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Critiques de Christian Ganachaud (7)
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Les Clowns de feu

Les clowns de feu - Christian Ganachaud - lu en novembre 2017

Et bien, je ne sais pas quoi dire ni écrire sur ce livre, cette histoire de quatre frères, le narrateur dont ne sait pas le prénom, Marc, Luc et Mathieu surnommé la citrouille car il est hydrocéphale, leur mère, Jean "l'architecte" et sa femme Elisabeth, l'archange Michel et l'ange Gabriel, un facteur, un voisin et "l'homme". Les trois prénoms des frères et de l'architecte nous font penser

aux apôtres, on ne connaît pas le prénom du quatrième et puis il y a les deux anges.

L'histoire se situe dans un lieu inconnu, des marécages proches, un village un peu plus loin. Les quatre frères et leur mère vivent dans une maison dont le sol est en terre battue. Un jour "l'homme" vient et veut acheter le sol, pas la maison qui est dessus. Il donne une forte somme d'argent et demande aux frères de déménager leur maison un peu plus, bas près des marécages, il leur donne un mois pour faire le travail. Ils s'exécutent avec les moyens du bord, c'est à dire leurs bras et jambes, et le fauteuil roulant de Mathieu handicapé. Curieux, ils se demandent pourquoi 'l'homme" ne veut que le sol. Ils vont donc creuser le terrain dans l'espoir d'y découvrir un trésor, mais tombent sur un ossuaire dont leur mère énumère le nom

des squelettes en fonction de leur particularité. Quand "l'homme" revient, il constate que le terrain a été saccagé, calmement, il demande qui est le plus âgé de la famille. Marc répond : ma mère et "l'homme" décapite la mère . Mathieu met la tête de sa mère dans un bocal qu'il garde toujours sur lui. "L'homme leur dit alors qu'ils doivent reconstruire leur maison sur le terrain, mais à l'envers, le toit sur le sol. Les frères font alors appel à Jean

pour faire les plans d'une maison à l'envers. Ils ont trois mois pour s'exécuter, avec la promesse d'avoir une autre forte somme d'argent.

La femme de Jean, Elisabeth vient régulièrement apporter le repas de midi.

Un jour, elle arrive avec l'archange Michel qui est son amant, qui meurt dans d'étranges circonstances, on retrouve sa tête coupée, que Mathieu met dans une boîte à conserve car elle est plus petite que celle de sa mère.

Plus tard, Elisabeth viendra avec l'ange Gabriel et on la verra monter au ciel avec lui. Je vous passe les scènes cruelles, les scènes de beuverie, les grossièretés.

Je n'ai rien compris à cette histoire sans queue ni tête, c'est délirant, cynique, épouvantable, drôle, burlesque. Je ne sais pas ce que l'auteur a voulu faire passer comme message, peut-être rien. Malgré l'étrangeté de ce livre, je l'ai lu jusqu'au bout et j'ai ri bien souvent tant l'histoire est incroyable. Je n'ai mis que trois étoiles parce que je n'ai rien compris !!!!!
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Le chant de la merveille du monde

Je n’ai pas pu décrocher du dernier livre de Christian Ganachaud, le chant de la merveille du monde, tellement cette lecture était prenante. C’est un roman-poésie écrit par un auteur maudit, à mi chemin entre Rimbaud et Christian Bobin. Là où Bobin contemple avec bonheur la transfiguration du monde, Ganachaud se coiffe gaillardement avec la couronne d’épines, et l’arbore fièrement comme un trophée. Il n’en est pas moins lumineux, mais d’une lumière sombre et âpre qui transperce et qui noie dans une eau croupie grouillante de vie. Ganachaud n’est pas masochiste, il traduit une force de vie qui veut se relever du caniveau pour déployer des ailes embrasées et s’envoler vers le ciel.

Il est beaucoup question du ciel, ou du soleil, d’anges ou de diverses formes d’un souverain bien. Ceux ci sont mêlés aux affres et aux vicissitudes évoquées par le narrateur. Le texte explore ainsi le mythe de l’échelle de Jacob, cette vision relatée dans la bible d’une échelle entre la terre et le ciel, parcourue par les anges, un rêve prophétique sur une future alliance entre Dieu et les hommes. Lire ce roman me fait l’impression de découvrir l’échelle de Jacob sous de différents angles, une échelle qui ne relierait pas que le ciel et la terre, mais aussi les enfers sous toutes leurs formes. La lie évoquée par Ganachaud se sublime par le procédé littéraire certes, mais aussi par la passion et l’aspiration aussi dévoyée soit-elle au sublime et à la redemption.

