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Critiques de Charles-Paul de Kock (8)
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La laitière de Montfermeil

Histoire d'une femme depuis sa naissance jusqu'à son mariage. Mariage, époux, épouse, chapelle, anneau, curé, cérémonie se passent à la fin du XVII e siècle et au début du siècle suivant. Montfermeil est une commune à une quinzaine de kilomètres de Paris, C'était alors un village rural.



C'est le récit d'amours contrariées de Denise, la petite laitière, et d'Auguste, le riche bourgeois. Une atmosphère très mélodramatique se dégage.
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Physiologie de l'homme marié

Compilation d'une large variété d'hommes pesants, insoutenables, étouffants qui compliquent et aggravent inutilement le mariage.



D'une manière très surprenante, cet ouvrage de 1841, d'un auteur très populaire, est lourdement à charge contre l'homme marié !

« Les femmes se lassent moins vite que nous au sein du plaisir et du bonheur ; par conséquent, ce n'est donc pas la femme qui commence à changer la lune de miel en lune rousse »



La brusque métamorphose de l'homme marié peu après la lune de miel est tout particulièrement dénoncée : 

« Pourquoi les accabler de caresses, et puis après ne pas même lever les yeux pour regarder le bonnet qu'elles viennent d'essayer ? »



Aussitôt marié, aussitôt négligé :

« Quand Monsieur conduit Madame en soirée, il la dépose dans un coin du salon, où elle s'amusera comme elle pourra. Quant à lui, ce n'est plus son affaire ; il va dans une autre pièce faire l'aimable, le galant près d'une autre femme, près de beaucoup d'autres femmes même ; l'essentiel, c'est que ce ne soit pas la sienne ; s'il danse, ce ne sera jamais avec sa femme ; il est convenu que c'est mauvais genre. »

On aurait l'air d'un niais à danser avec sa propre femme, quelle idée ! Pourquoi faire !



Fait-il une promenade en compagnie de sa pesante épouse qu'il lui reprochera encore sa seule présence, regardera les autres femmes, pensera à tout autre chose qu'à partager une charmante conversation.



Est-il au spectacle qu'il lorgnera les femmes, causera avec divers amis, fera tout un tas d'activités autres que regarder le spectacle et moins encore répondre à sa femme qui veut recentrer son attention sur elle-même et la scène.



Une inattention totale se vérifiant aussi bien au physique et sur le plan vestimentaire ; que gagnerait-il à se donner tant de mal à être coquet pour son épouse ? Un hideux bonnet coiffe régulièrement l'homme marié sans qu'il se soucie du regard de son épouse : « Si vous voulez que ces dames aient toujours de l'amour pour vous, faites au moins quelques frais pour leur plaire. Vous ne voudriez pas être vu en bonnet de coton par votre maîtresse, pourquoi cela vous est-il indifférent, alors, d'être vu par votre femme quand vous portez cette coiffure ? »



L'insouciance extrême conduira bien souvent l'épouse à se divertir avec divers galants : « Madame va au bal, au concert, au spectacle quand cela lui plaît et avec qui bon lui semble. Notre mari ne trouve jamais cela mauvais »

« Elle rentre quelquefois accablée de fatigue et les joues très colorées, ou extrêmement pâles - sa robe et sa collerette sont singulièrement chiffonnées. Les domestiques remarquent tout cela, mais Monsieur n'y fait pas attention.

Il ne peut lui acheter une robe de velours ni cachemire - cependant Madame porte un cachemire, Madame a les bijoux les plus nouveaux, elle garnit ses robes, et Monsieur ne lui dit pas (…) »



Parmi toutes les particularités, le plus ordinaire est bien évidemment l'homme libertin !

Les plus prudents et malins sont décrits, ceux qui évitent les billets doux, qui empruntent un nom d'usage, qui s'entraident entre amis…



Rien ne semble convenir à l'auteur des hommes mariés de son siècle, l'excès de prévenance, d'attention est encore une source d'asphyxie pour l'épouse : « il règle son pas sur celui de sa femme, il se dandine et se tortille presque comme elle ; il tient l'ombrelle, il tient le sac quand Madame en prend ; il n'est pas deux minutes sans la regarder d'un air inquiet et presque amoureux »

Chaque mouvement ou activité de l'épouse est une cause potentielle de graves périls : manger, choisir sa robe, danser, choisir une place au théâtre… Heureusement, l'espèce est rare selon l'auteur, tout aussi rare que l'homme qui se comporte en bonne d'enfants, qui ne vit qu'à travers ses petits bambins.

Aucunes limites ne sont imposées aux petits car « pour former le caractère aux enfants, il faut constamment faire leur volonté » et quand l'un réclame fermement une chose impossible, cela déclenche l'admiration du père qui ne demande qu'à encourager son petit tyran : « Je veux aller au … Crie le plus petit, qui est déjà rageur et commence à taper des pieds comme une grande personne, ce qui fait l'admiration de son père »

A n'avoir aucune autorité, le père s'empêtre souvent dans des situations qui le ridiculisent aux yeux de son épouse, laquelle finit par le mésestimer totalement.



