas du tout apprécié que je laisse apparaître la moindre attirance pour un garçon et encore moins pour son employé. Sa fille ne pouvait et ne devait se comporter ainsi, comme une friponne délurée. Ce n’était pas un comportement acceptable pour cet homme pieux qui lisait la bible tous les soirs et fréquentait assidûment l’église tous les dimanches.
Commenter  J’apprécie          00
Refusez votre dose de malheur, vous n’avez pas besoin de ce venin pour exister. Arrêtez ce cercle vicieux et décidez d’agir autrement, car vous êtes les seules à en avoir la maîtrise. Personne ne demande à venir au monde pour porter sur ses épaules le fardeau transmis par ses parents.
Commenter  J’apprécie          10
Je me dirigeai seule dans une semi obscurité vers mon amour interdit. Je pensais déjà à sa bouche, sa peau, ses yeux posés sur mon corps nu. Je ne pouvais plus revenir en arrière. Le désir que j’avais pour lui dépassait tout. Notre complicité, l’amour que nous avions l’un pour l’autre se gravaient en moi encore plus profondément dans ma chair et dans ma mémoire. L’évidence était là… Nous avions perdu la raison, nous étions fous d’amour. Pourtant, une décision difficile serait à prendre à un moment ou à un autre. Soit nous avouons nos sentiments à mon père, soit nous nous séparons.
Commenter  J’apprécie          00
J’avais l’envie folle d’être embrassée par sa bouche charnue. Lorsqu’un éclat de voix vint interrompre ce moment magique. Mon père se disputait avec un fermier du coin. Je souris tristement à Étienne et l’abandonna pour rejoindre ma famille.
Ma mère avait les larmes au bord des yeux et tenait Marcel serré contre sa poitrine en lui bouchant les oreilles, tout en le berçant doucement. Mon père montrait son poing à l’homme qui aboyait des obscénités à propos de mon frère. Je compris alors que mes parents avaient encore affaire à un imbécile ignare. Il en fallait toujours un.
Commenter  J’apprécie          00

Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Céline Evans (2)Voir plus

Quiz Voir plus

Que peut-on mettre en bouteille avec des SI et des SY ?

Le bavardage excessif est-il à l'origine de cette inflammation du parenchyme de toute glande salivaire ? Là n'est pas la question, choisissez la bonne orthographe de cet excès de production salivaire, la ...?...

sialorrhée
syalorrhée

12 questions
6 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur
¤¤

{* *}