J'ai longé le vide le plus longtemps possible, puis j'ai bifurqué vers la gauche et pris pied sur une pelouse rase couverte de rosée. J'ai senti mon corps se poser et s'alléger dans le même moment. Ma respiration était ample, à l'image de ce qui se présentait à mes yeux et dans quoi j'étais plongée. Je sentais les ondes du ressac enfui battre sous mes pieds, battre dans mes tympans, dans le fond de ma gorge. Quand le soleil m'a prise dans sa main jaune, j'étais éveillée, endormie, endormie debout, et j'ai produit un formidable bâillement. Un bâillement de chien après la sieste, la gueule grande, grande ouverte.