Le plus triste de tous étant l'homme jaloux selon l'auteur. Quoi de plus contre-productif, auto-destructeur : « la jalousie ne préserve de rien - au contraire, elle donne à une femme le désir de faire ce à quoi elle ne pensait pas ; car rien n'aigrit comme l'injustice. Et puis, un jaloux est ennuyeux ; un homme ennuyeux est fort maussade, fort peu aimable, fort triste (…) On prend l'habitude de se réjouir quand il n'est pas là » illustré d'une foule d'exemples.



Paul de Kock proteste vigoureusement contre cette manière typiquement masculine (selon lui), à percevoir le mariage comme une chose acquise, définitive, sans entretien nécessaire… Cela reste, comme d'autres physiologies, satirique, humoristique, sarcastique et léger bien sûr mais il n'est pas sans demander à l'homme marié de se réinviter, de se renouveler… Il dresse pour ce faire un charmant panorama de petits et gros défauts, dont un bon nombre n'ont pas tant vieillis.
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La Pucelle de Belleville

Roman écrit en 1834.

Histoire de deux jeunes filles. L'une est très "pure" et très "innocente" selon ses parents, l'autre moins timide avec les messieurs.

Mais, il ne faut pas se fier aux apparences.

L'histoire est bien écrite, dans le vocabulaire de l'époque.

Il est intéressant de voir quel est le regard des hommes sur les femmes à cette époque. Elles ne sont que des petites choses fragiles, délicates, et fort soumises.

Je parle bien sûr des femmes de la "Bonne Société".

Les hommes quant à eux sont très bien décrits également.

Livre très drôle.
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La laitière de Montfermeil

Aujourd’hui tout à fait oublié, Paul de Kock fut assurément un monument de la littérature française durant les deux premiers tiers du XIXème siècle. Un monument qui était même traduit et fort goûté hors de France. Fédor Dostoïevski était un très grand amateur de Paul de Kock, il le cita dans pas moins de sept de ses romans. D’autres auteurs anglo-saxons, comme James Joyce, Graham Greene ou William Makepeace Thackeray, l’ont eux aussi porté aux nues dans leurs œuvres.

L’immense succès et le génie de Paul de Kock sont dus à l’heureuse conjonction de beaucoup d’éléments qui fédéraient à peu près toutes les classes sociales et tous les publics : d’abord évidemment, un authentique talent littéraire, à la fois de conteur et de dialoguiste. Ensuite, un talent acéré d’observateur, de décortiqueur de caractères et d’attitudes. Et enfin, un humanisme sincère et absolu, dénué de toute mièvrerie ou de sermons moralisateurs. Paul de Kock était volontiers anticlérical et antipolitique : il détestait tous les systèmes qui aliènent les gens. Pour autant, il n’était ni anarchiste, ni nihiliste. Au contraire, il trouvait à la société des hommes une incroyable poésie du chaos, qui permettait aux âmes nobles de se révéler face à l’adversité. À ce réalisme positif, il joignait un hédonisme authentiquement gaulois, quoique jamais vulgaire. La vie était à ses yeux une grande fête, où il faut librement boire, manger et s’aimer, que ce soit pour la vie, au sein des liens volontaires du mariage d’amour, ou pour un quart d’heure, roulés dans une meule de foin. Cette truculence gauloise est pour beaucoup dans le succès international que connût Paul de Kock, tant son univers évoquait avec bonheur - et même prolongeait - les stéréotypes des mœurs françaises, tels qu’on les percevait à l’étranger. Lui-même était le vivant exemple de la mise en pratique de sa philosophie. Les photos que nous a laissé Nadar, prises en 1860, montrent un homme qui indéniablement a abusé de tous les plaisirs de l’existence, jusqu’à en paraître un peu monstrueux. Et en même temps, il se dégage de ces portraits un charisme intense, une force de vie et de conviction, que l’on ne retrouvera guère que dans les dernières photos de Victor Hugo.

La carrière de Paul de Kock s’étale sur plus de 50 ans, et ses nombreux romans furent abondamment republiés par les très populaires éditions Jules Rouff jusqu’à la liquidation de ces dernières en 1912. Depuis, il a été progressivement oublié.

Le style de Paul de Kock est à la fois d’une très grande richesse et d’une absolue sobriété. Tout y est extrêmement vivant, notamment les personnages, réalistes jusque dans leurs paradoxes. Le recours à de très nombreux dialogues participe de cette vivacité presque théâtrale, qu’aujourd’hui on peut trouver même cinématographique. Mais Paul de Kock s’autorise aussi de longues pages d’une intensité littéraire plus lyrique et plus profonde, qui révèlent à quel point cet immense écrivain, souvent décrié comme léger, était d’une très grande profondeur.

Pourquoi donc a-t-on oublié Paul de Kock ? D’abord, parce que, témoin de son temps, Paul de Kock a beaucoup décrit un Paris qui n’existe plus, et une banlieue parisienne qui était alors une campagne rurale et agricole, que l’on peine aujourd’hui à reconnaître dans les descriptions qu'il nous en a laissé. De même, si ses personnages gardent une certaine intemporalité du fait de leur académisme, ils ne représentent plus guère la société française d’aujourd’hui.

