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Citation de lolitajamesdawson


D'habitude, je suis plutôt bavarde, mais pour être bavard, il faut avoir une personne à qui parler, et pour ça, il faut connaître quelqu'un. Et pour connaître quelqu'un, il faut faire des rencontres, et pour ça, il faut sortir, donc je sors.

Je n'ai jamais vraiment fait de crise d'adolescence, et je le regrette énormément. Je n'avais pas conscience, à l'époque, que mes parents m'aimaient et que mon comportement, mes choix et mes bêtises importaient peu. J'ai toujours voulu être exemplaire, j'ai toujours eu peur de perdre l'amour des miens. Mais celui d'une mère et d'un père pour leur enfant est inconditionnel, et si je l'avais su plus tôt, j'en aurais davantage profité. J'aurais pris de la drogue, j'aurais fait des fugues, des comas éthyliques, j'aurais fait ma vie, en somme.

Faire une crise d'adolescence, ça marche quand on a des parents, une autorité enfin quand on est adolescent, c'est même le critère numéro un pour pouvoir la faire, cette crise. Mais passé trente ans, ça s'appelle péter un plomb, tout simplement. On ne peut pas fuguer à trente ans, parce que personne ne vous cherche. On ne peut pas faire le mur, puisque personne ne vous empêche de sortir. Je ne peux plus vivre de crise d'adolescence, parce que plus personne ne m'empêche de faire quoi que ce soit, à part moi-même. La solitude et l'indépendance, ça me terrorise.

Moi, je ne pourrais pas assumer cette solitude. Quand j'attends quelqu'un, je me sens toujours obligée de préciser que j'attends quelqu'un et, quand je n'attends personne, je fais toujours en sorte de dire que j'attends quelqu'un.

Une femme a pris ma déposition, mais elle m'a d'abord demandé quelle tenue je portais au moment de l'agression. Apparemment, certaines tenues justifient tout à fait qu'un homme distribue son sperme sur le dos des voyageuses dans les transports en commun, c'est toujours bon à savoir...

Le pire c'est que son jugement me touche. Son jugement m'importe. Son jugement m'atteint. J'ignore pourquoi, j'ai toujours voulu plaire aux gens qui ne m'aimaient pas. Je peux faire des milliers d'efforts pour gagner la sympathie de ceux qui me rabaissent. Je veux systématiquement être amie avec les filles méchantes, elles me fascinent.

Je n'ai jamais compris ce principe d'oublier de manger... On peut oublier un parapluie, sa pilule, un rendez-vous, mais pas de manger !

La fille belle a plus de droits que les autres : elle peut mal se comporter, ne pas dire bonjour, prendre un air hautain, on la qualifiera toujours de rêveuse, alors qu'une fille moche qui se comporte mal, c'est une frustrée, une aigrie et une mal baissée. Oui, "mal baisée", car la société pense encore que, si une femme est méchante et de mauvaise humeur, c'est parce qu'elle a besoin d'une bite. "Elle, il lui faudrait un bon coup de bite !" Pas de quelqu'un en particulier, non, n'importe laquelle. Une bite, et hop, la bonne humeur et la joie reviennent !

Une belle qui s'ignore est bien plus dangereuse qu'une femme sûre de sa beauté.

Parfois j'éprouve tellement le désir de rentrer que j'en ai mal au ventre. Je me sens seule au point d'avoir envie de vomir. Il paraît que c'est ça le mal du pays, un pic qui reste constamment accroché au coeur et qui empêche de respirer. Il m'est arrivé plusieurs fois d'aller à la gare pour voir les trains qui repartaient chez moi. Je ne monte pas dedans, mais ça me rassure de savoir que je pourrais le faire.

Je pense que je ne sais pas grand-chose, mais il paraît que ceux qui ne savent rien, et qui savent qu'ils ne savent rien, savent beaucoup plus que ceux qui ne savent rien et ne savent pas qu'ils ne savent rien. C'est ma mère qui me disait toujours ça, je lui ai demandé d'où elle savait ça, mais elle n'en savait rien. Moi, je sais surtout qu'il y a trop de choses que je ne sais pas.

J'attends une vraie raison d'aller mal, et je garde mes larmes bien au chaud : je ne veux pas gâcher ma réserve lacrymale, c'est mon côté écolo.

Je n'aime pas les gens qui disent : "Fais comme chez toi !" Il n'y a rien de moins chaleureux que de souligner que la personne n'est justement pas chez elle.

Il paraît qu'on attire ce qui nous advient, dans le bien comme dans le mal. Moi, je n'attire rien. Je provoque les choses, mais je ne les attire pas. Je ne crois pas aux énergies qui circulent. Les énergies sont faites pour les passifs et les riches qui ont le luxe de pouvoir se fier à la chance.

Moi, je suis fermée, je ne sais pas si je me force à ne rien attendre pour ne pas être déçue, ou si, vraiment, je n'attends rien, naturellement. L'ennui, c'est que le rien n'est pas surprenant alors que, si on attend quelque chose et que rien n'arrive, il se passe quand même quelque chose. Je veux dire, le rien est actif lorsque la possibilité du changement lui est donnée. Je veux attendre quelque chose, moi aussi, parce que j'en ai marre de tout faire toute seule et de ne pas laisser de place à la surprise, à l'inattendu. Voilà, je vais attendre l'inattendu.

