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Citation de fanfan50


Je me trouvai ainsi dans une assez vague pièce, tout éclairée de bougies de cire. Pas la moindre lumière du jour n’y pénétrait. D’après une table bien en vue, ornée de lingerie et d’un miroir à cadre doré, je compris tout de suite que c’était là le cabinet de toilette d’une belle dame.
Peut-être n’aurais-je pas fait cette découverte si une belle dame n’avait été assise dans un fauteuil, le coude posé sur cette table et la tête appuyée sur sa main. Cette dame était bien la plus étrange que j’eusse jamais vue.
Elle était richement vêtue de satin, de dentelles et de soieries, et tout en blanc. Un long voile blanc lui tombait sur les cheveux, blancs aussi et ornés d’une couronne de mariée. Des bijoux scintillaient à son cou et à ses mains ; d’autres étaient posés sur la table. Des robes, moins somptueuses que celle qu’elle portait, et des malles à demi garnies gisaient pêle-mêle dans la pièce. La dame n’avait pas fini de s’habiller, puisqu’elle n’avait qu’un pied chaussé de son soulier, que son voile n’était pas fixé en place, que sa montre et sa chaîne, un jabot de dentelle, un mouchoir, des gants et des fleurs et un livre de prières s’entassaient en désordre autour du miroir.
Dès les premiers instants je vis aussi que tous les objets exposés aux regards avaient dû être blancs, ou encore qu’ils l’avaient été jadis et avaient perdu leur éclat : le blanc était jauni. Je remarquai que la mariée, dans sa toilette de noces, s’était fanée comme la robe et comme les fleurs ; seuls ses yeux creux gardaient quelque éclat. La robe avait été portée par une femme jeune, aux formes arrondies ; mais la silhouette s’était desséchée et la robe, trop vague pendait.
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