Le narrateur se confond avec son roman, il se prétend libre et pourtant se défend sans cesse vis à vis d’un lecteur dont il tente incessamment de se distancier. Il est littéralement crucifié sur cette échelle de Jacob, cloué à une hauteur suffisante pour voir la boue d’ici bas avec recul, mais ses pieds de géant traînent encore dans la charogne, stoppé dans son élan vers le salut, tel un albatros baudelairien, il tente de déployer ses immenses ailes chargées de boue.

C’est une expérience sublime que de tourner ces pages, et de découvrir chapitre après chapitre cet hymne, ce chant général d’un monde contemporain à l’agonie, étouffé dans son vomi, gorgé d’overdose et assoiffé de néant.

Merci, merci!
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La chambre

« La Chambre » de Christian Ganachaud est un roman très court, mais incroyablement intense, et il m’a semblé prendre une vraie gifle en parvenant à la fin. Il se lit, certes, très vite, mais le lecteur peine à chaque page, les tourne doucement et avance lentement : il prends le temps de digérer chaque mot, d’encaisser chaque phrase.



Le temps de lire ces quelques pages, le lecteur se trouve démuni et impuissant face à l’agonie d’un père et de son fils. Il assiste à leur ultime lutte pour la vie, car ils sont enfermés dans une chambre à gaz, entourés de nombreux autres « corps » inconnus et envahissants. Tous ensemble, ils attendent la mort, la seule issue envisageable, inéluctable. L’atmosphère oppressante est en partie liée à cette proximité et à cette intimité que partagent tous ces inconnus. Dans ce lieu, aucune gêne, aucune honte, aucune pudeur, l’individualité et l’intégrité disparaissent et laissent la place à une masse de corps transpirants qui se touchent, se heurtent et se mélangent avec indécence, car cela leur est imposé. Mourir sans dignité, voilà ce qui les attend tous, et ils en ont une conscience aiguë. Comment des êtres humains ont-ils pu infliger de telles violences à leurs semblables… ?



Le narrateur est un père, il s’adresse à Maliochka, son enfant qu’il tient serré contre lui, tentant de le protéger jusqu’au moment ultime de la mort. L’instant est bref, mais déchirant, et l’agonie est terriblement lente, décrite avec une précision glaçante.



L’écriture de l’auteur est étonnamment musicale, et émet un air répétitif, lancinant, obsédant, une rythmique vraiment dérangeante. Ce style chantant est en décalage complet avec le sujet grave qu’il évoque, et amplifie l’aspect déroutant et perturbant de ce roman. L’expérience est immersive et c’est avec effroi que nous avons l’impression d’y être, de vivre ces derniers instants, non pas avec des proches, mais seul avec de parfaits inconnus. C’est pourquoi ce père s’accroche frénétiquement à son enfant, pour qu’il soit accompagné jusqu’au bout, et ce dernier acte d’amour d’un père est bouleversant.



Vous pourriez me rétorquer, « encore un livre sur l’holocauste ? ». Et bien non ! C’est un roman sur la cruauté, sur les comportements indignes que peuvent avoir certains être humains, sur les souffrances qu’ils engendrent. C’est à la fois une mise en garde et une piqûre de rappel. C’est à lire, même si ça fait mal.



Je me rends compte que j’ai mis du cœur à écrire cette chronique, mais il m’est impossible de rester froide et indifférente face à une lecture si éprouvante.
Lien : http://www.livressedesmots.c..
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Soleils froids

Bien déçue par ce livre qui me paraissait plutôt drôle d'après la quatrième.... Mais j'avoue que je l'ai même pas terminé. ces histoires de tombeaux, ossements, cimetière et autres résurrections m'ont laissée...de marbre!
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Le dieu souffrant

Si je devais résumer ce recueil de poèmes par une phrase d'un autre ouvrage, ce serait “mon Dieu, pourquoi m'as tu abandonné?” Et pourtant, si le thème de cet ouvrage est l'absence de dieu clamée depuis les profondeurs, c'est aussi un cri d'espoir vers un absent qu'on sait présent au coeur de ce silence. Tout comme le Christ en croix s'adresse malgré tout à son père au coeur de la nuit, de même Ganachaud, du fond des enfers, du fonds du silence et de la déréliction, renoue un dialogue avec le grand absent, avec le Dieu souffrant enseveli. Ce n'est pas une plainte, ce n'est pas un cri de désespoir, c'est une lumière noire au plus profond des ténèbres.