On dit que les gens et les choses ne changent pas, que seul le regard que l'on porte sur eux peut les faire évoluer, je pense que c'est valable, mais pas pour les cons. Eux ont cette capacité à résister à tout changement et à durer.

Moi, je n'aime pas mon anniversaire. Je suis toujours déçue. Personne ne m'offre jamais le cadeau que j'espérais. Je fais toujours semblant de ne rien vouloir pour qu'on me prépare une surprise. Alors, les gens ne font rien, justement pour me faire plaisir, et effectivement, je suis surprise, par le fait qu'il ne se passe rien.

Il faut savoir ce que l'ont veut, il faut savoir l'exprimer et l'assumer. C'est ça devenir adulte. Personne ne fera les choses à notre place.

Devenir adulte, ce n'est qu'une succession de concessions, de désillusions, et de projets qui nous terrifient. Peut-être qu'être adulte, c'est tout simplement accomplir des choses effrayantes en faisant semblant de ne pas avoir peur ?

Je ne suis pas aigrie, mais la vie est injuste. C'est injuste que les femmes soient censées se teindre les cheveux à la moindre racine blanche et que les hommes exhibent fièrement leur chevelure argentée. C'est injustes une leurs poils sur le torse soient considérés comme virils et les nôtres comme antiféminins sur les jambes. C'est injuste que le ventre arrondi soit mignon chez un homme et de trop chez une femme, que les rides soudent sexy chez eux et à bannir chez nous. Pourquoi ? Les rides, les cernes sont bien le signe d'une vie pleine d'expériences. Donc, nous devons garder un visage figé, sans les traces du temps qui passe.

Souvent, on m'explique que, si je ne veux pas d'enfants, c'est que je n'ai pas encore trouvé "la bonne personne". Moi, je pense aussi que les gens qui se permettent de dire ce genre de choses n'ont, eux non plus, pas encore trouvé "la bonne personne" pour les inviter à fermer leur gueule de temps en temps.

Il paraît que pour garder un homme il faut être à la fois : sa maîtresse, sa mère, sa meilleur amie. Mais moi, je n'ai pas que ça a foutre, en fait. C'est déjà assez compliqué d'être une seule personne, alors si en plus il faut jouer minimum trois personnages pour stimuler le désir de l'autre, ce n'est pas viable. Je ne veux pas devenir schizophrène par amour.

J'ai tant aimé mon enfance, cette insouciance du corps, cette inconscience du regard extérieur, cette légèreté de l'âme.

J'aimerais tant retourner en arrière, pour revivre mon enfance, mais avec mon âme d'adulte. Je me sens encore profondément triste de ne plus être une petite fille. Je ne supporte pas le temps qui passe, je suis obsédée par chaque seconde qui s'écoule. C'est d'ailleurs pour ça que je ne porte pas de montre, le tic-tac infernal me rappelle sans cesse qu'il faut profiter, qu'une pensée fugace fait déjà partie du passé, que tout est déjà derrière. Et plus j'essaie de profiter, moins je profite. Moins je profite, plus je me dis que j'aurais dû profiter. Profiter, finalement, c'est ne pas avoir conscience de profiter.

Je pense toujours que je serai plus heureuse demain, mais je crois aussi que je suis plus malheureuse qu'hier. J'ai foi en l'avenir, j'idéalise le passé, mais je méprise le présent.

Être sereine... Est-ce que je saurai l'être, un jour ? Est-ce que je parviendrai, moi aussi, à me sentir heureuse d'être moi ? J'ignore pourquoi, mais depuis toujours, je veux être quelqu'un d'autre.

Une copine de ma mère m'a prêté cet appartement. "Un petit appartement de charme", comme elle dit. "Petit", je suis d'accord, "de charme"' je ne vois pas. Je crois qu'à Paris, on utilise l'expression "de charme" pour "de merde". d'ailleurs, ici, le mot "charme" est rarement employé de manière positive : "Elle a du charme." = "Elle est moche."

Il dit que je suis insensible. Ce n'est pas vrai, c'est aussi une sorte de sensibilité que d'être insensible à certaines choses. Je suis sensible, parce que je sais que je souffre de mon insensibilité, donc si je souffre, c'est justement la preuve que je sens des choses.

Elle doit s'entourer des mauvaises personnes pour fuir la solitude, et moi, je les fuis tellement que la solitude m'entoure.

Je veux toujours que les choses soient différentes de ce qu'elles sont, et quand elles deviennent ce que je veux, je souhaite qu'elle redeviennent comme avant, quand elle étaient ce qu'elles étaient.

Quand je suis avec quelqu'un qui m'aime pour ce que je suis, qui me caresse les cheveux avant de dormir, et qui me fait des déclarations, je pressens le danger. Le danger de la routine. Alors je brise tout, j'essaie de mettre du piment, je veux de la passion quand l'amour est paisible. Des cris à la place des rires, de la baise à la place de la tendresse, de l'insécurité à la place de la quiétude, et surtout, des disputes. Il faut que ça vive.

Je crois que je ne cherche pas le bonheur avec un homme. Ce que je veux, c'est marquer son esprit. Qu'il se souvienne de moi, toute sa vie. Qu'il pense à moi avec regret en se disant qu'il n'a pas réussi à me garder. Je préfère être un regret plutôt qu'un
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