Charles Mauduit

Jessica, la maman d'Assa est fatiguée, très fatiguée et le temps qu'elle reprenne des forces, Assa est confiée à sa grand-mère qui habite dans une campagne très calme. Là-bas, elle va tout de même y faire la rencontre de deux autres enfants et avec l'un, cela commencera de manière bien vive. Mais ces trois enfants ont un petit point commun, avec leur famille un brin dysfonctionnelle. Un jour, sa grand-mère l'appelle « Petite linotte », le même surnom qu'elle donnait à sa fille auparavant. Est-ce qu'une petite linotte, ça prend son envol ?



La lecture, c'est parfois s'aventurer sur des terrains inconnus. C'est lire du théâtre jeunesse alors que c'est la première fois, c'est découvrir une petite soixantaine de pages et se retrouver toute chamboulée d'émotions. C'est se lancer sans attente et ressortir émue. Cette pièce de théâtre est bien la preuve que peu de mots suffisent parfois, à condition qu'ils soient justes. Et c'est justement ce qui est prenant ici, la justesse des émotions, des dialogues, c'est ce qui fait sa force.



Assa me touche par son histoire, sa personnalité, j'ai aimé la voir évoluer petit à petit devant mes yeux. Quand les mots sont dits, les secrets brisés, les cœurs ouverts, il est plus facile d'avancer, de s'envoler. Coup de cœur pour cette découverte attendrissante.

J'avais choisi cette pièce en pensant qu'elle parlait du Québec d'une façon ou d'une autre, mais à part quelques citations de Gaston Miron et quelques québecismes, il n'y a pas grand chose du Québec et c'est bien dommage.

Bon, c'est du théâtre français ultra-contemporain, une pièce d'un jeune homme qui est encore dans les études de théâtre et qui a décidé d'écrire une pièce influencée par tous les auteurs qu'il a étudiés. C'est bavard, on ne sait pas ce qu'il veut dire ni où il veut en venir. Comme souvent dans le théâtre je ne comprends pas tout mais je me laisse porter par le texte. Sauf que là c'est fatigant, c'est long. Ce serait peut-être intéressant à voir sur scène.

Ce n'est pas mauvais, ça parle d'amour, de désir, ça parle d'adversité et sans doute d'autres choses mais je n'ai pas tout compris.

Tout d’abord, je tiens à remercier Babelio pour l’envoi de cette pièce de théâtre.



Une soirée, une nuit, aux côtés d’un garçon, et d’une piscine, caché derrière une chaise-longue. Il observe trois jeunes, il observe leur aisance, leur façon d’être, leur interaction. Il ne trouve pas sa place ici, dans ce jardin, et dans ce monde.

Il est obnubilé, fasciné, intrigué par ces trois jeunes. Ils les observent sans relâche tentant de trouver des réponse à ses questions.



Bien que je ne vois pas le rapport entre le titre et l’histoire (si ce n’est les mots de Gaston Miron), les mots de Charles Mauduit, parfois crus et déconcertant, arrivent à décrire les sentiments du garçon face à ces trois jeunes. Le dialogue final est beau, réel.



Au delà de ça, à travers les mots du garçon, à travers les mots de Charles Mauduit, on retrouve un genre de plaidoyer explicatif du comportement de ces gens qui n’arrivent à s’épanouir que par la comparaison négative aux autres. Ceux qui ne trouvent leur bonheur, que dans le malheur, l’humiliation des autres.



C’est une pièce sur le rapport du social et de la place dans le monde, sur l’intégration et le comportement.

Se glisser le temps d’une fin de soirée aux côtés d’un garçon maladivement introverti et obsessionnellement frustré, et découvrir par son regard et le filtre de ses pensées un trio de jeunes gens, dont le maître des lieux, en pleine jouissance de leur jeunesse, de leur beauté, de leur vigueur et de leur corps. Se faire voyeur et suivre, caché derrière une chaise longue, leurs jeux et leurs ébats, leurs luttes et leurs échos. Avant d’assister au face à face sensuellement violent ou violemment sensuel entre le bel hôte et son admirateur effacé mais plein d’ardeurs, poussé par le dégoût et la passion.

Le jeune auteur de cette pièce, Québec, interroge le rapport au corps, à la sexualité, au respect du corps d’autrui, à l’incroyable fascination qu’exerce la beauté et l’imposant pouvoir qu’elle octroie à ceux qui la possèdent. Charles Mauduit dépeint avec complaisance la soumission de ceux que la grâce n’a point touchés et qui s’abrutissent ou s’humilient, s’époumonent et se blessent pour trouver une place et exister.

La langue est précise et ciselée, parfois crue mais vibrante ; quelques expressions québécoises ancrent l’intrigue dans la Belle Province, sans qu’elle prenne véritable part à la pièce. Les mots de Gaston Miron rendent un bel hommage à cet auteur québécois et font résonner avec poésie la passion amoureuse.