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Critiques de Chris Abani (6)
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Comptine pour l'enfant-soldat

Ce n'est pas le premier roman à évoquer le sort des enfants-soldats africains. Ce n'est pas le plus réussi, non plus. Court récit de moins de 200 pages, le livre du nigérian Chris Abani est le chant dans le nuit (titre original : Song for Night) d'un garçon à la dérive, plus mort que vif, qui n'a connu que l'horreur depuis l'assassinat de son père dans un pays livré à la guerre civile et religieuse. Comment concilier lyrisme et réalisme cru, c'est visiblement le but d'Abani dans Comptine de l'enfant-soldat comme dans Le corps rebelle d'Abigail Tansi. Le récit n'est qu'un cri, intérieur puisque l'enfant n'a plus de cordes vocales, dont l'écho ne dit que souffrances, ressenties ou infligées à d'autres. Narrée à la première personne, l'histoire de cet enfant-soldat est une succession d'atrocités, à peine allégée par de brefs moments de tendresse. Un carnaval de sang et de haine assez difficilement supportable.
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Le corps rebelle d'Abigail Tansi

Né en 1966 au Nigeria, emprisonné à plusieurs reprises dans son pays pour "activités subversives", Chris Abani a publié 3 romans, 2 novellas et plusieurs recueils de poèmes. Il est actuellement professeur à l'université de Californie.

Avec Le Corps rebelle d'Abigail Tansi, l'écrivain nigérian poursuit une oeuvre sombre et saisissante, marquée par l'histoire d'un pays où la violence fait loi. Hantée par le fantôme de sa mère morte en couches, Abigail, une adolescente nigériane dotée d'une force de caractère peu commune, est envoyée par son père à Londres chez des cousins. Mais loin d'y trouver la paix, elle plonge bien vite dans un enfer de solitude. Court et cinglant. 140 pages pour faire entendre un cri dans la nuit. Le corps rebelle d'Abigail Tansi est un conte noir, marqué par la prédestination au malheur, inscrit dans les gènes de cette fille de 14 ans, depuis la mort de sa mère en couches. La scansion de Chris Abani est épidermique, violente comme la terre d'Afrique qui l'enfanta. Poétique et dépouillé jusqu'à l'os, ce bref récit galope vers la tragédie, sans un instant de répit. Cette souffrance absolue, exprimée par des mots souvent crus, prive le lecteur de tout recul et même de toute compassion. Ce sont les limites d'un livre qui impressionne par son style mais étouffe par sa densité. Avec une seule tonalité qui ne lui donne pas l'occasion de s'épanouir.
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Graceland

Nous sommes encore au Nigeria, non pas dans le tentaculaire Lagos mais à Maroko, l’un des immenses bidonvilles qui bordent la grande cité. Maroko avec ses constructions sur pilotis au-dessus d’un égout à ciel ouvert, ses petites combines qui permettent de survivre un jour de plus, ses personnages hauts en couleurs, sa cacophonie, sa promiscuité, ses luttes intestines, ses élans de générosité face aux dérives qu’engendrent une trop grande pauvreté et la violence étatique. Chris Abani plante son décor dans ce quart-monde où se côtoient marabouts, chômeurs et toute une société interlope.







