Le premier été se passa dans l'attente pour Ifemelu; la véritable Amérique, se disait-elle, était juste au détour du chemin. Même les jours, se glissant l'un dans l'autre, lipides et langoureux, le soleil s'attardant tard dans la journée, semblaient attendre. Sa vie avait un aspect dépouillé, une austérité exacerbée, sans parents, sans amis et sans foyer, sans les repères qui faisaient ce qu'elle était.