Beau. Mystique. Et très apaisant comme une souffrance sublimée par la beauté.
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Le chant de la merveille du monde

« Ce roman ouvre à une exégèse vide, il est sans commentaire, toute critique est impossible, ou poudreuse, sauf celle d’un enfant trépané. » Nous voilà avertis : impossible de rendre compte de ce roman. Impossible même de le lire, sauf à être un « lecteur merdeux », un « lecteur mystique », un « lecteur amateur de beaujolais nouveau »… et quelques autres amabilités dignes du meilleur Baudelaire. Alors pourquoi relever le défi ? D’abord parce que nous n’avons pas le choix. Happés par le livre, nous sommes qu’on le veuille ou non partie prenante à son existence : « Lecteur cru, le miroir entre nous est brisé ; nous sommes corédacteurs de ce texte. »

Ensuite, parce qu’un jour viendra où Christian Ganachaud sera reconnu comme un des écrivains majeurs du XXIe siècle, j’en suis convaincu. Mais ce jour n’est pas venu : nous nous retrouvons face à cet objet comme un lecteur des Lettres de mon moulin devant les Chants de Maldoror. Incapables d’en comprendre la portée, d’en deviner même le projet. Mais on sent, à certaines formules, que le génie a soufflé ici.

[...]

Alors, oui, il est plus simple d’invoquer la folie, et l’auteur même nous y engage. Il parle complaisamment de sa folie, de son traitement. Il a décidé d’écrire jour après jour toute la durée de son internement, seule la fin de celui-ci mettra un point final à cette longue logorrhée, « sans mon consentement ». Mais c’est sa maladie mentale, revendiquée, qui le met « dans un état christique ». Et la frontière est mince entre génie est folie. Celle-ci n’est peut-être que l’émergence d’une autre conscience, une « électrochristolyse ». Christian Ganachaud se sent alors le « nègre d’une puissance inférieure », un « écrivain fissile : c’est-à-dire écrivant dans une fissure de la lumière ».

Et nous avons parfois envie de la franchir, cette frontière, avouons-le. « Pour moi ne comptent que ceux qui sont fous de quelque chose, fous de vivre, fous de parler, fous d’être sauvés, ceux qui veulent tout en même temps, ceux qui ne bâillent jamais, qui ne disent pas de banalités, mais brûlent, brûlent, brûlent comme un feu d’artifice. » Colloquer tous ceux qui n’entrent pas dans les normes mentales est un réflexe de survie de la part de la sancta mediocritas qui cimente les civilisations. « Les psychiatres sont des réducteurs de têtes, de la famille des Pygmées », affirme Christian Ganachaud, car « les structures psychiatriques font d’un oiseau un ver de terre ». En fin de compte, c’est la société qui différencie le chamane du schizophrène. « L’un devient un héros, alors que l’autre est bon pour l’asile. »

[...]

Mais si l’on se souvient que la sagesse de l’homme est la folie de Dieu, et vice versa, on tâche de pénétrer dans cette pensée blessée à vif. Non sans effroi, car « après l’absolu vient une pensée crue » et l’auteur nous avertit qu’il « extirpe le sacré hors de la merde ». Pour le lecteur comme pour l’écrivain, la seule façon de s’ouvrir à l’inconnu est le silence, qui tient un rôle primordial dans cette écriture totale. « Le silence fait partie de ma langue, comme le souffle sur la mer, le vent entre les cités. Je prends le silence comme construction du discours. Tout ce qui n’est pas dit revient. Le silence coud mon corps. » Mais ce silence n’est pas le refus de la parole, il s’écrit « par effraction du soleil », pour laisser la place à tout ce qui dépasse les mots, tout ce qui, un jour, les remplacera. « Quand le langage aura disparu, le silence parlera. » En attendant, avec les mots limités de la langue, on ne peut que mettre en valeur, comme par défaut, cet absolu qui ne se laisse pas saisir. « Mes écrits sont un exosquelette du Verbe. »

