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Biographie :

Blogueur catholique, cofondateur du site «Cahiers Libres», il écrit aussi dans Aleteia. Formé en droit et en histoire, ses sujets de prédilection portent sur la démocratie chrétienne et la doctrine sociale de l'Église.

Source : http://cahierslibres.fr/les-cahiers/
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Frédéric Ozanam a été confronté en 1848 à des courants politiques prônant l'absence de droit naturel. Ainsi, le député Theodore Bac a été désigné dans un article anonyme de L’Ère nouvelle comme affirmant qu'il « n’y a rien au-dessus de la volonté générale », propos bien sûr dénoncé par la ligne jusnaturaliste de cet article.

La réflexion de Frédéric Ozanam est actuelle car elle s’applique parfaitement au positivisme juridique qui est la norme de notre temps. L’école du droit naturel est devenue minoritaire au cours de la deuxième moitié du XXe siècle. De nos jours, légiférer n'est plus considéré comme la quête d'un bien commun, la transposition d'un droit naturel en droit positif, mais plutôt comme l'adaptadon du droit aux évolutions de la société…
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Le progrès par le christianisme est donc l'autre nom de ce spiritualisme qui, à bien des égards, annonce l'écologie intégrale défendue par le pape François dans Laudato si. L'intérêt de Frédéric pour saint François d'Assise n’est pas étranger à cette vision de la nature. Il était tertiaire franciscain, il a traduit les Fioretti et a écrit un livre sur les poètes franciscains.

La pensée de Frédéric Ozanam est donc d’une criante actualité et il fut précurseur de la doctrine sociale de l'Église jusque dans ses développements les plus récents. Tout ceci constitue un développement intégral de l'homme, pour reprendre le terme utilisé par la doctrine sociale de l'Eglise d'aujourd'hui.
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Frédéric a décrit avec précision la pauvreté extrême qui hantait les faubourgs des grandes villes. Descriptions des tandis, données chiffrées, le texte était révélateur de la connaissance du sujet par son auteur. Il a décrit ce que lui, d'autres vincentiens et religieux (les Filles de la Charité) ont vu et rapporté. Et le constat était alarmant. Il a appelé à une prise de conscience, une réaction. Aux prêtres, il a demandé d'annoncer l'Évangile dans les faubourgs, de ramener à l'Église les ouvriers ; aux élus, il a demandé une mobilisation contre la misère ; aux riches, il a demandé de partager leur richesse avec les pauvres ; aux citoyens les plus modestes, il a demandé la solidarité, l'espérance. Un tel appel n'est pas sans faire penser à l'appel de 1954 de l'abbé Pierre un siècle plus tard. L'interpellation est dans la tradition prophétique de la foi chrétienne.
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Les propos d'Ozanam sur la sobriété ne sont pas sans faire écho au discours écologique actuel sur la sobriété heureuse et la décroissance. Alors que le néo-libéralisme, dans la suite du libéralisme économique de Malthus et Bentham qu'Ozanam à dénoncé, appelle à la production sans limite, à la consommation et donc à la croissance économique sans fin, des courants écologiques affirment que la croissance ne peut pas être infinie.

Pour éviter un effondrement global, une crise écologique et pour parvenir à plus de justice sociale, certains écologistes invitent à faire le choix de la sobriété. Une célèbre citation de Gandhi illustre cette pensée : « Vivre simplement pour que d'autres puissent simplement vivre. »

Le pape François tient le même discours dans Laudato si « La spiritualité chrétienne propose une croissance par la sobriété, et une capacité de jouir avec peu. C'est un retour à la simplicité qui nous permet de nous arrêter pour apprécier ce qui est petit, pour remercier des possibilités que la vie offre, sans nous attacher à ce que nous avons ni nous attrister de ce que nous ne possédons pas. Cela suppose d'éviter la dynamique de la domination et de la simple accumulation de plaisirs. » La pensée de Frédéric sur la sobriété est donc particulièrement actuelle.
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La réflexion de Frédéric sur l’Etat ne s’est pas arrêtée à la critique du totalitarisme socialiste. Dans un article intitulé « Du rôle exagéré de l'État », il s'en est pris cette fois-ci à une certaine mentalité très française : l'attitude qui fait tout attendre de l'Etat. Il qualifiait ce travers de « français » car notre pays est centralisé depuis longtemps et ce centralisme a généré une fascination, presque une idolâtrie de l'État. Les Français attendraient trop de l'Etat et pas assez d'eux-mêmes.

