Les pressentiments sont d'étranges choses, de même que les sympathies et les présages; les trois réunis constituent un seul et même mystère dont l'humanité n'a pas encore trouvé la clef. Jamais de ma vie je ne me suis moquée des pressentiments, car j'en ai moi-même éprouvé d'étranges. Il existe, je crois, des sympathies dont le mécanisme déroute l'intelligence humaine (par exemple entre des parents très éloignés, séparés depuis longtemps, complètement détachés l'un de l'autre, mais qui se reconnaissent, malgré leur désaffection, la source unique à laquelle remonte l'origine de chacun). Quant aux présages, pour autant que nous le sachions, ils ne sont peut-être que la manifestation d'une sympathie entre la nature et l'homme.