Jean est venu me voir avec l’ambition, je crois, de me sortir de ma solitude. Je lui ai tout raconté de mon pèlerinage à Bidibidi, les soirs où nous dînions ensemble. Le jour, il allait travailler et, la nuit, j’attendais avec impatience la chaleur de ses bras. Quand revenait la rage, la colère de voir ce que l’humanité avait fait du corps des femmes, les mains de Jean m’apaisaient. J’aimais le sentir les glisser le long de mes épaules, de mon dos et de ma taille. Je bougeais mon bassin, je desserrais mes jambes, je l’accueillais en moi, tremblante de désir. Je m’accrochais à lui, aux mouvements de ses mains, à son corps, et le plaisir de nos étreintes me libérait des épreuves que j’avais traversées ces derniers temps.