Mais la principale raison qui a coûté à Paul de Kock sa postérité, c’est avant tout son côté loup solitaire. Paul de Kock a toujours refusé de s’encarter dans des causes ou des idéologies. Bien que grand défenseur du peuple face aux puissants et au pouvoir de l’argent, Paul de Kock n’était pas républicain, et n'en faisait pas mystère. La République ne le lui a pas pardonné.

Pour autant, Paul de Kock n’était ni un écrivain politique, ni même un militant. Il s’intéressait surtout aux gens ordinaires et aux farfelus, et se défiait grandement des ambitieux et de ceux qui se prétendent les "bergers" du peuple.

« La Laitière de Montfermeil » fut parmi ses premiers grands succès littéraires. Cela reste encore aujourd’hui une œuvre de référence, avec laquelle on découvre souvent cet auteur.

Montfermeil est une ville qui existe réellement, une commune de Seine Saint-Denis située à une trentaine de kilomètres à l’est de Paris, à la frontière de la Seine-et-Marne. C’est aujourd’hui une petite banlieue pavillonnaire aux voies étroites, bordant la forêt de Bondy et abritant en son sein un très joli Parc Arboretum, avec un lac et des cygnes. C’est un des rares poumons verts de ce département très urbanisé. Mais en 1827, ce n’était qu’un petit village rural de moins d’un millier d’habitants, qui était particulièrement reculé et difficilement accessible. Il n’y avait pas encore à cette époque de chemins de fer, et le village n’était desservi depuis Paris que par un dédale de petites routes. On ne pouvait s’y rendre qu’en fiacre ou en calèche, et le trajet depuis Paris demandait deux à trois bonnes heures de cavalcade. Paradoxalement, beaucoup de riches propriétaires, soucieux de vivre cachés, faisaient construire à Montfermeil des propriétés cossues et de beaux manoirs, voisinant étrangement avec les fermes misérables des paysans.

Aussi l’une des curiosités de ce roman, pour un lecteur du XXIème siècle, surtout s’il habite en région parisienne, c’est de visualiser en village campagnard, verdoyant et fort isolé, une commune pavillonnaire de banlieue qui est aujourd’hui à peine à une vingtaine de minutes de la capitale, par le RER E.

Le roman s’attache à la personne d’Auguste Dalville, jeune bourgeois parisien d’à peine 23 ans, qui a hérité une fortune considérable de son père précocement disparu. Noceur, viveur, collectionneur de femmes, Auguste Dalville aurait déjà dilapidé sa fortune, si les cordons de la bourse n’étaient entre les mains de Bertrand, vieux serviteur de son père. Bertrand est un vétéran des guerres napoléoniennes, qui a vu Auguste grandir et qui est à la fois son domestique, son comptable, son banquier et son meilleur ami. Vieux garçon tenant farouchement à son indépendance, Bertrand voit toujours avec terreur des jeunes femmes entrer dans l’existence d’Auguste, et générer inévitablement des dépenses insensées, contre lesquelles il tente de toutes ses forces – mais assez souvent en vain – de prévenir Auguste.

Aussi Bertrand encourage volontiers Auguste à vivre une vie mondaine parmi des grands bourgeois qui habitent à Montfermeil. D’abord, parce que ces mondains très riches sont volontiers dispendieux envers les gens de leur caste quand il s’agit des les recevoir à déjeuner, et que c’est toujours ça d’économisé pour Bertrand. Ensuite, parce que tous ces bourgeois sont des êtres fats, qui sont mariés à des épouses souvent plus jeunes qu’eux et qui dépérissent d’ennui dans leurs conforts. Aussi, Auguste, pour qui toute séduction est le plus divertissant des jeux, se fait un plaisir de culbuter les lascives épouses de ses hôtes entre deux portes, ou dans un coin obscur du jardin. Et là aussi, Bertrand adoube cette attitude, car l’épouse adultère d’un homme marié n’est pas une femme à laquelle on fait des cadeaux précieux ou avec laquelle on fait des voyages lointains. Rien de meilleur pour les finances d’Auguste que des relations aléatoires et discrètes, qui ne doivent surtout pas laisser de preuves compromettantes.

L’essentiel de ce roman se résume à décrire les ponctuels allers-retours d’Auguste Darville, entre ses maîtresses de Montfermeil et ses amantes cupides de Paris, lesquelles l’attendent de pied ferme et s’inquiètent de ce que cachent ces régulières absences.

Ce serait très succinct si Paul de Kock ne décrivait cette vie mondaine et superficielle avec une formidable truculence, tout en déroulant une galerie de portraits hautement savoureux de maris imbus d’eux-mêmes, d’épouses nymphomanes à qu’il faut céder et qu’il faut ensuite éviter, et d’invités farfelus et psychotiques, dont l’inénarrable Monin, paysan nouvellement enrichi, que son épouse, "Bichette", envoie à coups de pieds dans le derrière chez les voisins afin d’y glaner des amitiés prestigieuses. Guindé et mal à l’aise, encore que souvent grisé par les liqueurs qu’on lui fait boire, Monin ne sait pas croiser la moindre personne sans lui poser son inénarrable question fétiche : « Comment vont les nouvelles de votre santé ? ».

