Une dérive intégriste est toujours à redouter dans une société en perte de sens, particulièrement dans les endroits où vivent des populations fragilisées. Entre une laïcisation associée à une société consumériste qui ne jure que par l'accumulation et la jouissance de biens matériels et un Islam dur et conquérant qui cadre mal avec les valeurs de tolérance de la République française, les jeunes trouveront-ils le juste compromis ? Nul ne le sait encore aujourd'hui. L'environnement social aura une part de responsabilité dans le choix qui sera fait.
Cela n'est donc pas une légende: dans les cités de banlieue, plus qu'ailleurs, le chômage sévit gravement. Ce n'est pas la seule particularité de ces cités. C'est par cumul de handicaps de nature différente qu'un territoire défavorisé devient un quartier difficile. Le chômage à lui tout seul ne crée pas de mal-être et la violence qui sévissent sévissent dans certaines de nos banlieues, mais il y contribue grandement.
Que les architectes et les urbanistes aient une part de responsabilité dans le malaise des banlieues, c'est évident. Les politiques et les investisseurs, publics et privés, aussi. Les grands ensembles n'étaient pas sans doute la seule réponse possible à une crise du logement devenue suraiguë.