Le ciel avait dans ta main
La couleur du bois mort
Et le goût du soleil humide
Chaque instant
Je ressens le rire des clochers
Comme cette pierre dont je suis fait
Cette main tendue
Tel un morceau de givre
Ne fallait-il pas l’arracher dans la bouche du mendiant
Je parle de ce vent qui nous fait vivre
Et du ciel chargé de pluie
Des enfants aux visages de suie luisant
Comme un feu ardent
Dormant aux pieds des montagnes
Sur la route
Un homme marchait
Tenant dans sa poche ce morceau de soleil crucifié
Comme s’il sortait d’un voyage
Avec sa gorge pleine de cailloux
Qu’il aimerait jeter sur un corps nu
Il parcourait le monde et les chemins qui inondent le pays
Le ciel lui paraît vide tel un chien muet
Pourtant il reconnaît cet arbre qui l’a enfanté