Cependant, à force de venir à Montfermeil, Auguste y rencontre le long d’un chemin la petite Denise, une laitière de 16 ans qui habite la ferme voisine, et qu’il entreprend aussitôt de séduire. Mais Denise est une fille du peuple vigoureuse et déterminée, précocement mûrie, qui n’a que faire des belles paroles du dandy, et qui ne se laisse pas embrasser de force. Alors qu’elle tente de s’enfuir dans le sous-bois, elle se prend les jambes dans des branchages, et se retrouve par terre, jupe relevée, laissant apparaître une magnifique paire de fesses dont l’éclat laiteux et la rotondité musculeuse procurent à Auguste une forte émotion.

D’autres en auraient profité, mais Auguste est un gentleman qui, même séduit par cette vision céleste, n’oublie pas qu’elle constitue une humiliation atroce pour la jeune fille. Il l’aide à se relever et la traite désormais en amie, ressentant curieusement pour elle un sentiment nouveau qui le déconcerte. Croisant dans son village un enfant en larmes, car battu par son père ivrogne, il s’arrange pour le faire adopter par Denise, à laquelle il offre une rente mensuelle pour l’éducation du petit Coco.

Ainsi, chaque fois qu’il rend visite à ses plus proches amis, les Destival, couple cossu dont l’homme est financier, Auguste s’arrange pour passer auparavant voir Denise et Coco, auprès desquels il goûte des émotions saines qui lui réchauffent le cœur.

Tout cela pourrait durer longtemps, si Destival, qui gérait les actions de plusieurs de ses amis, pris à la gorge après de mauvaises opérations, ne disparaissait brutalement de la circulation, en emportant toutes les économies dont il était dépositaire. La perte est plus ou moins grave, selon les sommes investies par chacun, mais sur les conseils de Bertrand, Auguste avait confié 80% de son patrimoine à Destival : il se retrouve donc pratiquement ruiné. Tous ses amis d’hier, toutes ses maîtresses passées, lui ferment la porte au nez, craignant que la misère ne soit contagieuse.

Auguste, dans un premier temps, prend les choses avec philosophie : il est persuadé de se refaire assez facilement, et sans donner aucune nouvelle à Denise, il consacre ses dernières économies dans un voyage qui va durer trois ans. Auguste et Bertrand cherchent la fortune dans le Sud de la France, en Italie, puis enfin en Angleterre, mais ils ne réussissent au final qu’à se faire plumer par des faux investisseurs ou des jolies filles fort habiles à les détrousser.

Ruiné et désespéré, Auguste se résigne à rentrer en France et à retourner voir Denise et Coco, qui lui manquent atrocement. Il est surpris de retrouver en Denise une belle jeune femme, qui a su utiliser l’argent de la rente non seulement pour envoyer le petit garçon à l’école, mais qui a investi ce qui restait dans la culture de céréales, générant d’assez grand bénéfices, grâce auxquels elle a rénové et agrandi sa ferme. Désormais plus riche qu’Auguste, et le retrouvant dans un triste état, elle lui propose la plus belle fortune qui soit au monde : le mariage, l’amour d’une femme, la tendresse d’un enfant et les joies saines de la paysannerie. Mais Auguste, dans un premier temps, refuse. Certes, il aime depuis très longtemps Denise comme il n’aimera jamais aucune autre femme, mais il sait aussi qu’il n’est qu’un petit bourgeois surfait et mollasson, incapable de travailler durement la terre de ses mains, indigne au final de cette jeune femme tellement plus sensée et capable que lui.

Heureusement pour Auguste, la police du roi parvient à mettre la main sur Destival, et les sommes que ce dernier lui avait volées lui sont enfin rendues. Auguste est à nouveau riche, mais il est incapable de reprendre sa vie frivole d’avant. Instruit sur lui-même, il épouse Denise, confie sa fortune à une banque solide, reprend de temps à autres une vie mondaine parisienne, mais en évitant autant que possible les jolies filles. Au final, il passe l’essentiel de son temps à Montfermeil comme "homme au foyer", auprès de Denise, cette merveilleuse épouse grâce à laquelle, lentement mais sûrement, il apprend à devenir adulte...

« La Laitière de Montfermeil » se révèle au final un touchant mélodrame initiatique où, malgré une intrigue somme toute assez minimale, Paul de Kock installe une galerie de personnages fondamentalement réalistes et attachants, par leurs qualités comme par leurs défauts. Montfermeil y apparait à la fois comme un havre de paix dans un brouillard de mondanités, et comme la symbolique d’un amour vrai au cœur d’une existence dissipée. La gauloiserie gentiment décadente y voisine étonnamment bien avec un romantisme émouvant, se concluant dans une assez surprenante perspective pré-féministe, le joyeux luron du début du livre se révélant au final un sale gosse trop gâté que la ruine ramène à la réalité et que l’exemple de la femme insoumise et indépendante pousse à la nécessité de revoir toutes ses certitudes.