Le silence n’est que le premier pas vers l’abîme. C’est un appel d’air à tous les mots, tous les livres, toutes les langues. Dans un premier temps, l’auteur garde encore un semblant de maîtrise. On voit passer du Ronsard, du Villon, du Rutebeuf, du Joyce, on croit à des réminiscences littéraires. On bute sur une formule en latin, en italien, en grec, en anglais, en hindi, on croit à une coquetterie d’auteur. Aux allusions christiques répondent les dieux hindous ou égyptiens, les Walkyries ou les Tuatha Dé Danann, on songe à une mystique œcuménique. Mais peu à peu ces citations, ces allusions s’amplifient, deviennent la matière même du récit, dans un cadre dont l’auteur entend malgré tout conserver la maîtrise. « Je leur laisse la place de mes personnages, les écrits étrangers ; volontairement. La seule chose qui me reste : la maîtrise de l’espace de mon livre ; les auteurs se rencontrent, s’affrontent, se répondent ; parlent tous, finalement, la même langue ; mais uniquement dans mon désert de lumière voulu, posé, installé. » La disparition du personnage est une des réflexions capitales du roman contemporain, en réaction au « roman psychologique petit-bourgeois » du XXe siècle. L’audace ici est de faire des textes recopiés en toutes les langues les personnages même d’un récit évanescent. Surgissent tout à coup les trente-neuf stations du soufi, suivies de celles du chemin de croix. Ce ne sont pas des citations, mais des personnages qui se croisent.

[...]

« Mon livre est une fracture sur le sol littéraire. » Une fracture : il s’agit en effet de briser toutes les habitudes d’écriture, comme on brise les jambes du crucifié. « J’écris dans un style saccadé, haletant, comme les ultimes paroles d’un crucifié », « Je trouve une écriture stigmatisée ; un texte scarifié par des phrases ouvertes au rasoir ». Mais cette « ouverture » du Verbe est libératrice. « Je veux que le mot fendu “prière” se remplisse de crépuscules inouïs et d’aurores sacrées. » Pour cela, il faut briser jusqu’au conseil de Malherbe de remettre vingt fois son ouvrage sur le métier : l’auteur entend écrire sans brouillon ni rature.

La dislocation, en tout cas, est menée à son terme. On passe subitement à un journal écrit « comme une pédale suceuse d’héroïne divinatoire », journal de l’auteur, d’Antonin Artaud, d’identités aléatoires, qui se balade en 1884, en 1955, puis dans des jours impossibles, Lundi 31 février… 1er vendémiaire an I… Samedi 36 juillet…

[...]

Cette annihilation qui parfois tourne au massacre permet-elle à autre chose d’éclore ? Il n’est pas temps de le dire. Il a fallu un siècle pour entendre Lautréamont. Peut-être est-ce l’espoir que l’on peut laisser à Christian Ganachaud, qui termine par cette exclamation attribuée à Boccace devant le dépiautage des livres du Mont-Cassin : Nunc ergo frange tibi caput pro faciendo libro ! Maintenant, casse-toi la tête à écrire des livres !

(critique complète sur www.jean-claude-bologne.com/lectures19.html#ganachaud
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Les Clowns de feu

= Quarte frères étonnants !! =



Quatre frères, tous atteint d’une pathologie vivent ensemble chez leur mère.

Mathieu hydrocéphale est cloué dans une chaise roulante, il est surnommé la citrouille.

Marc est atteint d’un cancer du côlon qui l’entraine à passer ses journées dans les toilettes.

Luc est alcoolique et le dernier frère dont on ne connaît pas le nom est le narrateur il est muet.



Ces quatre hommes vont devoir déplacer leur maison pierre par pierre pour la reconstruire l’identique dans le marais.



Un roman original, qui sort des sentiers battus.

Des personnages au caractère bien trempé et dont les profils psychologiques ont été délicatement peints par l’auteur.

Le lecteur sera étonné, surpris parfois agréablement déstabiliser avec un docteur qui sort de l’ordinaire !!!



Une intrigue rocambolesque !!! Magnifique !!

Le lecteur ne découvrir qu’a la dernière page là où l’auteur a voulu l’emmener.



Un roman à découvrir pour tous les accros à la bonne lecture.


Lien : https://livresdeblogue.blogs..
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