Aujourd'hui ses oeuvres occupent leur place à. côté de celles des maîtres de toutes les écoles. Il est pourtant certain que, quand au XIXe siècle elles ont apporté la forme qualifiée « réaliste », elles ont soulevé une violente opposition. On a généralement pensé qu'elles ne pouvaient être tenues, dans le champ de l'art, sur le même pied que les formes classique et romantique, qui dominaient alors. Cependant, quand on voit aujourd'hui
les œuvres réalistes de Courbet, à côté des œuvres classiques et romantiques d'Ingres et de Delacroix, on reconnaît immédiatement, entre elles tontes, celle sorte de parenté, d'air de famille, que nous avons dit s'établir entre les œuvres des grands artistes, possédant une môme puissance d'expression et la Commune faculté de saisir la vie.
Il faut d'abord, pour bien comprendre l'intérêt des caricatures et des images réunies ici, se représenter certaines particularités du temps où elles sont apparues. A l'époque où Courbet est survenu et s'est montré aux Salons (1844-1870) et où ont surtout été produites les images le concernant, le Salon, institution officielle, jouissait, pour exposer les productions artistiques, d'un monopole qui a disparu.
Courbet, des plus assidus à envoyer aux Salons et aux Expositions universelles, les a particulièrement arrêtés. On peut dire que, pendant de longues années, ils ont tenu les yeux sur lui et se sont dépensés à son sujet. C'est ainsi qu'ont été produites les caricatures et les images Ici réunies. Elles permettent de reconnaître comment Courbet a été accueilli par les contemporains.
Courbet est est considéré de nos jours comme l'un des plus grands peintres siècle, Il a droit à ce titre, car il a enrichi l'art, il lui a infusé un sang nouveau, généreux et vivifiant. Ses dons, sa passion pour le travail, son esprit combatif le servirent puissamment pour réaliser l'oeuvre que dans les musées et dans les grandes collections du globe.
Les événements politiques vinrent gâter et interrompre labelle carrière du grand peintre, qui fut condamné par une faction, sous le couvert de l'ordre, à payer la reconstruction de la colonne Vendôme, monument parisien abattu en temps de révolution par une autre faction.
Courbet, génie insubordonné, a peint ce qu'il voyait, comme il le voyait.
Peu de connaisseurs, en somme, se rencontrèrent pour bien juger la peinture de ce nouveau venu. Rien n'est changé, d'ailleurs, pour l'art original qui ne relève que de lui-même.