Selon Frédéric, les conséquences de cette mentalité pouvaient être fâcheuses : « Moins l’individu compte sur sa propre activité pour pourvoir à son existence et remplir ses devoirs de citoyen, et plus on le voit s'éloigner de ce type d indépendance qui fait le véritable républicain ; plus les grands caractères s'effacent, plus on est près de se livrer pieds et poings liés au despotisme. .. »
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Frédéric Ozanam a beaucoup étudié l'Italie et il y a séjourné à plusieurs reprises. Le fait qu'il soit né à Milan lui a donné un attachement particulier pour la Péninsule. En 1848, il a écrit beaucoup d'articles sur la politique italienne. Il était informé par un réseau de correspondants, très engagés dans la lutte pour les libertés et la souveraineté des États italiens, qu'il a connus sur place. Il les soutenait ouvertement et il croyait au mouvement des catholiques italiens pour la liberté. Inversement, ses contacts locaux recevaient L'Ère nouvelle et ils ont même traduit et diffusé certains de ses articles. Le pape Pie IX fut un lecteur de L’Ere nouvelle et il a fait traduire et diffuser des articles, ce qui a donné à ce journal un soutien incomparable.
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L’attitude de Frédéric Ozanam en juin 1848 a illustré parfaitement sa pensée politique et sociale et l'intuition de 1836.

L'insurrection a commencé le 22 juin, suite à la fermeture des Ateliers nationaux, des emplois publics pour donner du travail aux ouvriers au chômage. Il s'en est suivi quatre jours de violences. Les ouvriers avaient avec eux des leaders d’extrême-gauche, socialistes et anarchistes. Ils étaient armés, et la riposte du gouvernement a été implacable. L’armée et la garde nationale ont réprimé cette révolte qui causa des milliers de morts des deux côtés. Le général dirigeant la répression, Cavaignac, fut désigné président du gouvernement par l’Assemblée constituante. La France avait peur que les insurgés l’emportent et mettent en place un gouvernement comparable à celui qui a commis la Terreur de 1793. Les souvenirs de la Révolution française étaient présents dans les esprits et beaucoup de Français redoutaient les révoltes en envisageant le pire.

(…)

Il a fait le même constat qu'en 1836 et il a tenté d'apporter la solution qu'il préconisait auparavant : la médiation entre les deux camps mise en œuvre par l'Eglise. Il eut l'idée de demander à l'archevêque de Paris, Mgr Denys Affre, de s'adresser aux émeutiers depuis une barricade. Mgr Affre accepta, ainsi que le général Cavaignac. L'archevêque, escorté par la garde nationale, se rendit à une barricade du faubourg Saint-Antoine le 25 juin. Au cours d'une accalmie, il monta sur la barricade et appela les insurgés à la paix. Mais, très vite, les combats reprirent et une balle perdue atteignit le prélat. Il décéda deux jours plus tard en prononçant ces paroles : « Que mon sang soit le dernier versé. » Les combats cessèrent le lendemain de l'appel de Mgr Affre.
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« Je ne nie, je ne repousse aucune combinaison gouvernementale. Mais je ne les accepte que comme instrument pour rendre les hommes plus heureux et meilleurs. Si tu veux des formules, en voici :
- Je crois à l’autorité comme moyen, à la liberté comme moyen, à la charité comme but.

- Il y a deux espèces principales de gouvernements, et ces deux espèces de gouvernements peuvent être animées de deux principes opposés.
- Ou c'est l'exploitation de tous au profit d'un seul : et c'est la monarchie de Néron, monarchie que j'abhorre.

- Ou c'est le sacrifice d'un seul au profit de tous : et c'est la monarchie de saint Louis, que je révère avec amour.

- Ou c'est l’exploitation de tous au profit de chacun : et c'est la république de la Terreur, et cette république, je la maudis.

- Ou c'est le sacrifice de chacun au profit de tous : et c'est la république chrétienne de l'Église primitive de Jérusalem : c'est peut-être aussi celle de la fin des temps ; l'état le plus haut où puisse monter l’humanité. »

La charité est donc la finalité ultime du politique, l'autorité, la liberté, les régimes politiques n'étant que des moyens.
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Liberté, Égalité, Fraternité. Il faut qu'on sache qu'on ne peut déchirer une page de notre Évangile, de notre constitution divine, sans déchirer un de ces trois mots. (p.54)
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La réforme protestante serait à l'origine des monarchies absolues, qui ont, directement ou indirectement, supplanté la monarchie du Moyen-Age beaucoup plus libre. (p.44)
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