Roman immersif, évolutif, introspectif, jamais ennuyeux et toujours plein d’enseignements, « La Laitière de Montfermeil » est une œuvre bien plus profonde, bien plus dense, que ne peut le laisser penser sa forme un peu franchouillarde. Exprimant sans doute ses interrogations de trentenaire partagé entre bombance et devoir, Paul de Kock a signé avec « La Laitière de Montfermeil » un chef d’œuvre qui peut se lire et se relire indéfiniment, tant il brasse d’idées contradictoires et complémentaires, tant son Montfermeil est un Eden à portée de main, où chacun aimerait assez finir ses jours aux côtés d’une jolie laitière qui nous aimerait en silence, avec patience et compréhension, et nous délivrerait doucement de nos continuelles erreurs de jugement.
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La laitière de Montfermeil

Aujourd'hui tout à fait oublié, Paul de Kock fut assurément un monument de la littérature française durant les deux premiers tiers du XIXème siècle. Un monument qui était même traduit et fort goûté hors de France. Fédor Dostoïevski était un très grand amateur de Paul de Kock, il le cita dans pas moins de sept de ses romans. D'autres auteurs anglo-saxons, comme James Joyce, Graham Greene ou William Makepeace Thackeray, l'ont eux aussi porté aux nues dans leurs oeuvres.

L'immense succès et le génie de Paul de Kock sont dus à l'heureuse conjonction de beaucoup d'éléments qui fédéraient à peu près toutes les classes sociales et tous les publics : d'abord évidemment, un authentique talent littéraire, à la fois de conteur et de dialoguiste. Ensuite, un talent acéré d'observateur, de décortiqueur de caractères et d'attitudes. Et enfin, un humanisme sincère et absolu, dénué de toute mièvrerie ou de sermons moralisateurs. Paul de Kock était volontiers anticlérical et antipolitique : il détestait tous les systèmes qui aliènent les gens. Pour autant, il n'était ni anarchiste, ni nihiliste. Au contraire, il trouvait à la société des hommes une incroyable poésie du chaos, qui permettait aux âmes nobles de se révéler face à l'adversité. À ce réalisme positif, il joignait un hédonisme authentiquement gaulois, quoique jamais vulgaire. La vie était à ses yeux une grande fête, où il faut librement boire, manger et s'aimer, que ce soit pour la vie, au sein des liens volontaires du mariage d'amour, ou pour un quart d'heure, roulés dans une meule de foin. Cette truculence gauloise est pour beaucoup dans le succès international que connût Paul de Kock, tant son univers évoquait avec bonheur - et même prolongeait - les stéréotypes des moeurs françaises, tels qu'on les percevait à l'étranger. Lui-même était le vivant exemple de la mise en pratique de sa philosophie. Les photos que nous a laissé Nadar, prises en 1860, montrent un homme qui indéniablement a abusé de tous les plaisirs de l'existence, jusqu'à en paraître un peu monstrueux. Et en même temps, il se dégage de ces portraits un charisme intense, une force de vie et de conviction, que l'on ne retrouvera guère que dans les dernières photos de Victor Hugo.

La carrière de Paul de Kock s'étale sur plus de 50 ans, et ses nombreux romans furent abondamment republiés par les très populaires éditions Jules Rouff jusqu'à la liquidation de ces dernières en 1912. Depuis, il a été progressivement oublié.

le style de Paul de Kock est à la fois d'une très grande richesse et d'une absolue sobriété. Tout y est extrêmement vivant, notamment les personnages, réalistes jusque dans leurs paradoxes. le recours à de très nombreux dialogues participe de cette vivacité presque théâtrale, qu'aujourd'hui on peut trouver même cinématographique. Mais Paul de Kock s'autorise aussi de longues pages d'une intensité littéraire plus lyrique et plus profonde, qui révèlent à quel point cet immense écrivain, souvent décrié comme léger, était d'une très grande profondeur.

Pourquoi donc a-t-on oublié Paul de Kock ? D'abord, parce que, témoin de son temps, Paul de Kock a beaucoup décrit un Paris qui n'existe plus, et une banlieue parisienne qui était alors une campagne rurale et agricole, que l'on peine aujourd'hui à reconnaître dans les descriptions qu'il nous en a laissé. de même, si ses personnages gardent une certaine intemporalité du fait de leur académisme, ils ne représentent plus guère la société française d'aujourd'hui.

Mais la principale raison qui a coûté à Paul de Kock sa postérité, c'est avant tout son côté loup solitaire. Paul de Kock a toujours refusé de s'encarter dans des causes ou des idéologies. Bien que grand défenseur du peuple face aux puissants et au pouvoir de l'argent, Paul de Kock n'était pas républicain, et n'en faisait pas mystère. La République ne le lui a pas pardonné.

Pour autant, Paul de Kock n'était ni un écrivain politique, ni même un militant. Il s'intéressait surtout aux gens ordinaires et aux farfelus, et se défiait grandement des ambitieux et de ceux qui se prétendent les "bergers" du peuple.

« La Laitière de Montfermeil » fut parmi ses premiers grands succès littéraires. Cela reste encore aujourd'hui une oeuvre de référence, avec laquelle on découvre souvent cet auteur.

