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Citation de Lildrille


Les flammes des torches attirèrent son regard ; la jeune femme se perdit dans leur contemplation. Son passé, son présent et son avenir incertain se brouillèrent. Alors qu’elle songeait à ses enfants, elle sentit une présence. Dans un dernier effort pour défier la mort en face, elle se retourna et l’aperçut. Un soldat de la garde tianienne bandait son arc. Ses yeux sombres et son visage fermé n’affichaient que de la haine. Il tira une flèche. La jeune femme abaissa ses paupières.
— Comment… ?
La rescapée rouvrit les yeux. La flèche ne se trouvait pas plantée en elle, comme elle s’y attendait, mais s’était retournée contre son propriétaire qui gisait à présent sur le sol, figé dans une interrogation éternelle. Du sang dégoulinait de ses lèvres. La rescapée sourit et rit comme une démente. Elle ne comprenait rien mais savourait cette victoire inattendue. D’autres soldats approchèrent. Elle ne les entendait plus, tout son être avait migré dans une autre dimension, entre folie et désespoir.
Soudain, du sang émergea de sa gorge. Sa bouche, empêtrée dans une hilarité délirante, se contracta pour délivrer des sons gutturaux peu gracieux. La jeune femme vomit du liquide rouge, manquant de s’étouffer. À bout de forces, elle tomba sur le sol. Sa cape s’éparpilla sur les côtés ; ses courbes fines et ses membres menus, amaigris par la faim et la fuite, se dévoilèrent.
Les soldats approchèrent. La jeune femme ne réagissait plus, sa tunique bleutée, déchirée en toutes parts, affichait une plaie béante au niveau du nombril, comme si une flèche l’avait transpercé. Ils se regardèrent, surpris et ravis. La mort, habituée à faucher des corps depuis l’aube des temps, ne tarderait pas à se montrer. Les soldats avaient accompli leur tâche. Leur chef se montra et vint se poser de sorte à examiner la jeune femme avec attention. Elle ouvrit une dernière fois les yeux. L’image d’un sourire ironique, et la sensation d’un membre dur sur sa peau resteraient à jamais gravées dans son esprit qui s’éteignait.
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