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Citations de Cherylin A. Nash (30)


— Potable, dis-je.

Les yeux rivés sur le testeur, j’observe l’étendue d’eau avec impatience. J’ai tellement soif, et tellement chaud, que je rêve de plonger dans ces eaux transparentes. Accroupie sur un rocher qui borde le lac, j’enfonce la main dans la surface et porte le liquide à mes lèvres. Une fois, deux fois, je répète l’opération avant de me souvenir qu’il vaut mieux boire lentement.

— Helmven, venez, elle est fraîche !

Face à la surface bleutée, j’observe les environs. Devant moi, il y a un amas rocheux qui grimpe haut. Il ferait sans doute un parfait point de vue sur la région. Une cascade tombe plus loin droit dans ce puits paisible, mais c’est sur la caverne que mes yeux s’attardent. J’espère qu’il n’y a rien qui vive là-dedans !

Je plonge une nouvelle fois la main dans la surface fraîche, en resserrant l’autre sur mon arme, lorsque j’entends le son rapide de quelques enjambées. Helmven a ôté son pantalon et son débardeur. Elle court en sous-vêtement, avec son poignard à la cheville, en direction de l’eau. Sans hésitation, elle saute dedans avant de réapparaître. Si j’en crois les traits exaltés de son visage, elle est ravie d’être là. Je ne peux pas dire qu’elle a l’air angoissée. Pour moi, c’est autre chose. Depuis que je sais que nous avons échoué sur une planète inconnue, j’ai peur qu’on ne nous retrouve jamais.

De ma poche, je sors quelques fruits et continue de les manger. Ça m’apaise. Ils ont un goût sucré merveilleux et ont le pouvoir de me faire penser à autre chose pendant ce temps.

Pendant que la jeune femme nage avec joie, je tente de résumer notre situation. Premièrement, nous avons pu nous sustenter. Maintenant, nous avons de l’eau et la balise de détresse a commencé à émettre. Aussi... mes idées s’évaporent au profit de la vue que m’offre la sous-lieutenante. Sa poitrine franchit la surface de l’eau et cette fois, je jurerai que mon cœur se met à battre plus vite. Je me redresse, fascinée par les douces émotions qui me traversent et qui sont de plus en plus présentes. Ça frôle la folie. Je ne suis pas une personne inconsciente, mais je dois bien avouer que l’attraction qu’impose Helmven est importante.