Montfermeil est une ville qui existe réellement, une commune de Seine Saint-Denis située à une trentaine de kilomètres à l'est de Paris, à la frontière de la Seine-et-Marne. C'est aujourd'hui une petite banlieue pavillonnaire aux voies étroites, bordant la forêt de Bondy et abritant en son sein un très joli Parc Arboretum, avec un lac et des cygnes. C'est un des rares poumons verts de ce département très urbanisé. Mais en 1827, ce n'était qu'un petit village rural de moins d'un millier d'habitants, qui était particulièrement reculé et difficilement accessible. Il n'y avait pas encore à cette époque de chemins de fer, et le village n'était desservi depuis Paris que par un dédale de petites routes. On ne pouvait s'y rendre qu'en fiacre ou en calèche, et le trajet depuis Paris demandait deux à trois bonnes heures de cavalcade. Paradoxalement, beaucoup de riches propriétaires, soucieux de vivre cachés, faisaient construire à Montfermeil des propriétés cossues et de beaux manoirs, voisinant étrangement avec les fermes misérables des paysans.

Aussi l'une des curiosités de ce roman, pour un lecteur du XXIème siècle, surtout s'il habite en région parisienne, c'est de visualiser en village campagnard, verdoyant et fort isolé, une commune pavillonnaire de banlieue qui est aujourd'hui à peine à une vingtaine de minutes de la capitale, par le RER E.

le roman s'attache à la personne d'Auguste Dalville, jeune bourgeois parisien d'à peine 23 ans, qui a hérité une fortune considérable de son père précocement disparu. Noceur, viveur, collectionneur de femmes, Auguste Dalville aurait déjà dilapidé sa fortune, si les cordons de la bourse n'étaient entre les mains de Bertrand, vieux serviteur de son père. Bertrand est un vétéran des guerres napoléoniennes, qui a vu Auguste grandir et qui est à la fois son domestique, son comptable, son banquier et son meilleur ami. Vieux garçon tenant farouchement à son indépendance, Bertrand voit toujours avec terreur des jeunes femmes entrer dans l'existence d'Auguste, et générer inévitablement des dépenses insensées, contre lesquelles il tente de toutes ses forces – mais assez souvent en vain – de prévenir Auguste.

Aussi Bertrand encourage volontiers Auguste à vivre une vie mondaine parmi des grands bourgeois qui habitent à Montfermeil. D'abord, parce que ces mondains très riches sont volontiers dispendieux envers les gens de leur caste quand il s'agit des les recevoir à déjeuner, et que c'est toujours ça d'économisé pour Bertrand. Ensuite, parce que tous ces bourgeois sont des êtres fats, qui sont mariés à des épouses souvent plus jeunes qu'eux et qui dépérissent d'ennui dans leurs conforts. Aussi, Auguste, pour qui toute séduction est le plus divertissant des jeux, se fait un plaisir de culbuter les lascives épouses de ses hôtes entre deux portes, ou dans un coin obscur du jardin. Et là aussi, Bertrand adoube cette attitude, car l'épouse adultère d'un homme marié n'est pas une femme à laquelle on fait des cadeaux précieux ou avec laquelle on fait des voyages lointains. Rien de meilleur pour les finances d'Auguste que des relations aléatoires et discrètes, qui ne doivent surtout pas laisser de preuves compromettantes.

L'essentiel de ce roman se résume à décrire les ponctuels allers-retours d'Auguste Darville, entre ses maîtresses de Montfermeil et ses amantes cupides de Paris, lesquelles l'attendent de pied ferme et s'inquiètent de ce que cachent ces régulières absences.

Ce serait très succinct si Paul de Kock ne décrivait cette vie mondaine et superficielle avec une formidable truculence, tout en déroulant une galerie de portraits hautement savoureux de maris imbus d'eux-mêmes, d'épouses nymphomanes à qu'il faut céder et qu'il faut ensuite éviter, et d'invités farfelus et psychotiques, dont l'inénarrable Monin, paysan nouvellement enrichi, que son épouse, "Bichette", envoie à coups de pieds dans le derrière chez les voisins afin d'y glaner des amitiés prestigieuses. Guindé et mal à l'aise, encore que souvent grisé par les liqueurs qu'on lui fait boire, Monin ne sait pas croiser la moindre personne sans lui poser son inénarrable question fétiche : « Comment vont les nouvelles de votre santé ? ».

Cependant, à force de venir à Montfermeil, Auguste y rencontre le long d'un chemin la petite Denise, une laitière de 16 ans qui habite la ferme voisine, et qu'il entreprend aussitôt de séduire. Mais Denise est une fille du peuple vigoureuse et déterminée, précocement mûrie, qui n'a que faire des belles paroles du dandy, et qui ne se laisse pas embrasser de force. Alors qu'elle tente de s'enfuir dans le sous-bois, elle se prend les jambes dans des branchages, et se retrouve par terre, jupe relevée, laissant apparaître une magnifique paire de fesses dont l'éclat laiteux et la rotondité musculeuse procurent à Auguste une forte émotion.