Elvis Oke, notre guide, a 16 ans. Nourri de culture occidentale essentiellement américaine, cet adolescent intelligent, rêveur incorrigible, tente de s’accoutumer à ce nouvel environnement brutal. Il vivote sur ces plages envahies par les touristes en imitant son idole, Elvis Presley, glanant ici et là quelques piécettes, tout en s’efforçant de trouver sa place dans sa nouvelle famille et comprendre les raisons de cette déchéance sociale. Il vit dans ce bidonville avec sa belle-mère Comfort laquelle ne lui témoigne aucun intérêt et Sunday, son père qui noie dans les pichets de vin de palme la perte de sa femme, sa déconfiture lors des dernières élections et l’échec de sa propre existence. Désœuvré, alcoolique, vivant à crédit ou de la charité d’autrui, il essaie d’inculquer à son fils l’importance d’être un homme et ne rencontre que le mépris dans son regard, un dégoût envers cet homme aigri, irascible et lunatique qui ne s’exprime que par la violence. Ses imitations ne lui rapportant rien, Elvis doit trouver un travail plus lucratif même si cela veut dire enfreindre la loi. Ce pied tendre pétri de moral et de justice promène un regard non dénué d’humour sur le monde grotesque et effrayant qui l’entoure. Dans sa quête initiatique, Elvis conscient de sa vie mutilée, se raccroche à un passé aujourd’hui révolu. Le souvenir de sa mère bien aimée morte trop tôt, Béatrice, qui lui fait découvrir la lecture, la musique, la danse, la tendresse… des souvenirs enfermés dans un journal qui ne le quitte jamais, une sorte de talisman qui l’aide à supporter le quotidien. Il y a Oye, la grand-mère à l’accent écossais ou la sorcière comme Sunday la surnomme, tante Felicia qui le titille, cousine Efua dont le silence cache de profondes blessures, cousin Innocent un ancien enfant soldat… Mais c’était dans les années 70 à Afikpo à 1200km d’ici. Aujourd’hui, à Maroko dans les années 80, vers qui peut-il se tourner pour le guider sur ce long et pénible voyage vers la maturité? Perdu, abandonné, seul, à qui peut-il se raccrocher alors que tous ont un agenda personnel bien chargé? The King, le Roi des Mendiants habité par une soif de vengeance qui parcourt le pays avec les Joking Jaguars, sa troupe de théâtre? Redemption, cynique recruteur qui n’hésite pas à frayer avec le grand banditisme pour quelques nairas? Okon, clochard sympathique et gardien à ses heures? Dans une société particulièrement cruelle envers les plus démunis, Elvis devra tracer sa voie, se résoudre à accepter un choix qui n’en est pas un. Alors, Graceland, c’est par où s’il vous plait?







Grâce à la fluidité de son écriture, Chris Abani nous présente de nouvelles facettes sur son pays. Chaque chapitre débute par une présentation d’une recette de cuisine ou médicinale ou encore un traité sur l’importance de la noix de cola dans la culture des Ibos, tribu à laquelle l’auteur appartient. Celui sur le théâtre est intéressant. L’efficacité de l’histoire est due à plusieurs facteurs: la simplicité de l’écriture, un rythme calme et le choix de n’avoir qu’un seul personnage central tout en décrivant un monde ultra-violent ( certaines soulèvent les cœurs les plus solidement accrochés). Tout en gardant un ton tragi-comique, Chris Abani dénonce le refus du droit à l’innocence, l’attachement stupide et dangereux à des traditions qui ne trouvent plus de sens dans une société en déshérence, la violence aveugle jumelée aux abus du pouvoir de l’autorité, le tissu social qui s’effrite, l’insécurité, une société à deux vitesse, l’illettrisme, les divisions internes de ce gigantesque pays entre ses nombreuses tribus et langues multiples… Chris Abani partage les vues de Sefi Atta ( Le meilleur reste à venir, Avale), Ken Saro-Wiwa (Sozaboy, pétit minitaire) et Chimamanda Ngozi Adichie ( L’hibiscus pourpre) et ne me donne pas envie d’aller y faire un tour.
Lien : http://www.immobiletrips.com..
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Comptine pour l'enfant-soldat

Parfois la violence est nécessaire pour ouvrir les yeux...
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Le corps rebelle d'Abigail Tansi

MAGNIFIQUE
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Le corps rebelle d'Abigail Tansi

très poétique, sublime l’expérience de la souffrance humaine en une méditation profonde sur la perte, l’abandon et la solitude. Le mal être de l’héroïne se ressent au plus profond de nous. Pour ma part ce livre m'a fait déprimer! c'est dire combien les ressentis sont bien décrit!

il faut avoir le cœur bien accroché pour lire ce roman. Je le conseil aux amoureux de la poésie,mais également à ceux qui comme moi n'aime pas trop la poésie et qui justement se laisseraient prendre au jeu de l'auteur. Avec la condition tout de même d’être au meilleur de sa forme car il fait vraiment déprimer (en tout cas pour ma part mon moral en a reçu un coup, vraiment!)

Donc au final, avis très mitigé qui ne remet pas en question le talent de l'auteur, mais tout simplement les sujets abordés et la manière crue de le faire
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