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Citation de Piling


Sadrâ énonce cette maxime capitale : "la religion est chose intérieure" (al-dîn amr bâtinî), maxime qui n'en fait pas un bâtinî, un "ésotériste" au sens technique que prend ce terme quand il désigne l'ismaélisme. Mais qui en fait un philosophe averti du danger de confondre l'ordre apparent de la cité et l'ordre de la religion. Non qu'il propose une quelconque séparation de l'Etat et de la révélation, ce qui serait bien surprenant. Il distingue plutôt la discipline juridique, née de l'histoire et liée indissolublement aux statuts du monde sensible extérieur, auquel appartient l'homme de la cité, de l'ensemble des vérités qui relèvent, rigoureusement parlant, de la "religion".

Il cite une tradition importante, qui dit que "quand Dieu s'épiphanise pour une chose, opère en quelque chose sa révélation éclatante, il soumet à lui l'apparent de la chose et son ésotérique". La religion est cette soumission de l'ésotérique de l'homme, tandis que les statuts juridiques n'ontéressent que son extériorité sensible. L'obédience réelle n'est donc pas le respect des interdits, qui sont pure négation des fautes et des délits. Elle est pleinement affirmative, et elle est un concomitant de la gnose et de la certitude, "la vue spirituelle complète pénétrant da ns la réalité de la religion". Elle culmine dans l'extinction mystique en Dieu (hosûl al-fanâ'). La religion est le mouvement essentiel de l'acte d'être, sa croissance et son perfectionnement, et ne se confond pas plus avec la loi que la liberté ne se confond avec la contrainte.
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