D'autres en auraient profité, mais Auguste est un gentleman qui, même séduit par cette vision céleste, n'oublie pas qu'elle constitue une humiliation atroce pour la jeune fille. Il l'aide à se relever et la traite désormais en amie, ressentant curieusement pour elle un sentiment nouveau qui le déconcerte. Croisant dans son village un enfant en larmes, car battu par son père ivrogne, il s'arrange pour le faire adopter par Denise, à laquelle il offre une rente mensuelle pour l'éducation du petit Coco.

Ainsi, chaque fois qu'il rend visite à ses plus proches amis, les Destival, couple cossu dont l'homme est financier, Auguste s'arrange pour passer auparavant voir Denise et Coco, auprès desquels il goûte des émotions saines qui lui réchauffent le coeur.

Tout cela pourrait durer longtemps, si Destival, qui gérait les actions de plusieurs de ses amis, pris à la gorge après de mauvaises opérations, ne disparaissait brutalement de la circulation, en emportant toutes les économies dont il était dépositaire. La perte est plus ou moins grave, selon les sommes investies par chacun, mais sur les conseils de Bertrand, Auguste avait confié 80% de son patrimoine à Destival : il se retrouve donc pratiquement ruiné. Tous ses amis d'hier, toutes ses maîtresses passées, lui ferment la porte au nez, craignant que la misère ne soit contagieuse.

Auguste, dans un premier temps, prend les choses avec philosophie : il est persuadé de se refaire assez facilement, et sans donner aucune nouvelle à Denise, il consacre ses dernières économies dans un voyage qui va durer trois ans. Auguste et Bertrand cherchent la fortune dans le Sud de la France, en Italie, puis enfin en Angleterre, mais ils ne réussissent au final qu'à se faire plumer par des faux investisseurs ou des jolies filles fort habiles à les détrousser.

Ruiné et désespéré, Auguste se résigne à rentrer en France et à retourner voir Denise et Coco, qui lui manquent atrocement. Il est surpris de retrouver en Denise une belle jeune femme, qui a su utiliser l'argent de la rente non seulement pour envoyer le petit garçon à l'école, mais qui a investi ce qui restait dans la culture de céréales, générant d'assez grands bénéfices, grâce auxquels elle a rénové et agrandi sa ferme. Désormais plus riche qu'Auguste, et le retrouvant dans un triste état, elle lui propose la plus belle fortune qui soit au monde : le mariage, l'amour d'une femme, la tendresse d'un enfant et les joies saines de la paysannerie. Mais Auguste, dans un premier temps, refuse. Certes, il aime depuis très longtemps Denise comme il n'aimera jamais aucune autre femme, mais il sait aussi qu'il n'est qu'un petit bourgeois surfait et mollasson, incapable de travailler durement la terre de ses mains, indigne au final de cette jeune femme tellement plus sensée et capable que lui.

Heureusement pour Auguste, la police du roi parvient à mettre la main sur Destival, et les sommes que ce dernier lui avait volées lui sont enfin rendues. Auguste est à nouveau riche, mais il est incapable de reprendre sa vie frivole d'avant. Instruit sur lui-même, il épouse Denise, confie sa fortune à une banque solide, reprend de temps à autres une vie mondaine parisienne, mais en évitant autant que possible les jolies filles. Au final, il passe l'essentiel de son temps à Montfermeil comme "homme au foyer", auprès de Denise, cette merveilleuse épouse grâce à laquelle, lentement mais sûrement, il apprend à devenir adulte...

« La Laitière de Montfermeil » se révèle au final un touchant mélodrame initiatique où, malgré une intrigue somme toute assez minimale, Paul de Kock installe une galerie de personnages fondamentalement réalistes et attachants, par leurs qualités comme par leurs défauts. Montfermeil y apparait à la fois comme un havre de paix dans un brouillard de mondanités, et comme la symbolique d'un amour vrai au coeur d'une existence dissipée. La gauloiserie gentiment décadente y voisine étonnamment bien avec un romantisme émouvant, se concluant dans une assez surprenante perspective pré-féministe, le joyeux luron du début du livre se révélant au final un sale gosse trop gâté que la ruine ramène à la réalité et que l'exemple de la femme insoumise et indépendante pousse à la nécessité de revoir toutes ses certitudes.

Roman immersif, évolutif, introspectif, jamais ennuyeux et toujours plein d'enseignements, « La Laitière de Montfermeil » est une oeuvre bien plus profonde, bien plus dense, que ne peut le laisser penser sa forme un peu franchouillarde. Exprimant sans doute ses interrogations de trentenaire partagé entre bombance et devoir, Paul de Kock a signé avec « La Laitière de Montfermeil » un chef d'oeuvre qui peut se lire et se relire indéfiniment, tant il brasse d'idées contradictoires et complémentaires, tant son Montfermeil est un Eden à portée de main, où chacun aimerait assez finir ses jours aux côtés d'une jolie laitière qui nous aimerait en silence, avec patience et compréhension, et nous délivrerait doucement de nos continuelles erreurs de jugement.



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Les époux Chamoureau - Paul et son chien - To..

Alors que l'intrigue s'est tissée très lentement dans le tome 1, dans ce second et dernier tome tous les éléments sont bien en place.

