Christian Gollier

Le choc des générations ? (titre qui fait écho Au choc des civilisations de Samuel Huttington) est un recueil d'articles écrits par des chercheurs, en majorité économiste ou sociologue, qui tentent de répondre à cette question (posée en 2020, date de parution du livre). Existe-t-il une réelle opposition entre les jeunes et les séniors ? Est-ce que les jeunes générations, celles nées durant et après la crise pétrolière des années 70, voient leur avenir grever par une dilapidation de l'héritage par les baby, aujourd'hui papy, boomers ?



Cette confrontation entre jeunes et moins jeunes, référentiel non stabilisé puisque le jeune devient vieux et affronte de nouveaux jeunes, a toujours existé mais ce phénomène est probablement amplifié depuis la fin de la seconde guerre mondiale.



Encore récemment, la crise du COVID a mis en exergue cette opposition. Fallait-il confiner les jeunes, sacrifiant leurs plus belles années, au profit des plus fragiles, c'est-à-dire les plus vieux ?



Tout l'intérêt de ces articles n'est pas d'apporter une réponse, car les solutions ne sont jamais entièrement satisfaisantes, mais d'expliquer les faits et de les analyser pour mieux comprendre cette confrontation.



Dans ce type de recueil, on a souvent différents niveaux d'articles. Certains sont très pointus ou soporifiques, voire les deux, d'autres, au contraire, sont très abordables et amènent le lecteur à la réflexion.



Pour ceux que le sujet intéresse, je vous conseille ce livre qui vous permettra de mûrir vos pensées sur ce qu'est le relation intergénérationnelle dans notre époque contemporaine.

Aussi limpide que "Economie du bien commun" qu'avait publié son collègue Jean Tirole, Christian Gollier nous vulgarise son analyse des actions climatiques à prendre ou à ne pas prendre.

il évoque :

- Les différences entre les différents mécanismes de limitation des émissions de CO2 (taxe versus cap-and-trade)

- L'interêt de laisser les entités (entreprises pour les EU ETS, mais pourquoi pas les particuliers) acheter/vendre leur quotas d'émissions, malgré la réticence d'une part de l'opinion publique au "droit à polluer".

- L'intérêt d'un prix unique du carbone au niveau mondial.

- Les moyens de contrer le dumping environmental (quelle forme de taxe au frontières ?)

- La nécessité de fixer un à des choses qui, à première vue, n'en ont pas (la vie humaine, la vie des futures générations) pour ensuite, pouvoir comparer des décisions de politique publique entre elles.



Passionnant!

Christian Gollier est économiste, enseignant à la Toulouse School of Economics et a publié de nombreuses contributions sur le risque climatique et la nécessité de l'anticiper.

Il tente, dans cet essai, de mettre à la portée de tous sa réflexion. Il estime que l'adoption d'une taxe carbone est à la fois la mesure la plus transparente et la mesure la moins couteuse pour réaliser les modifications de nos habitudes et la réduction de nos émissions de gaz à effet de serre.

Si la tendance actuelle ne s'améliore pas, nous atteindrons probablement à la fin du siècle une augmentation de 4° centigrades. L'impact tragique ira surtout sur les plus défavorisés.

La création, au niveau mondial, d'une coalition climatique est un espoir qu'il nourrit par la publication de ce livre polémique mais extrêmement instructif et éclairant.

Christian Gollier réussit son pari de sortir de l’arène scientifique pour prendre position dans les débats qui animent la société. Ses propos méritent confrontations d’idées et esprit critique, mais cela ne remet en cause ni le courage ni la sincérité de l’exercice.
Lien : http://www.nonfiction.fr/art..

Leçon inaugurale au Collège de France de l'économiste de l'environnement et du "risque sous incertitude" Christian Gollier. Son crédo : premièrement il faut taxer le carbone que nous émettons pour que nous repensions notre manière de vivre comme si ce carbone ce n'avait pas d'effet nocif; deuxièmement il faut repenser notre avenir en cessant de penser que les générations futures seront nous richesses que nous (comme nous qui sommes plus riches que nos parents). Leçon à méditer face aux désastres qui nous attendent ou que nous éviterons si nous agissons maintenant, en rejetant l'idée qu'il fera beau demain quoi qu'on fasse aujourd'hui.