Je me détourne du spectacle en portant une main à ma bouche. Un nouveau fruit violet libère ses arômes sur ma langue et je fais volte-face. Ses jambes frappent l’eau avant de plonger. La courbe de ses fesses luit sous les rayons du soleil. Ce n’est que lorsqu’elle disparaît de ma vue que je parviens à m’extirper de cet envoûtement. Qu’est-ce qui m’arrive ? Bon sang ! Je dois être plus déshydratée que je l’imaginais.
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— Becca m’a suggéré d’embrasser une fille, dis-je en prenant mon courage à deux mains.
Après tout, qui est mieux placé pour me parler de ce sujet que Carson ? Confuse, sautant plusieurs étapes, elle me questionne directement :
— Tu veux que je le fasse ?
Vivement, je tourne la tête vers la terrasse. Nos amis sont installés sur les transats, dos à nous. J’espère qu’ils ne l’ont pas entendu dire ça ! En fait, je pensais plutôt lui demander si elle ne connaissait pas quelqu’un.
Décontenancée, je lui rétorque rapidement :
— Tu le ferais ?
— Tu aimerais ? questionne-t-elle encore.
Cette discussion est insensée. Pourtant, je pourrais me sentir soulagée de ne pas essayer ça avec quelqu’un que je ne connais absolument pas. D’un autre côté, nous vivons sous le même toit. Ce n’est peut-être pas ce qu’il y a de mieux à faire.
— J’aimerais savoir si embrasser une femme me plairait, dis-je en restituant le contexte.
Oh, Aby, t’es vraiment naze ! Voilà comment la rabaisser en une leçon. T’aurais pu avoir plus de tact. T’aurais aussi pu lui dire : d’accord, je veux bien me servir de toi.
— OK, dit-elle simplement.
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Bon sang ! On ne pourrait pas parler d’autre chose ? J’ai l’impression de ne penser et entendre discuter que d’homosexualité depuis deux semaines.
— Tu devrais arrêter de te prendre la tête, me dit-elle en s’éloignant. C’est juste un baiser, pas de quoi en faire un plat. Combien t’en as donné à des mecs que t’aimais pas ? Ce n’est pas franchement différent. Moi, je l’ai fait.
— Sérieusement ?
— Oui, avec Zoé l’année dernière.
— Elle est...
— Je ne sais pas, mais j’ai voulu essayer.
Près de la terrasse, nous voyons Jack et Carson venir vers nous. Je m’empresse de demander :
— C’était comment ?
— Pas désagréable, mais je préfère les lèvres d’un homme, me confie-t-elle.
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Je m’assieds au bord du lit et l’observe. Elle a apparemment plus de facilité à discuter avec moi si nous ne sommes pas face à face.
— Je pensais que c’était à cause de ton engagement de pureté ?
— Hmm, dit-elle. C’est important pour moi, et mon père, ça va de soi.
Après avoir baillé à s’en décrocher la mâchoire, Aby récupère sa bague au sol et revient se coucher. Allongée face à elle, je la fixe un petit moment. J’ose murmurer la question qui me traverse l’esprit :
— Tu es sûre d’aimer les guignols que tu fréquentes ?
— Certains étaient vraiment gentils, laisse-t-elle filer.
— Ouais, comme les chiens.
Je rigole et reprends :
— Franchement, c’est loyal, fidèle et un chien t’aime pour toi. J’ai toujours voulu en avoir un, mais dans l’appartement ce n’était pas possible. Ma mère arrivait à peine à s’en sortir, alors avec une bouche en plus...
— Je n’en ai jamais eu, mais ça m’aurait peut-être évité des ennuis, dit-elle, amusée.
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Je la regarde un instant, me demandant si je peux lui confier quelque chose ou si je vais encore mentir pour me protéger.
— Bien, je travaillais dans le commerce avant de m’engager pour ça, dis-je en désignant le cheval et les tracts.
— D'accord, t’as toujours voulu travailler dans le commerce ?
— Pas vraiment, je voulais travailler là.
Désignant le ciel étoilé du doigt, je m’explique :
— L’AITV & cie. C’est pour eux que j’aimerais travailler.
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La culture de ma famille a toujours été spéciale mais, bien qu’elle soit l’épouse du père Noël, elle est loin des stéréotypes qu’on voit dans tous les films humains. Oh bien sûr, elle aime porter chaque jour un petit accessoire qui rappelle tout ce en quoi elle croit, mais c’est bien sa seule fantaisie. Mon père est bien plus ancré dans le respect de toutes les traditions possibles et imaginables. Du moins, à mes yeux.
— Est-ce que papa s’est, un jour, entendu avec Hans ?
Tandis qu’elle m’invite à m’asseoir, j’ouvre la boîte pour voir la magnifique lumière blanche du fragment d’étoile polaire. Dire que, depuis toute petite, je voulais en avoir un bout parce que j’adore son scintillement. Je n’avais pas imaginé que cela se réaliserait dans de telles circonstances.
— On ne peut pas dire qu’ils aient des affinités spéciales, mais ce n’est pas le plus important, ma chérie. Tous les deux partagent une tâche bien plus grande. Chacun d’eux se dépasse pour une œuvre commune. C’est ça qui compte, Kitty.
Après un petit silence, elle ajoute :
— Entre nous, ça a été éprouvant pour ton père aussi les premières années.
— Il ne m’en a pas parlé.
— Ton père a un fort caractère, me dit-elle en fronçant les sourcils. Il ne reconnaîtra pas que ça lui en a coûté de ne pas perdre patience. C’est comme pour cette histoire de jouets électroniques. Tu sais combien ça l’attriste d’avoir diminué son temps à l’usine traditionnelle. Et toi, mon trésor, tu as cette force de caractère. Laisse-toi un peu de temps. Tu verras que, toi aussi, tu y arriveras.
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Je viens de boucler ma valise rouge. Dire que ça ne fait que cinq ans et qu’il me reste certainement à répéter ce labeur pour l’éternité ! Depuis mes vingt ans, j’ai le droit et le devoir d’intervenir en dehors du Pôle Nord. Le pire n’est pas qu’on m’ait attribué ce rôle, non. J’aime particulièrement le temps des fêtes. D’ailleurs, j’ai investi toute mon énergie à la rendre des plus belles, cette année encore.
Si l’ambiance de Noël perdure tout au long de l’année dans mon village, il n’en reste pas moins que la renouveler demande beaucoup de temps. Bien sûr, la plus grosse entreprise, c’est la course aux cadeaux et, pour ça, il faut déjà les concevoir. Si mon père pouvait avoir plus de cheveux blancs, ce serait sûrement le cas depuis l’avènement de l’ère numérique.
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Commercialement, elle n’a aucun intérêt, mais nous allons faire un détour pour y aller, car il va falloir décharger ce cheval de son poids, et si Sky veut y rester, que bon vent lui fasse !
— Je ne me serais certainement pas fait passer pour ce que je ne suis pas !
— Je t'ai aidée. En fait, c'est ça le problème ? Parce que je ne t'ai pas dit que je préférais les femmes ? Sérieusement ?
Mes yeux s’ouvrent rond, est-elle en train de me confesser son orientation sexuelle ou est-elle en train de mentir ? Bon sang, je n’ai jamais rencontré quelqu’un comme elle. Peu importe d’où elle vient, elle est vraiment différente des gens qui habitent ici. Je jette un regard autour de nous. Il n’y a que du sable rouge à perte de vue et, ici et là, des plans de melon du désert dégarnis, même pas de quoi s’hydrater. Je fixe le sol devant nous où le vent souffle, laissant apparaître d’importantes crevasses.
— Arrête-toi, dis-je en me retournant vivement.
Le cheval est mal à l’aise, il s’interrompt lui aussi.
— Quoi ? lance-t-elle.
J’aperçois un mouvement dans le sable, je tiens fermement les rênes du cheval qui devrait être assez docile et habitué au problème pour ne pas se mettre à courir. J’ordonne à voix basse avec un signe de main:
— Tais-toi ! Chut !
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— Peut-être que tu te trompes, Sky. Ce sont les personnes qui ne sont pas signifiantes qui font le sale boulot, et crois-moi, je sais de quoi je parle, d’accord ? dis-je plus sèchement. Et puis, c’est quoi ce soudain élan de compassion ou je ne sais quoi ? Je n’en ai pas besoin.
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— Je suppose que nous ne sommes pas vraiment parties sur de bonnes bases. Je m'appelle Sky, dit-elle en souriant.
— C’est plus court que l’étrangère. Moi, c’est Nerys, dis-je en saisissant la main qu’elle me tend.
Avec un sourire, elle reprend.
— Effectivement. Je sais, j'ai entendu. Je suppose que tu dois avoir un milliard de questions à me poser, non ?
— C’est certain, mais nous n’avons pas le temps pour autant de questions, dis-je sans animosité.
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