L'auteur, précédemment, nous a laissé sur notre faim, suspendus dans une atmosphère de tension délicieuse.

Il va se produire quelque chose de terrible, on le sent comme à la vue de nuages violacés de l'orage qui approche. On se doute un peu que ce mystérieux Paul est lié au passé des héroïnes, mais, de quelle façon ?

Le tome 1 nous a permis de nous acculturer au style et au vocabulaire de cette fin du XIXème siècle, cette seconde partie n'est que du bonheur. Mais, chut ! Je ne vous en dirai pas plus ...
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Paul et son chien

On s'arrache son dernier roman, c'est l'auteur le plus populaire de sa génération, le préféré de la "ménagère de moins de cinquante ans", les plus grands disent de lui : "je ne suis rien, quand je mourrai, on m'oubliera... mais lui me survivra dans la postérité."

Mais de qui parle-t-on ? Guillaume Musso ? Marc Lévy ? .... non ! Il s'agit de Paul de Kock. Eh oui... incroyable mais tout cela est vrai. Tout cela ETAIT vrai, il y a cent cinquante ans. Vanité des vanités....



Plus personne ne lit Paul de Kock. D'ailleurs, il faut l'avouer, son œuvre a vieilli : certaines descriptions de la vie quotidienne sont plus dépaysantes qu'un roman de science-fiction.



Mais c'est aussi l'arrière-plan sociologique, les choses disparues (savez-vous ce qu'est un "somno" ?) et le ton un peu sépia qui fait une partie de l'attrait de Paul et son chien.



Une partie seulement car l'autre est l'histoire, ou plutôt la construction de l'intrigue.



Alors, sans vouloir dévoiler l'intrigue, je dois dire aux lecteurs et lectrices qui seraient intéressés par une histoire de chien .... qu'il n'y a pas de chien. Enfin... pas tout de suite. Et ce n'est pas le personnage principal.



Bon, mais c'est quoi alors, l'histoire ?

Et bien, on peut dire que c'est une intrigue qui se noue doucement, comme une natte. On part de trois jeunes célibataires (dont un veuf). L'un sort d'une histoire d'amour, l'autre en débute une et le troisième est le dindon de la farce. Mais petit à petit, d'autres personnages apparaissent et leurs propres histoires s'entrelacent. Tout doucement l'intrigue se déploie. Mais vers quoi ? On sent qu'il y a un lien secret dans le passé entre tous les personnages mais lequel ? On est en plein mystère.



Paul et son chien, c'est du Balzac croisé avec du Tintin.



L'intrigue, au départ un peu "théâtre de boulevard", tourne au vaudeville, puis au drame moral et ... fin du premier tome !

Paul de Kock est très fort en marketing car à ce stade, on est capable de se lever en pleine nuit pour se procurer le tome 2 intitulé "Les époux Chamoureau".



Alors, si vous cherchez un bon délassement, facile à lire, faites preuve d'un peu de tempérament aventureux : sortez des sentiers battus, je vous recommande Paul et son chien.
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Le cocu - Un secret

Jeune avocat, de bonne famille, de belle rentes, un physique gracieux, un mariage réussi : rien ne trouble la vie paisible de Blémont et de sa femme Eugénie.

C'est toutefois le passé de Blémont qui va entraîner de multiples confusions. C'est d'abord sa voisine, qu'il a aidé par charité dont les mauvaises langues et commères n'y ont vu qu'une relation adultérine… C'est aussi une ancienne compagne que Blémont croise quelque fois par hasard dans la rue qui semble tout faire pour nuire à ce beau couple dont elle est jalouse.

Ajoutez à cela des coïncidences malheureuses qui ne font qu'augmenter la suspicion d'Eugénie, des explications maladroites de Blémont, parfaitement innocent, et une jalousie de plus en plus pathologique d'Eugénie.

C'est suffisant pour briser totalement l'avenir radieux du couple.

Alors animée d'un désir de vengeance, Eugénie va cocufier son époux en pensant réparer ses torts. Double peine, c'est en plus la réputation de Blémont qui est entachée dans son entourage et non celle d'Eugénie. Il ne lui restait plus qu'à s'exiler de Paris et repartir de zéro. Mais même au beau milieu de sa fuite, il sera rattrapé par son destin.



- Blémont est fin, observateur, il voit avec une grande hauteur les moeurs de sa société, mais il est aussi doué d'une grande sensibilité, il est attachant, comme d'ailleurs tous les personnages du roman, mêmes secondaires. C'est une grande palette d'émotions et de sentiments variés tout le long du roman, les premières pages vous paraitront banales ; au premier quart du livre, vous vous direz qu'il y a quelque chose de particulier et au milieu vous serez réellement accroché. Paul de Kock est un romancier populaire oublié mais comme bien d'autres et pourtant… Je vous assure qu'il mérite la postérité. C'est dans les moeurs et les émotions qu'il excelle, les dialogues sont extraordinairement vivants bien que le langage utilisé soit celui du 19ème. Pas de grandiloquence pompeuse dans les phrases et pourtant il y a de la profondeur mêlé à beaucoup de légèreté.

(à lire sur Gallica)
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